www.stylo-plume.org

( pas trouvé de mot équivalent en François...)

A votre connaissance existe t'il des spécialistes en plumes en France?

Spoon31 sur le forum?

Je me sens un peu bête de poser pareille question, mais quand on parle de nibmaster, s’agit de quelqu’un qui a reçu une formation qui lui permet de réclamer ce titre, ou bien s’auto déclare t-on nibmaster parce qu’on a acquis une certaine expérience à force de s’entrainer?

chassi a écrit : ↑18 mai 2021 16:54 Je me sens un peu bête de poser pareille question, mais quand on parle de nibmaster, s’agit de quelqu’un qui a reçu une formation qui lui permet de réclamer ce titre, ou bien s’auto déclare t-on nibmaster parce qu’on a acquis une certaine expérience à force de s’entrainer?

et bien,je pense que tu t'es auto-répondu.

Je suis devenu le nibmeister de mes propres plumes, mais je n'en ferais pas un métier.

Nul doute que si Silverado passé par ici, il saura répondre.

Mat67 également.

Je ne pense pas qu'il y ait un diplôme de Nibmeister.. Ceux ci ont simplement une sorte de vocation et ont acquis un bon tour de main... John Mottishaw, je crois bien, avait une expérience de bijoutier. Certains ont une formation de prothésiste dentaire (et le matériel).
Mais rien n'empêche de s'essayer à modifier une plume, afin de la faire davantage sienne...(faut juste avoir le coeur solide et apprendre beaucoup de beaux lurons, Balsambleu !

Je pressentais un peu la réponse. Merci d’avoir clarifié les choses. Pour ma part je ne suis ni assez patient ni assez minutieux pour me lancer dans l’aventure. Tout mon respect à ceux qui ose se lancer.

Il y a une jeune fille allemande qui travaille en Hollande chez PW Ackkerman maintenant elle a partagé son parcours pour devenir nibmeister, elle a notamment étudié la bijouterie pour apprivoiser le travail des métaux. J'ai oublié son nom mais on la retrouve sur Instagram.

149 a écrit : ↑18 mai 2021 16:59

chassi a écrit : ↑18 mai 2021 16:54 Je me sens un peu bête de poser pareille question, mais quand on parle de nibmaster, s’agit de quelqu’un qui a reçu une formation qui lui permet de réclamer ce titre, ou bien s’auto déclare t-on nibmaster parce qu’on a acquis une certaine expérience à force de s’entrainer?

et bien,je pense que tu t'es auto-répondu.

C'est pour cela que j'ai du mal à me déclarer de la sorte.
On va dire que j'ai une certaine expérience

Mat67 a écrit : ↑21 mai 2021 07:46 C'est pour cela que j'ai du mal à me déclarer de la sorte.
On va dire que j'ai une certaine expérience

Mais tu es le Mozart de la taille !

Hier, j'ai passé ma matinée à retoucher des plumes et j'en suis très satisfait. Honnêtement, c'est assez rébarbatif et je pense qu'il ne faut pas faire que ça, mais travailler autour du stylo également : les façonner de A à Z doit être plus excitant.
La grosse difficulté, selon moi, c'est surtout de coller aux désirs du client. Quand je vois les écritures de certains et ce qu'ils nous en disent, je comprends à quel point il y a des différences entre les manières de tenir le stylo, leur réticence ou inaptitude à modifier leurs gestes pour plus de fluidité, leur angle d'attaque de la feuille.
Pour les satisfaire au mieux, il faut avoir saisi toutes ces spécificités et les reproduire à l'atelier, au moment de retailler les plumes.
Je le réussi fort bien pour moi, mais je pense que c'est plus délicat de le faire pour les autres. Pour ce qui concerne le travail du métal, il me semble que c'est techniquement assez facile, même si les plumes en or sont plus embêtantes car il y a une grande différence de dureté entre l'iridium de la pointe et l'or qui s'use plus vite. D'où l'intérêt de travailler sous très fort grossissement pour bien distinguer les deux matériaux.

merci beaucoup de nous avoir livré ton expérience et ton ressenti.

on sent à te lire, que c'est quand même bien complexe et que de nombreux paramètres doivent être pris en compte pour bien réussir une "taille" ou une "retaille" (je ne sais pas comment on dit ).

Ce n'est pas complexe, c'est juste un travail méticuleux et toutes les plumes ne réagissent pas exactement de la même manière.
Nous avons plusieurs paramètres, on pourrait dire objectifs et subjectifs :
Objectifs : le type de taille (étroitiser la plume, tailler en stub, italique, oblique, architect, avec des "caractères" plus ou moins marqués, c'est à dire donner plus ou moins de personnalisation au trait avec de plus ou moins grandes différences entre les largeurs des traits horizontaux et verticaux, plus ou moins de douceur en fonction des angles entre les différents pans de la plume, plus ou moins arrondis).
Subjectifs : optimiser le rendu de ces tailles en fonction de l'angle d'attaque du papier (stylo plus ou moins vertical dans le sens haut/bas de la feuille, orientation du manche verticale ou inclinée plume vers la droite dans le sens droite-gauche de la ligne d'écriture), et enfin, rotation ou pas de la plume par rapport au papier.

Les paramètres subjectifs dépendent de l'utilisateur et c'est cela qu'il est plus compliqué d'intégrer et de comprendre lorsque l'on travaille pour quelqu'un d'autre que soi.

Très bien expliqué et détaillé par Mirifix78

Quand je retouche une de mes plumes, le touché prends le dessus sur l'oeil.
Faire le travail pour quelqu'un d'autre et donc me "restreindre"au sens de la vue n'est clairement pas à ma portée.

J'en applaudi d'autant ceux qui ont cette capacité à rendre le service pour autrui.

Mon grand-père disait qu'un bon bricoleur (dans le sens noble du terme) a les yeux au bout des doigts. J'aurai bien voulu débattre de ce fil de discussion avec lui.

Tous les gens qui travaillent de leurs mains avec minutie utilisent ce concept. On n'a pas les yeux au bout des doigts et on voit mieux sous bonne lumière et fort grossissement, mais avec l'expérience, on sent finement les choses et les mains travaillent sans effort en produisant le geste juste.
La meilleure application de cette idée c'est la lecture du braille par les aveugles.
C'est sans doute pour cela que je ne supporte pas les filetages, agrafes et moindre relief sur la section des stylo-plume.

intéressant !

Ça fait vraiment beaucoup de paramètres à maîtriser. Proposer ce service de façon professionnelle doit être une vraie gageure. Le risque que la retaille ne corresponde pas aux attentes du client sont énormes. J’imagine les A/R au bout d’un moment la plume n’est plus retaillable par manque de matière. Il faut repartir d’une neuve…