www.stylo-plume.org

Mauvaises nouvelles d'Auvergne. La librairie-papèterie "Les Volcans" du groupe Chapitre n'a pas trouvé de repreneur. Elle a donc fermé ses portes en attente d'une décision du tribunal de commerce. Des salariés courageux, avec de nombreux appuis locaux, essaient de constituer une SCOP. A suivre...
La Maison du Stylo, installée depuis une soixantaine d'années en plein centre ville, au Grand Passage rue Blatin, va aussi disparaître, mais sans aucun espoir de continuité. Le stock va être liquidé jusqu'à début avril, j'ignore dans quelles conditions. Le spécialiste du stylo dans la région avait déjà fortement réduit son offre en ne se concentrant plus que sur quelques marques. Cela n'a pas suffi. Le marché du beau stylo est décidément bien fragile.

Bien dommage tout cela.
Comment donner envie de lire et écrire aux plus jeunes si les livres et les instruments d'écriture disparaissent du paysage en dehors du web.

Ursinien a écrit :…essaient de constituer une SCOP

Il faut soutenir par tous les moyens cette initiative, pour au moins deux raisons
- permettre à des gens de maîtriser pleinement leur travail et leur métier, individuellement et collectivement
- maintenir une librairie en centre-ville, pour tous les aspects que cela représente, y compris symboliques

Ursinien : peux-tu nous tenir informés de la suite ? par mp pour ne pas déroger aux thèmes du forum

Bonjour,

Même constant sur Bruxelles, même s'il reste encore quelques grandes enseignes. Après la fermeture des "Maison du Porte-Plume". C'est les Galeries "Inno" qui ferment leur espaces "Ecriture".
L'Inno (rue Neuve) avait déjà réduit fortement les marques représentées. Fini Pelikan, Sheaffer, Lamy, Faber ...
Hier, à mon grand étonnement, Waterman et Parker sont passés à la trappe. Reste Montblanc, Dupont, Graf von Faber Castell et Cross.
Vu la gamme et les prix pratiqués (18euros pour un flacon d'encre Dupont pour 10,50 sur "La Couronne du Comte") comme le fait remarquer Plum73, comment attirer des jeunes vers les instruments d'écriture.

Sommes-nous une espèce menacée ?

3 Phénomènes sont en cause à mon avis :
- le nombre diminuant de personnes adeptes du stylo plume
- la crise économique, qui contraint certaines personnes à limiter leurs achats de produits non indispensables
- la politique de certaines (nombreuses) marques , de monter en gamme en haussant les prix et diminuant le nombre de détaillants (exemple avec MB qui enlève des tabacs presse leur gamme pour les recentrer vers des bijoutiers ou détaillant plus spécialisés) et qui imposent des présentoirs, espaces dédiés, dont les investissements pour les détaillants sont rédhibitoires...

Et il faut dire qu'il devient de plus en plus difficile pour les commerces de proximité de viabiliser leurs activités avec les achats sur internet
Dans tous les comptes que j'arrête, je constate bien chez mes clients de proximité ces difficultés et réduction de rentabilité

creatorcom a écrit :Sommes-nous une espèce menacée ?

Non, je ne crois pas.
Ma fille de 16 ans écrit au lycée avec des Sheaffers, ses copains et copines écrivent avec des plumes. La présence de belles plumes dans la classe donnent l'envie aux autres d'en avoir. Même leurs professeurs leur ont fait la remarque.
C'est à nous de donner envie aux autres, à nous de passer dans les magasins, de discuter avec les revendeurs de stylo, de montrer nos stylos à notre entourage, à nos amis.
Si nous nous battons pas aux moins avec les plus jeunes alors, oui les achats ne se feront plus que par internet et nous serons une espèce menacée.

Mais où encore trouver du Sheaffer ou Pelikan en entrée ou moyenne gamme. Ces marques disparaissent des bonnes librairies et des grandes surfaces. Waterman et Parker suivront.
Nous nous dirigeons soit vers des espaces haut de gamme (qui peut rebuter un débutant) ou des rayons d'entrée de gamme (qui fait la part belle au jetable, roller, encre gel).

Je sens que je deviens défaitiste, en plus avec ce temps gris et maussade ... Un petit tour à la foire du livre dans le bled d'à côté, histoire de peut-être y dénicher un bouquin sur ... les stylos bien évidemment.

A+

C'est une bien sinistre nouvelle... Je connais cette librairie des Volcans; ce n'est pas la petite librairie de quartier, mais une vraie institution! Des milliers de livres, et des libraires, non des vendeurs de livres!

En fait, le fossé se creuse; la lecture et la "belle écriture", qui ne sont pourtant que des activités "normales", vont devenir l'apanage d'une "aristocratie", au lieu de se démocratiser encore davantage. Mais, c'est peut-être normal; lire, comme écrire, demande de faire un effort... Et c'est un gros mot dans nos sociétés modernes...

creatorcom a écrit :Bonjour,

Même constant sur Bruxelles, même s'il reste encore quelques grandes enseignes. Après la fermeture des "Maison du Porte-Plume". C'est les Galeries "Inno" qui ferment leur espaces "Ecriture".
L'Inno (rue Neuve) avait déjà réduit fortement les marques représentées. Fini Pelikan, Sheaffer, Lamy, Faber ...
Hier, à mon grand étonnement, Waterman et Parker sont passés à la trappe. Reste Montblanc, Dupont, Graf von Faber Castell et Cross.
Vu la gamme et les prix pratiqués (18euros pour un flacon d'encre Dupont pour 10,50 sur "La Couronne du Comte") comme le fait remarquer Plum73, comment attirer des jeunes vers les instruments d'écriture.

Sommes-nous une espèce menacée ?

Bonjour,

Je suis preneur d'informations sur les quelques grandes enseignes qui restent (Bruxelles ou alentours).

En particulier, sur la qualité des conseils que l'on peut y recevoir, la patience des vendeurs par rapport à de multiples essais et tergiversations, ...

Cordialement,
Thomas

La fermeture des volcans parait en effet étonnante car c'était LA grande librairie-papeterie de Clermont.
Reprise contre l'avis des employés par le réseau Chapitre, il semble (rumeur clermontoise à confirmer) que c'est la mauvaise gestion de celui-ci par un fond d'investissement qui l'ai entrainé au dépôt de bilan.
Cette librairie était une véritable institution et manque déjà ....
Il reste un projet de reprise par le personnel qui est en phase de finalisation, espérons qu'il se concrétise.

Flying Dutchman a écrit :En fait, le fossé se creuse; la lecture et la "belle écriture", qui ne sont pourtant que des activités "normales", vont devenir l'apanage d'une "aristocratie", au lieu de se démocratiser encore davantage. Mais, c'est peut-être normal ; lire, comme écrire, demande de faire un effort... Et c'est un gros mot dans nos sociétés modernes...

Entièrement d'accord, même si en effet une résistance est possible par la transmission de ce qui nous anime...

A Lorient, la librairie Chapitre a été reprise par Albin Michel : y trouvera-t-on encore un rayon papeterie ? Mais l'Imaginaire, vraie institution, elle, a licencié tous ses employés et maintient une activité minimale à grand peine... Dans le centre-ville, il y a bien encore Rive droite, mais ce magasin ne propose que du haut de gamme (c'est un revendeur Montblanc notamment).

J'aime assez bien moi cette idée d'être une espèce menacée... si quelqu'un veut créer un fond de soutien afin de me préserver je suis preneur...!

Je me demande, mais c'est une préoccupation d'architecte peut-être, ce que l'on va faire de tous ces espaces commerciaux qui se ferment dans les centres historiques ? Bureaux , logements ? Je ne m'inquiète pas pour les commerçants qui eux partiront sur le net puisque c'est là que l'on vend aujourd'hui. ( leur métier n'est pas d'animer les centres historiques mais tout légitimement d'en tirer profit). La vie des centres villes tient plus des habitants que des commerces. les villes habitées ne meurent pas. L'achat sur internet n'est qu'une autre manière d'acheter cela ne met pas en péril l'écriture ou la lecture...

Bon si avec ça on ne se fait pas modératiser ....

Xof72000 a écrit :On peut effectivement dire que c'est aux magasins à s'adapter à ces nouvelles pratiques de consommation, en trouvant une solution commerciale globale, intégrant des offres internet. On peut aussi se poser la question de savoir comment on fera lorsqu'il n'y aura plus que quelques rares points de vente et que l'on voudra essayer une encre, se renseigner sur la glisse d'une plume, ...

On achetera et on revendra. Vu les tarifs pratiques en boutique en general, pas sûr qu on soit vraiment perdants.

Xof72000 a écrit :

Alain146 a écrit : Bon si avec ça on ne se fait pas modératiser ....

Pour (une fois), je dirai que non !
J'ai l'impression que l'on est vraiment au coeur d'un débat qui nous concerne tous : on aime aller dans un point de vente, y être bien accueilli, pouvoir toucher, essayer un stylo, ... que l'on s'empresse ensuite d'aller acheter sur Internet, car c'est moins cher ...
Et c'est effectivement la même chose pour les livres, les CD (on achète encore des CD ?), ...

On peut effectivement dire que c'est aux magasins à s'adapter à ces nouvelles pratiques de consommation, en trouvant une solution commerciale globale, intégrant des offres internet. On peut aussi se poser la question de savoir comment on fera lorsqu'il n'y aura plus que quelques rares points de vente et que l'on voudra essayer une encre, se renseigner sur la glisse d'une plume, ...

Aux USA, Amazon a sorti de grandes campagnes de com' avec en leitmotiv : allez en boutique, profitez des conseils du vendeur, scannez le produit et achetez chez nous. Apparemment (je ne suis pas expert), le fait de faire un check-in (se géolocaliser dans le point de vente) assurait 5% de remise. C'est assez redoutable...
Alors je suis partagé car je trouve ça irrespectueux du travail des autres. En même temps comme Lyth, je dirais qu'aucune démarche qui permet de rendre du pouvoir d'achat ne peut être totalement négative. En tout cas pour sur nos pratiques évolueront, il y aura de la casse et comme Alain je me demande ce que sera le vivre ensemble urbain dans 10 ans.

Alain tu crois que je peux demander l'asile politique à Yverdon ?

Transformer les magasins en show room et réserver la partie vente au site internet en déchargeant le vendeur le travail d'encaissement, de gestion des stocks pour qu'ils se consacre exclusivement à l’accueil du clients ... une piste à envisager

Fermeture de la boutique Chapitre à Reims également. Plus possible d'y acheter un stylo désormais. Une ville de 200.000 habitants (dont beaucoup de riches) sans un vendeur de plumes!!!!! Là je ne comprends plus très bien.

Je n'irai plus me rincer l'oeil.....

Triste nouvelle en effet mais même sur Paris des boutiques ont fermé dont Styl Honoré, Stylo City, l'espace haut de gamme écriture de Gibert Joseph, Dupré, Velvet, Papeterie du Dôme et Caractère. Je pense que la distribution des marques est due d'abord à comment la marque perçoit le détaillant, son emplacement et les ventes qu'il fait. Oui les boutiques de stylo souffrent du branding monomarque de certaines marques comme montblanc qui n'hésitent pas à enlever la distribution de leurs stylos à des boutiques qu'ils jugent pas rentables. Une boutique à St Germain en Laye où j'achetais mon encre s'est fait retirer le droit de vendre les produits Montblanc par Montblanc. La solution est d'acheter sur un site comme celui de Mottishaw qui est un distributeur officiel et agrée multimarque sachant qu'il offre une garantie internationale. On avait Jean Elie et son site, mais celui-ci se retire du monde du stylos,sinon pour ceux qui n'habitent pas Paris au moins 1 fois par mois ou 1 fois par demi année visiter l'adresse incontournable de la rue de Tournon.

georges zaslavsky a écrit :sinon pour ceux qui n'habitent pas Paris au moins 1 fois par mois ou 1 fois par demi année visiter l'adresse incontournable de la rue de Tournon.

La dernière fois que je suis allée à Paris, c'était en 2010...

Il y a aussi certaines marques qui permettent à leur détaillant de vendre certains produits, mais pas d'autres plus haut de gamme : ainsi chez Gibert Montpellier y a-t-il Parker, mais pas pour le Duofold.

Breizhexil a écrit :Fermeture de la boutique Chapitre à Reims également. Plus possible d'y acheter un stylo désormais. Une ville de 200.000 habitants (dont beaucoup de riches) sans un vendeur de plumes!!!!! Là je ne comprends plus très bien.

Je n'irai plus me rincer l'oeil.....

Il reste la Régence à Reims et c'est tout ce qui me vient en tête.