Si à 50 ans on n'a pas un...
Posté : 14 avr. 2020 21:51
Bonjour !
Je m'appelle Yann. Je vous lis depuis quelques temps de manière discrète mais assidue. Je suis d'origine française mais j'habite en Suisse depuis bientôt 20 ans.
J'aime l'écriture. C'est mon évasion, mon espace de liberté. J'ai beaucoup écrit au clavier mais cela ne me satisfait plus. Il me manque le contact physique avec les mots. On peut exprimer tellement de sentiments par la simple forme des lettres. Une majuscule appuyée ou des "m" traînants en disent tellement long sur la pensée de celui qui les écrit...
J'ai fouillé mes tiroirs et j'ai ranimé mon vieux Jotter James Dean, compagnon des années d'étude. Il dormait avec quelques cartouches blue-black et un simple nettoyage à l'eau l'a réveillé. Entre les souvenirs et l'élan de nouveauté portés par cette plume j'ai bleui-noirci des pages.
Voulant en savoir plus sur son énigmatique signature, je me suis retrouvé sur ce forum et j'ai découvert des merveilles. Des instruments qui prolongent la main de celui qui les tient et qui magnifient les lettres. Des plumes qui s'habillent aux couleurs de l'humeur de l'écrivain, qui font vibrer des encres aux couleurs immenses. Ah oui ça je vous ai lu beaucoup et j'admire les artistes que vous êtes.
Il m'est venu des idées, des envies, des hésitations, des choix à faire de plus en plus difficiles lorsque la liste se réduit. Des nuits se sont succédées où je me suis gavé de photos et où sont venues les questions existentielles telles que « un stylo doit-il être obligatoirement noir ? ».
Pendant ce temps, sans que je m’en rende compte, l’heureux élu avait déjà commencé son ascension. Un de ses petits frères à bille avait tracé le chemin depuis plusieurs années. Régulièrement une photo, une anecdote, le récit d’un héritage me ramenait vers lui. J’avoue même l’avoir essayé un jour lors de l’achat d’une recharge. Il me restait à assumer sa taille et son image presque caricaturales.
J’éludais rapidement le côté bling-bling. Il serait platiné pour être moins ostentatoire. Mais tout-de-même, un tel embonpoint… Un cran en dessous ne serait-il pas suffisant ? Et puis surtout, vaut-il vraiment son prix ?
Flûte, on ne refuse pas l’invitation d’une icône. Il occupait tellement mes pensées qu’il saurait sûrement les écrire. Ainsi vinrent la commande puis l’attente. Longue en ce week-end de Pâques. Juste de quoi me rendre fébrile au moment de son arrivée.
J’ai ouvert le paquet lentement, comme on pratique un rituel. C’était mon initiation. D’abord le colis, vulgaire, bardé d’étiquettes comme si chaque exemplaire devait faire un tour du Monde avant d’arriver. Puis le cadeau, avec son petit nœud blanc. Et une boite, avant une autre boite et enfin, l’étoile.
C’est vrai qu’il est gros. De manière disproportionnée par rapport à son poids d’ailleurs. Je le tourne dans mes doigts pour contempler le fameux 149. Les petites meurtrières transparentes jouent avec la lumière. Je suis impressionné. Vais-je oser le tremper dans ce midnight blue si opaque ? Je laisse passer un moment avant de dévisser bouchon et capuchon. Monseigneur, c’est l’heure du bain ! La plume disparaît dans le flacon.
J’ai lu et visionné tout ce qu’on pouvait trouver sur le net sur le maniement du piston. Cette fois c’est moi qui accompli ce geste. Je distingue son sang d’encre lui donner vie. Religieusement je relâche quelques gouttes. Comme pour sceller notre alliance, il me tâche l’index. Ah ok tu veux jouer à ça ? Alors viens, on va gratter un peu de papier.
Merci de m’avoir lu jusqu’ici et surtout merci de m’accueillir !
Je m'appelle Yann. Je vous lis depuis quelques temps de manière discrète mais assidue. Je suis d'origine française mais j'habite en Suisse depuis bientôt 20 ans.
J'aime l'écriture. C'est mon évasion, mon espace de liberté. J'ai beaucoup écrit au clavier mais cela ne me satisfait plus. Il me manque le contact physique avec les mots. On peut exprimer tellement de sentiments par la simple forme des lettres. Une majuscule appuyée ou des "m" traînants en disent tellement long sur la pensée de celui qui les écrit...
J'ai fouillé mes tiroirs et j'ai ranimé mon vieux Jotter James Dean, compagnon des années d'étude. Il dormait avec quelques cartouches blue-black et un simple nettoyage à l'eau l'a réveillé. Entre les souvenirs et l'élan de nouveauté portés par cette plume j'ai bleui-noirci des pages.
Voulant en savoir plus sur son énigmatique signature, je me suis retrouvé sur ce forum et j'ai découvert des merveilles. Des instruments qui prolongent la main de celui qui les tient et qui magnifient les lettres. Des plumes qui s'habillent aux couleurs de l'humeur de l'écrivain, qui font vibrer des encres aux couleurs immenses. Ah oui ça je vous ai lu beaucoup et j'admire les artistes que vous êtes.
Il m'est venu des idées, des envies, des hésitations, des choix à faire de plus en plus difficiles lorsque la liste se réduit. Des nuits se sont succédées où je me suis gavé de photos et où sont venues les questions existentielles telles que « un stylo doit-il être obligatoirement noir ? ».
Pendant ce temps, sans que je m’en rende compte, l’heureux élu avait déjà commencé son ascension. Un de ses petits frères à bille avait tracé le chemin depuis plusieurs années. Régulièrement une photo, une anecdote, le récit d’un héritage me ramenait vers lui. J’avoue même l’avoir essayé un jour lors de l’achat d’une recharge. Il me restait à assumer sa taille et son image presque caricaturales.
J’éludais rapidement le côté bling-bling. Il serait platiné pour être moins ostentatoire. Mais tout-de-même, un tel embonpoint… Un cran en dessous ne serait-il pas suffisant ? Et puis surtout, vaut-il vraiment son prix ?
Flûte, on ne refuse pas l’invitation d’une icône. Il occupait tellement mes pensées qu’il saurait sûrement les écrire. Ainsi vinrent la commande puis l’attente. Longue en ce week-end de Pâques. Juste de quoi me rendre fébrile au moment de son arrivée.
J’ai ouvert le paquet lentement, comme on pratique un rituel. C’était mon initiation. D’abord le colis, vulgaire, bardé d’étiquettes comme si chaque exemplaire devait faire un tour du Monde avant d’arriver. Puis le cadeau, avec son petit nœud blanc. Et une boite, avant une autre boite et enfin, l’étoile.
C’est vrai qu’il est gros. De manière disproportionnée par rapport à son poids d’ailleurs. Je le tourne dans mes doigts pour contempler le fameux 149. Les petites meurtrières transparentes jouent avec la lumière. Je suis impressionné. Vais-je oser le tremper dans ce midnight blue si opaque ? Je laisse passer un moment avant de dévisser bouchon et capuchon. Monseigneur, c’est l’heure du bain ! La plume disparaît dans le flacon.
J’ai lu et visionné tout ce qu’on pouvait trouver sur le net sur le maniement du piston. Cette fois c’est moi qui accompli ce geste. Je distingue son sang d’encre lui donner vie. Religieusement je relâche quelques gouttes. Comme pour sceller notre alliance, il me tâche l’index. Ah ok tu veux jouer à ça ? Alors viens, on va gratter un peu de papier.
Merci de m’avoir lu jusqu’ici et surtout merci de m’accueillir !