www.stylo-plume.org

Bonjour à tous,

J'aimerais lancer une discussion sur les raisons qui nous poussent à collectionner les stylos, et plus particulièrement les stylos plume, plutôt que les stylos à mine, roller ou à bille.

La raison principale est souvent le plaisir de la calligraphie et l'écriture à l'ancienne. Mais est-ce l'unique raison ? Y en a-t-il d'autres ?

Personnellement, je trouve que toutes les raisons évoquées ci-dessus sont valables, mais j'en ai découvert une autre : la dépendance à la recharge. Je m'explique : un stylo plume, tant qu'il est en bon état, peut être utilisé indéfiniment. Il suffit de le recharger avec de l'encre, et il écrira tant que son mécanisme de recharge et sa plume tiendront.

En revanche, pour un stylo à bille ou un roller, c'est moins évident. Aujourd'hui, trouver des recharges pour roller ou des recharges à bille Waterman dans les quatre couleurs relève du défi. Elles ne sont plus disponibles sur le marché, et il faut se lever tôt (ou rester couché) pour en dénicher. Ce n'est évidement pas le cas pour les porte-mines.

Qu'en pensez-vous ? Partagez vos avis et expériences !

Merci d'avance pour vos réponses.

Pourquoi les stylos-plume... ? Pourquoi pas ?

La collectionnite... Sans doute une façon de conjurer une angoisse croissante de la mort en se donnant l'illusion de toucher du doigt une forme d'immortalité, tout en s'étourdissant de menus plaisirs et de petites jouissances.

Quelle existence misérable... !

patrick92100 a écrit : ↑06 mars 2025 14:46 ...
un stylo plume, tant qu'il est en bon état, peut être utilisé indéfiniment.
...

Hello
Alors que je suis moi aussi adepte de l'écriture au stylo-plume, dont la compagnie apaisante me comble et me réjouit, tout simplement, cette phrase un peu trop péremptoire me donne l'envie de me faire l'avocat du diable car, en fait, je ne vois pas trop quelle est la différence entre la difficulté à trouver des recharges de Waterman 4 couleurs ou des mines au diamètre de 0,46 inch et celle de retrouver une cartouche de Waterman en verre ou au format CF ...
Quant aux stylos-plume à réservoir, justement, leur mécanisme finit toujours par nécessiter un jour où l'autre une révision ou une restauration.

Bonjour ,

1) parce que je n'écris jamais aussi bien qu'avec un stylo plume ;
2) écrire avec une plume me procure un plaisir que la bille ou le roller ne peuvent égaler.

Bon après-midi

Avant tout, parce que les stylos-plume sont de plus beaux objets que ceux à bille. J'en ai des tas à bille aussi, mais ça ne m'intéresse pas.
Je pense qu'à ce jour, et à quelques possibles exceptions près, j'ai terminé ma collection, et cela pour tout un tas de raisons.
D'ailleurs, j'écris très peu au stylo-plume, c'est tout sauf pratique. Mais ça me procure essentiellement le plaisir de tracer de jolies lettres, car je suis presque autant attiré par la calligraphie que les stylos proprement dit.

Tout simplement car c'est un objet sensuel qu'on peut transporter facilement et auquel on s'attache. Les matières peuvent être sensuelles mais c'est surtout le toucher la plume sur le papier qui relève d'une profonde sensualité et que ne permettent ni le bille, ni le roller, ni le feutre. On s'y attache car on a souvent les doigts couverts d'encre, tatouage plus ou moins éphémère.

Peut être aussi que son emploi privé est hédonisme et son emploi public est un rien suranné mais toujours l'occasion d'en parler alors il nous relie à la fois à notre intimité profonde et à l'autre. Par ce qu'il permet d'accomplir il nous relie au passé, au présent et au futur et de nouveau à nous (par exemple dans l'acte de tenir un journal) et à l'autre (la correspondance).

Enfin c'est probablement un marqueur social ou ce qu'on appelle un objet positionnel qui dit "je suis prof" ou "je suis cultivé.e" ou "je suis original.e" ou "je suis un.e artiste" ou "je suis riche" (la preuve j'ai un Montblanc).

Et tout ça si on y pense dans quelques dizaines de grammes et la taille d'un petit cigare. C'est quand même pas mal non ? Vous voyez un équivalent ?

Bonjour,

Je pense que beaucoup achètent un stylo-plume de valeur comme ils achèteraient une belle montre ou un bijou, parce que c'est perçu comme un marqueur social dans l'inconscient collectif. Le stylo bille, même cher, l'est moins dans l'esprit des gens.

La passion pour l'objet vient après (et pas forcément pour tout le monde), quand après un temps d'adaptation, il devient source de plaisir. Passé cette étape, le marqueur social devient accessoire.

Je dirais que pour ceux qui découvrent le stylo-plume sur le tard, il doit y avoir beaucoup de cela.

Pour ceux qui l'ont connu plus jeunes et qui y reviennent ensuite, il s'agit peut-être plutôt de renouer avec le passé et l'impression de contentement qui est restée de son utilisation.

patrick92100 a écrit : ↑06 mars 2025 14:46... Mais est-ce l'unique raison ? Y en a-t-il d'autres ? ...

1- La plaisir d'écrire à la plume différent de celui d'écrire avec n'importe quel autre instrument (peut-être analogue à celui de peindre avec un pinceau).
2- Une certaine envie de se distinguer du commun des mortels (Pfff, écrire au bic ?)
3- La nostalgie, pour certains, des années passées où la plume était le moyen d'écriture de tout le monde (Ouais, c'était mieux avant)
4- L'utilisation d'un objet qui peut avoir un côté précieux (Oh ! Qu'il est beau celui-là)
5- Un attachement à un outil qu'on a utilisé de nombreuses années, puis l'envie de se procurer des outils analogues qui lui ressemblent et le rappellent (Oh, il me rappelle mon vieux Watpelmonpark celui-là).
6- Les modes successives et les envies qu'elles suscitent alimentées par certain forum (Arghhh, il me faut absolument celui-là)
7- Ce gout du voyage à travers le monde (Ah, les vintages français, italiens, la qualité allemande, les traditions japonaises, les chinois bon-marché, les pt'ites anglaises, les stylos alsaciens ...
8- L'attrait de la cérémonie du remplissage rituel (Quelle encre aujourd'hui)
9- La liberté de choix des modes de remplissage, des encres, des types et taille de plume, de leur nombre de carats
10- et tout ça mène à la collectionnite ... Hélas.

bebe a écrit : ↑06 mars 2025 16:44...

Bien dit.
Pour moi dans l'ordre, c'est 5, 1 et parfois 4.

parce que le stylo est un objet vivant et qu'il tend à l'éternité , alors que le bille est défini à l'avance par autrui (trait pas personnalisable) et de durée limitée

LYTH a écrit : ↑06 mars 2025 15:25 Sans doute une façon de conjurer une angoisse croissante de la mort en se donnant l'illusion de toucher du doigt une forme d'immortalité,

intéressant
à méditer, mais c'est un peu la définition que je donnerais de la "collectionite"
une manière de "participer" à l'universel et à l'éternel

patrick92100 a écrit : ↑06 mars 2025 14:46 Aujourd'hui, trouver des recharges pour roller ou des recharges à bille Waterman dans les quatre couleurs relève du défi. Elles ne sont plus disponibles sur le marché, et il faut se lever tôt (ou rester couché) pour en dénicher. On peut en dire autant pour les porte-mines.

Pour les porte-mine "standards" (0.5 / 0.7 / 0.9 / 2mm), c'est faux. On trouve des mines sans aucun problème. Pour des formats plus exotiques, il faut chercher plus longtemps, certes, mais quand j'en trouve, au rythme où je les consomme, je n'ai que peu de chance d'avoir jamais besoin d'en re-rechercher.

Pourquoi la plume ? Parce que je trouve très pénible, tactilement parlant, d'écrire avec un stylo à bille, même quand il y a une étoile blanche en haut du capuchon, même si c'est un poil mieux qu'un bic ou que tous les stylos publicitaires qui remplissent un pot quelque-part chez moi.

Je préfère en plus que mes stylos boivent de l'encre en flacon plutôt que des cartouches en plastique...

Pas collectionneur du tout. Mes stylos sont là pour servir, et avec ceux récupérés dans des tiroirs familiaux, il y en a déjà presque trop (une douzaine, je crois...)

Vagabondage.

J'ai utilisé de nombreux stylos. Feutres fins, parfois certains plus exotiques comme le space pen.
Mais à chaque fois, l'objet que je tenais dans les mains était insignifiant, remplacable, inexistant.

Une plume, c'est magique. Voir sortir de l'encre de cette pointe métallique, plus ou moins épaisse selon l'angle et la force qu'on y met.
Le seul objet qui à la rigueur m'amène autant de plaisir, serait un crayon à papier B bien taillé. Or en deux lignes, il n'est plus correctement taillé !

La plume reste fidèle, elle s'apprivoise et devient un équiper pour vagabonder

Un peu tout ça… Sans parler de ma vision de taupe qui actuellement ne tolère que la plume. Et encore : pas de n'importe quel type

silverado a écrit : ↑06 mars 2025 19:26 Un peu tout ça…

+1
Je crois que tout a été dit plus haut par les membres de ce forum (éminent ? )

Petit j'ai commencé avec le porte plume et l'encrier dans un coin de la table à l'école. Puis le stypen. Puis le waterman avec son agrafe droite qui me faisait rêver à des voyages dans l'espace ! Il y a de tout ce qu'on a déjà dit. Mais j'aime aussi les stylos bille ! Certains sont très bien fabriqués. Et maintenant je me rend compte qu'il y a une dimension psychologique. Un objet de transition. Un objet pour défier la mort l'angoisse et autres choses. Comme un doudou !

Pour moi c'est une passion pour l'outil que représentent deux becs qui s'écartent et laissent couler l'encre sur le papier, la subtilité de guider ce couple vers l'écriture. Parce que les hommes avant fendaient un roseau pour en faire un calame, une plume d'oie, etc. Chez les stylos billes, rollers, je ne retrouve pas ces deux pointes au toucher si préhensible que je peux guider sur la feuille, alors qu'en peinture à l'huile je retrouve ça parmi les pinceaux.

J’adhère à tout ce qui a été dit.
Je peux ajouter, ou compléter, que de mon côté je suis speed.
Nerveux. Et impulsif.
La plume me calme. Ou plutôt m’aide à me recentrer, prendre soin, conscientiser le geste.
Il y a les cérémonies (emplir le stylo, nettoyer la plume, nettoyer le stylo, le sortir de l’étui, dévisser le capuchon, poser - ou tenir dans sa main gauche le dit-capuchon, remettre le stylo dans l’étui) et l’écriture. Avec les stylos plume, je pense au fond bien plus profondément qu’avec un autre. Et je pense, aussi, à la forme, car je m’applique (ou tente de m’appliquer) davantage.
Ce bruit de la plume, voire sa musique, n’a rien d’égal. Et ce ne sont pas les mêmes musiques selon les plumes.
Et la trace laissée enfin. Si je suis stressé, rapide, ou plus serein, le trait n’est pas le même. Il y a un aspect plus vivant avec le stylo plume. Je trouve.
Et c’est fragile. Délicat. Alors tout est « exacerbé » à mon sens.
C’est fragile, comme la vie.
Et c’est puissant, car les mots, le langage, le sont. Et ils ne sont jamais si bien gravés qu’avec une plume, qui laisse tout transparaître.
Entre l’âme et la plume, il n’y a qu’un fil.

CalliPlume a écrit : ↑09 mars 2025 00:17 ...
Entre l’âme et la plume, il n’y a qu’un fil.

Pour ma part, les stylos plumes, c'est comme les montres ( mon autre passion). C'est une envie de sauvegarder une certaine façon de vivre. Avoir des objet rien qu'a moi, qui racontent en eux même une histoire avant de raconter la mienne.