Bravo et merci pour vos critiques pertinentes !
La notion de contraste est au coeur de la photographie de Gibson. Il diaphragmait son Leica à f:16 (ce qui n'est pas - du point de vue de la définition- la meilleure ouverture pour ces optiques), et développait sa TX très fort dans du Rodinal afin d'obtenir ces fameux contrastes.
Ici, le jeu des lignes de la chemise convergent vers le point fort, qui est le stylo. D'ailleurs ce stylo, ainsi que la main qui le soutient, sont ici placés de telle façon que l'oeil y revient toujours.
Je pense que Gibson était ici plus soucieux de sa composition que de la vraisemblance de la scène, comme le suggère Jva. En effet, faire partir la plume du haut à gauche de la page blanche eut sans doute détruit cette composition en déplaçant alors le cadre vers l'avant, donnant la là une importance exagérée à ladite feuille blanche.
La chemise et ses extraordinaires rayures eut alors occupée moins de place (ici, grosso modo le tiers supérieur), tandis que le bras, bien plus allongé - et un peu démesuré - eut pris tout le coté gauche de l'image, propulsant la main et le stylo dans le coin, un peu hors de ce fameux "point fort" cher aux photo-clubs !
Mais il faut bien reconnaître la justesse des remarques de Jva du point de vue qui nous rassemble ici

Je n'ai pas trouvé d'indication de date concernant cette photographie (ni dans les Cahiers de la Photographie #22, ni dans sa trilogie ("Days at sea", "déjà vu" et "The somnanbulist"), pas plus que dans "Chiaroscuro". Quant à "L'Histoire de France", que j'aime moins, elle est en couleur (ceci expliquant sûrement cela).
Par contre, le stylo devrait nous donner une indication : il me semble reconnaître un modèle Dunhill assez récent, mais par contre, d'après certains, un dessin rappelant un précédent ancien modèle du fabricant, produit en Allemagne après la dernière guerre (WWII).
Alors, y a t-il un spécialiste des Dunhill dans la salle ?!
