J'ai peur de mon stylo.
Posté : 27 juin 2010 08:28
Je ne veux pas d'histoire…
Je vadrouille depuis bientôt 30 ans de continent en continent, de conflit en conflit ; dans la poche de la veste de mon treillis, toujours un stylo, jamais le même… ils peuvent un temps résister au froid continental des hivers Balkaniques ou à l'humide chaleur des contrées profondes de la rebelle Afrique, jamais bien longtemps à l'étourderie chronique.
Je suis heureux de ne pouvoir ainsi rattacher aucun souvenir à un objet qui pourrait me suivre fidèlement s'imprégnant d'une histoire qui ne m'appartient pas.
Je ne veux pas d'un objet que j'affectionnerais et qui, vierge d'histoire, épongerait comme un buvard l'encre saumâtre des événements sombres de notre époque. Il pourrait ensuite, je le redoute, la laisser couler de nombreuses années, me tachant de regrets indélébiles.
J'aperçois des visages et j'entends des mots mais rien sur moi n'est encore présent de ces moments pour me dire que cela n'est pas qu'un songe.
Un beau stylo est un instrument artistique et l'art est une âme donnée par l'homme à l'objet. Il est un objet d'où sortent les mots que notre main dirige. Il est un intermédiaire que je veux neutre ; j'aurais trop peur qu'il veuille un jour raconter ses versions. La plume est une fine bouche qui dépose une salive colorées sur des pages avides de ce que je ne veux pas dire.
Je ne voulais pas d'histoire ni passé et ne portait sur moi que des objets sans âme.
J'ai trouvé la parade en un solide stylo gravé d'un message demandé par ma fille. Je suis certain ainsi que les plus sombres moments ne trouveront place dans cette petite âme déja saturée de sentiments.
Mefiez vous de n'avoir sur vous que de bons compagnons, ils pourraient le cas échéant devenir bavard à votre détriment.
Gastair
Je vadrouille depuis bientôt 30 ans de continent en continent, de conflit en conflit ; dans la poche de la veste de mon treillis, toujours un stylo, jamais le même… ils peuvent un temps résister au froid continental des hivers Balkaniques ou à l'humide chaleur des contrées profondes de la rebelle Afrique, jamais bien longtemps à l'étourderie chronique.
Je suis heureux de ne pouvoir ainsi rattacher aucun souvenir à un objet qui pourrait me suivre fidèlement s'imprégnant d'une histoire qui ne m'appartient pas.
Je ne veux pas d'un objet que j'affectionnerais et qui, vierge d'histoire, épongerait comme un buvard l'encre saumâtre des événements sombres de notre époque. Il pourrait ensuite, je le redoute, la laisser couler de nombreuses années, me tachant de regrets indélébiles.
J'aperçois des visages et j'entends des mots mais rien sur moi n'est encore présent de ces moments pour me dire que cela n'est pas qu'un songe.
Un beau stylo est un instrument artistique et l'art est une âme donnée par l'homme à l'objet. Il est un objet d'où sortent les mots que notre main dirige. Il est un intermédiaire que je veux neutre ; j'aurais trop peur qu'il veuille un jour raconter ses versions. La plume est une fine bouche qui dépose une salive colorées sur des pages avides de ce que je ne veux pas dire.
Je ne voulais pas d'histoire ni passé et ne portait sur moi que des objets sans âme.
J'ai trouvé la parade en un solide stylo gravé d'un message demandé par ma fille. Je suis certain ainsi que les plus sombres moments ne trouveront place dans cette petite âme déja saturée de sentiments.
Mefiez vous de n'avoir sur vous que de bons compagnons, ils pourraient le cas échéant devenir bavard à votre détriment.
Gastair