Masques et bergmasques ou la belle passante de Baudelaire ou les beautés voilées du Caire dans le
Voyage en Orient de Nerval !Tout cela à la fois passe par ton haïku cher jddegap.
Voici de mon côté vu en promenade le même jour que le pigeon mort, soit le 14 Mai 2020 dans l'après-midi :
Lampe et matelas
Vivant à présent dehors
Tel Bashō l'errant
Voici en bonus un lien vers la vidéo de promenade du 7 Mai 2020, que j'évoquais à propos du pigeon mort présenté hier, suivi du long poème que j'ai également consacré à ce pigeon le 16 Mai dernier.
https://youtu.be/Eg3ujMcPNL4
Ode à un pigeon mort vu le 14 Mai 2020
Tête appuyée
Au bas d’un mur,
Anonyme anthracite
A peine marqué d’une aube
Couleur de lait ,
Que nul n’a remarqué
Entre la pierre physique
Et l’autre face
De ton voyage…
Est-ce toi qui m’a guidé
Il y a si peu
Dans le dédale
De rues désertes et silencieuses
Où toi et la lumière
Composiez les poèmes
Des journées suspendues ?
Maintenant que chacun
Reprend ses droits d’oubli,
Que mille et mille semelles
Effacent
En nouant des chemins
Ne menant à nulle part ;
Te voici, mort,
D’une discrétion de mousse,
Oiseau sans autre nom
Que le blason de ton espèce,
Entièrement circonscrit
De ta forme parfaite,
Seule maison pure de ton essence
Restée à la surface,
Tandis que tout entier
Tu es ce loin que je regarde
En un lieu de poussière.
Je le promets :
Lorsque viendra mon tour
Et qu’émergeant dans la pâleur
Il me faudra être témoin,
Alors,
Parmi les vides et les fumées,
Je te reconnaîtrai.
© Marc-Henri Arfeux, Samedi 16 Mai 2020, 18h45,
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