Pilot Fa en calligraphie : saurai-je l'apprivoiser ?
Posté : 30 janv. 2024 10:31
Toffou a eu la gentillesse de me prêter son Pilot à plume FA, que je ne connaissais pas, et comme je suis en train d'essayer d'apprendre l'alphabet Spencerian (d'après le New Spencerian Compound, éd. 1880, pdf en ligne), j'ai décidé de l'inclure dans ma brochette de vieux coucous pour ce type d'exercice : un Conklin 25P et un Moore avec plume fine flex, un Parker Duofold Lady en ébonite avec plume légèrement stub et un Onoto qui ressemble à un pinceau, pas très pratique pour la calligraphie mais intéressant pour la variation de trait, sans oublier la plume Zebra G. Et pour ne pas faire de mécontents, tous en Parker black !
(toutes les photo en lien cliquable https://postimg.cc/gallery/0szSGf9)


À mon humble avis, la Zebra G est certainement l'outil le plus adapté au Spencerian : belle variation de trait, bonne flexibilité et très bon retour. C'est aussi ce qu'ils avaient en 1880, mais ne peut-on pas trouver, aujourd'hui, quelque chose qui donne les mêmes résultats mais qui est plus pratique ?

Voici donc quelques tests des plumes en action.
Attention : je n'ai pas la patience et le talent de Toffou ; j'écris très vite, je ne m'attarde pas sur le tracé, il faut que ça sorte bien, spontanément et du premier coup (c'est mon défi personnel, sinon c'est pas marrant
).
D'abord en prise de notes.

Des essais de graphie un peu plus soignée, sur Favini :


Et voyons un test sur les magnifiques papiers Fabriano que Toffou (oui, le même !) m'a gentiment passés, et que j'ai adorés


Nous voici donc au plat de résistance : quelques majuscules en Spencerian

Mes remarques :
La FA offre de belles sensations de glisse et de douceur, avec sa boule d'iridium bien faite, et c'est un vrai plaisir de la sentir sur le papier.
Pour mes tests, je n'ai pas eu trop de soucis d'alimentation, mais il est vrai qu'il faut prendre son temps, notamment dans le flex.
L'écartement des becs, que je n'ai pas poussés à outrance, me semble intéressant et bien perceptible, même s'il n'atteint pas celui de la plume Zebra, et la pression nécessaire est assez faible : c'est un vrai flex.
Dans l'ensemble, c'est une plume très agréable et très fiable, une tout-terrain à l'aise même sur des papiers texturés qui peuvent faire souffrir certains de mes coucous.
Dans la perspective qui m'occupe - la recherche d'une plume moderne pour le Spencerian - j'avoue néanmoins une certaine frustration: je n'ai pas réussi à obtenir la finesse des lignes qui est nécessaire, même en étant très légère et en employant le mouvement du coude e non du poignet.
C'est particulièrement évident à l'attaque des lettres, comme on le voit ci-dessous.
Tout comme je n'ai pas réussi à maîtriser le retour des becs après les pleins: j'ai trouvé cela un peu lent, ça manque un peu de nervosité. J'ai l'impression qu' il faut accompagner le retour, alors qu'avec les vieux coucous le retour se fait presque tout seul, comme un ressort, et au final le trait est plus précis.
Cette plume FA me rappelle certaines wet-noodle en 18 cts, des Onoto ou même la Bayard dont Toffou a fait la revue : un flex facile et assez marqué, pas besoin de trop de pression mais un retour un peu lent pour les besoins du Spencerian.

Je sais qu'il est possible de travailler l'iridium pour avoir un trait plus fin mais je me demande dans quelle mesure cela améliorerait le "sluggish return" … probablement pas beaucoup, car je crois que l'élasticité dépend du travail réalisé sur le métal même.
Toffou a plus d'entraînement que moi, il a peut-être trouvé une solution, mais j'avoue que je n'ai pas réussi à sortir tout le potentiel de cette plume. Elle donne beaucoup de caractère à l'écriture en flex, mais pour le Spencerian, pour l'instant, je ne sais pas faire !

(toutes les photo en lien cliquable https://postimg.cc/gallery/0szSGf9)


À mon humble avis, la Zebra G est certainement l'outil le plus adapté au Spencerian : belle variation de trait, bonne flexibilité et très bon retour. C'est aussi ce qu'ils avaient en 1880, mais ne peut-on pas trouver, aujourd'hui, quelque chose qui donne les mêmes résultats mais qui est plus pratique ?

Voici donc quelques tests des plumes en action.
Attention : je n'ai pas la patience et le talent de Toffou ; j'écris très vite, je ne m'attarde pas sur le tracé, il faut que ça sorte bien, spontanément et du premier coup (c'est mon défi personnel, sinon c'est pas marrant

D'abord en prise de notes.

Des essais de graphie un peu plus soignée, sur Favini :


Et voyons un test sur les magnifiques papiers Fabriano que Toffou (oui, le même !) m'a gentiment passés, et que j'ai adorés



Nous voici donc au plat de résistance : quelques majuscules en Spencerian

Mes remarques :
La FA offre de belles sensations de glisse et de douceur, avec sa boule d'iridium bien faite, et c'est un vrai plaisir de la sentir sur le papier.
Pour mes tests, je n'ai pas eu trop de soucis d'alimentation, mais il est vrai qu'il faut prendre son temps, notamment dans le flex.
L'écartement des becs, que je n'ai pas poussés à outrance, me semble intéressant et bien perceptible, même s'il n'atteint pas celui de la plume Zebra, et la pression nécessaire est assez faible : c'est un vrai flex.
Dans l'ensemble, c'est une plume très agréable et très fiable, une tout-terrain à l'aise même sur des papiers texturés qui peuvent faire souffrir certains de mes coucous.
Dans la perspective qui m'occupe - la recherche d'une plume moderne pour le Spencerian - j'avoue néanmoins une certaine frustration: je n'ai pas réussi à obtenir la finesse des lignes qui est nécessaire, même en étant très légère et en employant le mouvement du coude e non du poignet.
C'est particulièrement évident à l'attaque des lettres, comme on le voit ci-dessous.
Tout comme je n'ai pas réussi à maîtriser le retour des becs après les pleins: j'ai trouvé cela un peu lent, ça manque un peu de nervosité. J'ai l'impression qu' il faut accompagner le retour, alors qu'avec les vieux coucous le retour se fait presque tout seul, comme un ressort, et au final le trait est plus précis.
Cette plume FA me rappelle certaines wet-noodle en 18 cts, des Onoto ou même la Bayard dont Toffou a fait la revue : un flex facile et assez marqué, pas besoin de trop de pression mais un retour un peu lent pour les besoins du Spencerian.

Je sais qu'il est possible de travailler l'iridium pour avoir un trait plus fin mais je me demande dans quelle mesure cela améliorerait le "sluggish return" … probablement pas beaucoup, car je crois que l'élasticité dépend du travail réalisé sur le métal même.
Toffou a plus d'entraînement que moi, il a peut-être trouvé une solution, mais j'avoue que je n'ai pas réussi à sortir tout le potentiel de cette plume. Elle donne beaucoup de caractère à l'écriture en flex, mais pour le Spencerian, pour l'instant, je ne sais pas faire !