pilotnamiki a écrit :
Bonjour ou bonsoir Cédric, comme vous êtes un jeune amateur d'instruments d'écriture (c'est rare, bravo à vous), j'ai décidé de me montrer magnanime avec vous, même si votre post m'a quelque peu fait bondir...
Sachez (c'est mon humble avis) qu'on achète pas un stylo plume pour paraître en société, ou adopter le conformisme ignorant dominant, non. Par essence, l'amateur de plume est une sorte d'esthète inadapté au monde moderne, mais dont la délicieuse excentricité à l'ère du tout numérique apporte une bouffée d'oxygène à notre société d'hommes robots.Il s'agit donc, pour nous, stylophiles, de nous jouer des contingences et des pièges du marketing des multinationales du luxe. Je me montre souvent sévère ou sarcastique à l'égard de Montblanc dans mes posts, ils suivent, hélas, l'air du temps avec beaucoup de talent.En fait, ils exploitent parfaitement le besoin de snobisme, de bling-bling, d'une part croissante de la population et c'est à ces gens là que j'adresse mon mépris le plus profond, parce qu'ils font passer tout amateur de plumes pour un pauvre prétentieux...
Si vous ne le saviez pas, figurez vous que Montblanc a été effectivement, un très grand nom de l'écriture, avec de merveilleuses plumes souples, des conduits en ébonite, une fabrication en celluloïd, un remarquable piston télescopique, mais tout cela appartient , à un passé révolu (bien avant votre naissance!)Le Montblanc, d'aujourd'hui appartient au numéro 2 mondial du luxe, le groupe suisse Richemont, dont la vraie préoccupation constitue la rémunération de l'actionnaire et des dirigeants. Cela passe par une mise en avant d'un marketing agressif, d'opérations et de coups ponctuels, d'opérations de mécénats... Cela fonctionne parfaitement auprès du grand public qui croit acheter un objet d'exception et qui se retrouve avec un triste produit industriel, évocation grossière d'un remarquable patrimoine, doté d'une plume inintéressante au possible malgré sa grande taille et au corps fabriqué dans un plastique fragile pompeusement baptisé résine précieuse et le tout, facturé au prix fort. Malheureusement, les compagnons qui façonnaient les VRAIS 149, qui laminaient amoureusement leurs merveilleuses plumes, qui lustraient leur corps en celluloïd ont pris leur retraite depuis bien longtemps, on les a remplacé par des machines automatisés fabriquant à la chaîne, des milliers de (fausses) pièces d'exception, pour amateur crédule...
D'autres éminents membres de ce forum partagent mon opinion:
petitdauphinzele a écrit :LYTH a écrit :Oui, Georges, ce n'est pas faux.
Néanmoins, celui qui a fait un énorme travail pour axer le forum de Sailor vers MB, sans forcément le rechercher d'ailleurs, c'est Flipper. Il a complètement changé l'image que l'on avait de MB, notamment des vintages. Leibniz n'a pas été en reste non plus, ni Jimmy avant lui.
Mais si j'ai craqué pour un 149 fin 70 de 18C, c'est grâce (à cause de ?) à toi !
Tu l'a acheté à cause de Georges et pas de moi ! Là je suis détruit, après les efforts consentis, et le soutien inconditionnel de la marque qui me subventionne.
Je n'ai fait qu'enfoncer des portes ouvertes, de nombreux membres en avaient déjà, entre autre Jimmy et Leibniz ( des hommes en rouge qui plus est ! ).
Et Georges a rajouté une couche avec les 18C françaises, moi j'avoue avoir une préférence pour les 14C !
Le soucis de MB, comme je le répète souvent est le même que pour Rolex, n'importe qui connait, mais l'image de luxe et de classe que les marques se sont construites ... inspire à beaucoup ceci :
Et c'est encore le cas ... mais les gens ont oublié que MB a fait des stylos-plume bien avant de d'élaborer du luxe ... et la légende vient de là. Rolex a rendu les montres étanches ( en fait il y a participé ), Rolex a traversé la manche au poignet d'une nageuse ... Rolex est descendu au fond des océans ... et maintenant Rolex produit des couronnes or et diamants qui vont si bien aux poignets des Gangsta.
Ce qui est amusant, et significatif de la position de MB, c'est que nous sommes en train de comparer un Namiki Emperor ( le haut du haut du haut de gamme ) avec un MB 149 (le plus gros bas de gamme de MB).
Namiki est pour le Jaeger le Coultre, L'IWC des stylos-plume, classe ! MB a le même rôle que Rolex ... le rêve de gens qui ne connaissent pas encore, mais chez Rolex et MB, il y a encore de beaux modèles, et les 2 marques ont une Histoire et des vintages à tomber.
Il en faut pour tous les goûts, moi la seule Rolex moderne qui me fait très envie, est la Sea Dweller car je suis nageur et grand fan du Grand Bleu. La sub est très belle mais on trouve des évocations superbes bien moins chères, et ce même chez les concurrents tout aussi prestigieux.
Pour les MB, j'avoue ne plus vibrer que pour de rares modernes, comme le Starwalker Cool blue, le WE Hemingway ... mais à chaque fois je craque pour les plus anciens avec leur plume merveilleuse.
Moi aussi je serais susceptible de craquer pour un Montblanc vintage, mais jamais je ne l'utiliserais en public, j'aurais bien trop peur de passer pour un blaireau de base (une confusion est très facile entre le vrai 149 originel et le faux 149 actuel...)
Malheureusement, Montblanc n'est pas le seul, loin de là, combien de marques demeurent-elles fidèles à leur glorieux passé, une petite poignée seulement... Les japonais, appartiennent à ce club très fermé, que l'on songe aux plumes des Nagahara chez Sailor, des Namiki et des Nakaya en ébonite en laque Urushi ou Maki-é... En Occident, je ne vois guère qu'Aurora à Turin (remarquable entreprise familiale travaillant à l'ancienne et façonnant elle même ses plumes et conduits en ébonite et proposant un haut de gamme, l'Optima en un magnifique celluloïd marbré, et avec une grande fiabilité en plus) et Pelikan à Hanovre (les M800 et M1000 pouvant presque passer pour des mètres étalons.) A part cela, le désert (ou presque), de trop nombreux fabricants se contentent de monter des plumes génériques (des Bock, certes pas mauvaises, mais trop omniprésentes à mon goût.) l'italien Omas appartenait jusqu'au début des années 2000 à ce club très fermé des marques authentiques, réalisant ses propres plumes souples et puis, patatras, il est entré dans le giron de LVMH (aujourd'hui Omas appartient aux chinois.) Des comptables sans scrupules ont décidé de renoncer à cette spécificité fondamentale, résultat, adieu les plumes maisons, une Bock comme (presque) tout le monde...
Je n’évoquerai pas ici les cas révoltants de Sheaffer (un des plus grands noms de l'histoire, massacré par Bic qui a décidé de fermer l'usine historique de Fort Madison aux États-Unis pour faire réaliser ses modèles dans des pays à faible coût de main d’œuvre) et de Cross (qui abandonne son unité de Lincoln, dans le Rhode-Island pour confier la fabrication de stylos haut de gamme aux Chinois, vive l'humour et le patriotisme américain!)
On pourrait malheureusement multiplier les exemples dans le domaine de l'horlogerie, de l'automobile (de fausses Mini obèses et moches dans nos cités, de fausses Saab made in GM...) Comme dans le domaine de l'écriture, les hommes du marketing issus de multinationales de la lessive ont gagné la partie et le pire c'est que ça marche...
J'ai eu le privilège, il y a quelque jours, de croiser, un individu présentant tous les symptômes de l'Homo prétentius ignorius, un mal moderne terrible. Je me trouvais dans une bibliothèque et je prenais des notes avec mon excellent Pelikano, lorsqu'il exhiba triomphalement son 149 moderne, sûr de l'impression qu'il ferait sur mon humble petite personne. Son expression d'autosatisfaction insolente ne fût guère altérée lorsque je lui adressa un sourire navré...Pauvre homme, pensais-je, il exhibait en plus une caricature de montre contemporaine-il portait évidemment cette "merveille" sur sa manche de chemise et non pas en dessous, quelle classe...- (énorme diamètre, multiples cadrans, un chef d’œuvre de mauvais goût , d'une marque marque allemande de voitures de sport, un modèle vendu au prix d'un garde temps à calibre de manufacture, mais motorisé par un banal ETA 2894-2 avec rouages en plastique...) Étant donné le profil de notre "gentleman" du 21ème siècle, je me suis fait un pari stupide, découvrir, la marque et le modèle de son véhicule.En moins de 30 secondes, j'avais mentalement isolé deux noms: le Porsche Cayenne et l'Audi Q7... J'ai suivi notre lascar sur le parking jouxtant la bibliothèque et que croyez-vous qu'il advint , il s'engouffra dans un Q7 aux jantes chromées spéciales, une vraie symbiose en somme: une évocation grossière d'un bon stylo, avec une caricature de montre mécanique et le tout transporté par une baleine germanique made in Slovaquie.
Alors qu'il s'éloignait, je méditais cette citation de l'immense Oscar Wilde:«"Qui veut être libre, a dit un grand penseur, doit refuser d’imiter." Et l’autorité, en transformant les gens en imitateurs, crée parmi nous une variété très grossière de barbares au ventre plein.»De nos jours, on peut remplacer le terme autorité par marketing, ça fonctionne parfaitement.
On ajoutera ici une réflexion fort juste de Michel Ouelbeck:"l'acheteur d'une Audi n'aime pas l'automobile-il n'y comprend souvent rien-, il recherche seulement à projeter une image..."Le vrai amateur appréciera autant le génie technique d'une modeste 2CV et l’opulence d'une Bentley ou d'une Bugatti (pas les modèles actuels, de misérables imitations germaniques...)
Par pitié, ne terminez pas comme l'homme de la bibliothèque, choisissez vos stylos, véhicules, montres en fonction de vos désirs propres et refusez la dictature de l'uniformité et de l'opinion d'autrui, ne cherchez par à paraitre, faîtes vous plaisir et singularisez vous.Vous êtes jeune, vous pouvez vous ressaisir, votre présence ici en atteste.Le Vacumatic est un excellent stylo et j'envie votre collection JeanB, même si je possède moi-même un excellent Vacumatic Major!
Allez, sans rancune, mais j'avais besoin d'exposer ici mon opinion, avis à la population, qu'en pensez-vous?
Bonne soirée à tous.
A bientôt
Pilotnamiki
Je me rabattrai sur une miata. 
), quand je dit qui me représente, je voulais dire par là, qui soit à mon image, j'aime les choses classique, intemporel, dans ma famille on m'appelle le vieux, car physiquement je donne une impression de sévérité, le 149 est tout cela à la fois, classique, intemporel, massif. Et si il y a un truc que je déteste, c'est faire comme les autres, j'aime mon originalité, je m'aime comme je suis. Si Sailor avez fait son 1911 avec un piston et de la même taille que le 149, je l'aurais pris tout de suite, quitte à aller le chercher directement au Japon.
