Toutes mes plumes...
Posté : 07 mai 2011 15:22
Bonjour,
Je me suis amusé, hier soir, à écrire avec tous mes stylos, pour comparer les plumes. Ne sachant qu'écrire, j'ai tout simplement transcris ce que je ressentais au fil de l'encre déposée sur le papier.
Du coup, je me suis dit que ça pouvait faire une intéressante revue d'un autre genre, une revue comparative. Une collection sans photo...
N'attendez pas de moi que je vous scanne cette page d'écriture, je ne suis pas très fier de mon écriture et ça n'a pas d'intérêt.
Le Bayard, "Special Luxe" est équipé d'une plume 18 Ct et porte le numéro "40" (ou peut-être "4C"). C'est une plume souple, qui s'ouvre aisément en appuyant peu, au débit généreux. Alimenté en Copper Burst, l'écriture en est particulièrement agréable, douce, souple. Un vrai plaisir sans cesse renouvelé qui appelle les lignes...
Mon Swan Mabie Todd noir, de ce point de vue, lui est encore supérieur. La plume est une No2, 14Ct. Celle-ci est d'une incroyable souplesse qui offre un trait sans cesse changeant, presque comme un pinceau. Abreuvée d'encre Callifolio Inti qui est elle-même changeante, l'écriture présente des reflets marron / orange / doré du plus bel effet. La plume gratte un peu, ce que je prenais au départ pour un défaut. Aujourd'hui, j'adore ce petit bruit qui me pousse à amplifier la longueur de jambe de certaines lettres, juste pour le plaisir de prolonger cette sensation...
L'autre Swan Mabie Todd, marbré noir et vert, a lui aussi une plume estampillée No2, 14Ct. Pourtant, elle est loin d'être aussi souple, sans toutefois être trop rigide. Le trait est plus régulier, s'ouvrant légèrement. Le débit est juste assez généreux pour être agréable. Quelle différence entre ces deux plumes qui se ressemblent !
Ce Vieux Waterman, que je viens de récupérer, porte une plume No3, 18Ct. Les becs sont tordus comme si le stylo était tombé, pointe en avant. Je n'ai pas encore trouvé comment l'alimenter et pour l'instant, je trempe simplement la plume dans du Bleu de Méditerranée de Callifolio, qui lui va très bien. De façon surprenante, cette plume qui paraît handicapée écrit parfaitement. Elle est d'une grande douceur, avec une petite souplesse. On croirait presque écrire avec une petite roulette. Il faut vraiment que je lui trouve un réservoir ad hoc...
Tiens, voilà ce tout petit Bayard Souverain. Sa plume ne mentionne que le mot "Bayard". Ce serait donc une plume plaquée or. Pourtant, même à la loupe, elle ne présente aucune trace de décoloration. La plume est assez rigide et donne surtout une écriture très fine, à la mesure de ma Sailor EF, tout en ayant un débit suffisant. C'était probablement un stylo qui équipait une petit carnet et ce trait ténu se justifie par cette utilisation.
Voyons ce que raconte ce petit Mentmore. Sa plume mentionne "Iridium, 14Ct". Elle aussi, comme ses congénères, est souple et agréable, donnant un trait qui varie entre le F et le M, selon la pression qu'on y met. Il faudrait que je le réutilise un peu.
Ce Stylomine 303 n'a pas une plume extraordinaire. C'est une plume iridium, un peu décolorée, assez grande. Elle est assez rigide, qui donne un trait très régulier. Je l'ai nourrie à la Tsukushi afin de l'adoucir et cela marche assez bien. L'écriture est correcte, sans plus.
Ce vieux Parker 45 doré a une plume assez étonnante. Capotée, on ne peut y lire aucune inscription. Le manchon plastique mentionne juste un "M". Elle donne effectivement une écriture généreuse. De plus, elle est assez souple, s'ouvrant aisément. Une plume très sympathique.
A côté de ce dernier, l'autre Parker 45 qui a une plume dorée "F", est beaucoup moins agréable. Rigide, elle gratte un peu. L'écriture est assez moyenne.
Je réalise soudain que j'ai en fait deux Parker 45 identiques, noir et attributs dorés. Mais le second est équipé d'une plume acier blanche, que m'a vendue Yves. Etonnament, celle-ci est presque plus souple que sa cousine dorée, tout en restant une F.
Ce stylo "American" a quelques difficultés à démarrer, mais il se fait vite pardonner par sa plume souple, large et douce. C'est une numéro 6, sans mention de carats. Ce serait donc une plume plaquée or, mais elle est restée assez belle. Une belle écriture qui emmène là l'on veut bien la conduire. L'Inti lui va comme un gant, bien que le trait soit fin.
Ah, ce cher Sailor a été mon premier vrai stylo plume, offert par ma femme en octobre dernier. Après l'avoir tant utilisé pour écrire des dizaines de pages de carnet, je l'ai quelque peu délaissé, ingratement, je dois le reconnaître. Sa plume EF fait toujours merveille. Elle démarre instantanément, son débit est toujours parfait. Je la trouve maintenant très rigide, à côté de toutes ces plumes souples. Mais j'y reviendrai quand je me remettrai réellement à écrire mes histoires de fous.
Voici maintenant deux Conway Stewart. Le premier est un 84, assez petit. Un imbécile a apparemment collé le corps au bloc plume et j'espère que le sac va durer encore un peu, car sa plume vaut le détour. En or 14Ct, elle est large et au bout carré, donnant une écriture faite de pleins et déliés. Souple elle aussi, c'est vraiment une très belle plume, qui enjolive les lettres sans effort, faite pour signer.
L'autre CS est un "Shorthand", pourtant plus grand que le précédent. Sa plume est légèrement tordue vers la gauche et un peu bosselée, comme un nez de boxeur. C'est une numéro 3, 14Ct. Son défaut ne l'empêche pas d'écrire correctement, un trait sympathique, moyen, variable. Du caractère.
Pour voir, j'ai trempé la plume du Stephens Royal dans de l'encre Bleue Méditerranée. L'écriture est assez désagréable, sèche, rigide. Peut-être faudrait-il la travailler un peu pour l'adoucir...
Tiens, du coup, je ressors mes trois stylos bas de gamme.
Le Titi a une plume EF vraiment très rigide, C'est une belle plume, acier, large. L'écriture, par contre, est presque bruyante, tellement elle frotte le papier. Elle remplit son office, mais sans grande émotion.
Le Lamy Safari et sa plume EF lui ressemble, avec une plume elle aussi bruyante et rigide. Elle aussi écrit bien, sans grand-chose à en dire.
Celle du Lamy All Star, qui est une F, écrit tout de suite beaucoup mieux, plus douce, plus agréable.
Et puis, pour finir, voici celui qui vient d'arriver, probablement le plus beau, le Mont-Blanc 144. Un objet parfait, une plume bicolore admirable. Elle écrit très bien, à la fois douce et rigide, et pourtant...
Et pourtant, à côté de tous ces ancêtres, l'émotion n'y est pas. Le trait est trop régulier, trop parfait. Il démarre trop bien, il écrit trop bien. Il n'a aucun défaut, le sourire ultra-brite, mais je le trouve finalement creux, sans âme, sans vie. Cette plume manque de peps. Je continuerai à l'utiliser, juste pour le plaisir de le tenir. Mais à la limite, je pourrais presque ne pas l'encrer. J'exagère un peu. Je vais le forcer un peu, peut-être lui trouverai-je un petit défaut qui le fera vivre...
Mais quel plaisir de voyager à travers toutes ces plumes, toutes si différentes ! Quelles sensations elles me procurent ! Quelles émotions véhiculent-elles qui transparaissent dans les mots qu'elles reproduisent ! Décidément, je ne suis pas encore prêt, malgré toutes mes bonnes résolutions, à arrêter de chercher la suivante, et encore la suivante...
Et vous ?
Vous adonnez-vous à cette pratique d'essayer d'écrire deux lignes de chaque stylo ?
Nous ferez-vous partager les émotions dégagées de vos plumes ?
Je me suis amusé, hier soir, à écrire avec tous mes stylos, pour comparer les plumes. Ne sachant qu'écrire, j'ai tout simplement transcris ce que je ressentais au fil de l'encre déposée sur le papier.
Du coup, je me suis dit que ça pouvait faire une intéressante revue d'un autre genre, une revue comparative. Une collection sans photo...
N'attendez pas de moi que je vous scanne cette page d'écriture, je ne suis pas très fier de mon écriture et ça n'a pas d'intérêt.
Le Bayard, "Special Luxe" est équipé d'une plume 18 Ct et porte le numéro "40" (ou peut-être "4C"). C'est une plume souple, qui s'ouvre aisément en appuyant peu, au débit généreux. Alimenté en Copper Burst, l'écriture en est particulièrement agréable, douce, souple. Un vrai plaisir sans cesse renouvelé qui appelle les lignes...
Mon Swan Mabie Todd noir, de ce point de vue, lui est encore supérieur. La plume est une No2, 14Ct. Celle-ci est d'une incroyable souplesse qui offre un trait sans cesse changeant, presque comme un pinceau. Abreuvée d'encre Callifolio Inti qui est elle-même changeante, l'écriture présente des reflets marron / orange / doré du plus bel effet. La plume gratte un peu, ce que je prenais au départ pour un défaut. Aujourd'hui, j'adore ce petit bruit qui me pousse à amplifier la longueur de jambe de certaines lettres, juste pour le plaisir de prolonger cette sensation...
L'autre Swan Mabie Todd, marbré noir et vert, a lui aussi une plume estampillée No2, 14Ct. Pourtant, elle est loin d'être aussi souple, sans toutefois être trop rigide. Le trait est plus régulier, s'ouvrant légèrement. Le débit est juste assez généreux pour être agréable. Quelle différence entre ces deux plumes qui se ressemblent !
Ce Vieux Waterman, que je viens de récupérer, porte une plume No3, 18Ct. Les becs sont tordus comme si le stylo était tombé, pointe en avant. Je n'ai pas encore trouvé comment l'alimenter et pour l'instant, je trempe simplement la plume dans du Bleu de Méditerranée de Callifolio, qui lui va très bien. De façon surprenante, cette plume qui paraît handicapée écrit parfaitement. Elle est d'une grande douceur, avec une petite souplesse. On croirait presque écrire avec une petite roulette. Il faut vraiment que je lui trouve un réservoir ad hoc...
Tiens, voilà ce tout petit Bayard Souverain. Sa plume ne mentionne que le mot "Bayard". Ce serait donc une plume plaquée or. Pourtant, même à la loupe, elle ne présente aucune trace de décoloration. La plume est assez rigide et donne surtout une écriture très fine, à la mesure de ma Sailor EF, tout en ayant un débit suffisant. C'était probablement un stylo qui équipait une petit carnet et ce trait ténu se justifie par cette utilisation.
Voyons ce que raconte ce petit Mentmore. Sa plume mentionne "Iridium, 14Ct". Elle aussi, comme ses congénères, est souple et agréable, donnant un trait qui varie entre le F et le M, selon la pression qu'on y met. Il faudrait que je le réutilise un peu.
Ce Stylomine 303 n'a pas une plume extraordinaire. C'est une plume iridium, un peu décolorée, assez grande. Elle est assez rigide, qui donne un trait très régulier. Je l'ai nourrie à la Tsukushi afin de l'adoucir et cela marche assez bien. L'écriture est correcte, sans plus.
Ce vieux Parker 45 doré a une plume assez étonnante. Capotée, on ne peut y lire aucune inscription. Le manchon plastique mentionne juste un "M". Elle donne effectivement une écriture généreuse. De plus, elle est assez souple, s'ouvrant aisément. Une plume très sympathique.
A côté de ce dernier, l'autre Parker 45 qui a une plume dorée "F", est beaucoup moins agréable. Rigide, elle gratte un peu. L'écriture est assez moyenne.
Je réalise soudain que j'ai en fait deux Parker 45 identiques, noir et attributs dorés. Mais le second est équipé d'une plume acier blanche, que m'a vendue Yves. Etonnament, celle-ci est presque plus souple que sa cousine dorée, tout en restant une F.
Ce stylo "American" a quelques difficultés à démarrer, mais il se fait vite pardonner par sa plume souple, large et douce. C'est une numéro 6, sans mention de carats. Ce serait donc une plume plaquée or, mais elle est restée assez belle. Une belle écriture qui emmène là l'on veut bien la conduire. L'Inti lui va comme un gant, bien que le trait soit fin.
Ah, ce cher Sailor a été mon premier vrai stylo plume, offert par ma femme en octobre dernier. Après l'avoir tant utilisé pour écrire des dizaines de pages de carnet, je l'ai quelque peu délaissé, ingratement, je dois le reconnaître. Sa plume EF fait toujours merveille. Elle démarre instantanément, son débit est toujours parfait. Je la trouve maintenant très rigide, à côté de toutes ces plumes souples. Mais j'y reviendrai quand je me remettrai réellement à écrire mes histoires de fous.
Voici maintenant deux Conway Stewart. Le premier est un 84, assez petit. Un imbécile a apparemment collé le corps au bloc plume et j'espère que le sac va durer encore un peu, car sa plume vaut le détour. En or 14Ct, elle est large et au bout carré, donnant une écriture faite de pleins et déliés. Souple elle aussi, c'est vraiment une très belle plume, qui enjolive les lettres sans effort, faite pour signer.
L'autre CS est un "Shorthand", pourtant plus grand que le précédent. Sa plume est légèrement tordue vers la gauche et un peu bosselée, comme un nez de boxeur. C'est une numéro 3, 14Ct. Son défaut ne l'empêche pas d'écrire correctement, un trait sympathique, moyen, variable. Du caractère.
Pour voir, j'ai trempé la plume du Stephens Royal dans de l'encre Bleue Méditerranée. L'écriture est assez désagréable, sèche, rigide. Peut-être faudrait-il la travailler un peu pour l'adoucir...
Tiens, du coup, je ressors mes trois stylos bas de gamme.
Le Titi a une plume EF vraiment très rigide, C'est une belle plume, acier, large. L'écriture, par contre, est presque bruyante, tellement elle frotte le papier. Elle remplit son office, mais sans grande émotion.
Le Lamy Safari et sa plume EF lui ressemble, avec une plume elle aussi bruyante et rigide. Elle aussi écrit bien, sans grand-chose à en dire.
Celle du Lamy All Star, qui est une F, écrit tout de suite beaucoup mieux, plus douce, plus agréable.
Et puis, pour finir, voici celui qui vient d'arriver, probablement le plus beau, le Mont-Blanc 144. Un objet parfait, une plume bicolore admirable. Elle écrit très bien, à la fois douce et rigide, et pourtant...
Et pourtant, à côté de tous ces ancêtres, l'émotion n'y est pas. Le trait est trop régulier, trop parfait. Il démarre trop bien, il écrit trop bien. Il n'a aucun défaut, le sourire ultra-brite, mais je le trouve finalement creux, sans âme, sans vie. Cette plume manque de peps. Je continuerai à l'utiliser, juste pour le plaisir de le tenir. Mais à la limite, je pourrais presque ne pas l'encrer. J'exagère un peu. Je vais le forcer un peu, peut-être lui trouverai-je un petit défaut qui le fera vivre...
Mais quel plaisir de voyager à travers toutes ces plumes, toutes si différentes ! Quelles sensations elles me procurent ! Quelles émotions véhiculent-elles qui transparaissent dans les mots qu'elles reproduisent ! Décidément, je ne suis pas encore prêt, malgré toutes mes bonnes résolutions, à arrêter de chercher la suivante, et encore la suivante...
Et vous ?
Vous adonnez-vous à cette pratique d'essayer d'écrire deux lignes de chaque stylo ?
Nous ferez-vous partager les émotions dégagées de vos plumes ?