Démontage Pelikan ligne M30
Posté : 09 déc. 2015 12:19
Je voulais vous présenter un modèle, d'une série plutôt, dont on ne parle pas beaucoup.
Pourtant, je trouve qu'ils font partie de l'histoire de pelikan et à plus d'un titre.
Le ligne des M30 est inspirée des premiers modèle de pelikano. A la fin de l'année 64, Pelikan reprend le forme en modifiant la plume qui n'est plus masquée comme sur le pelikano de première génération. Ces modèles qui marquent la fin des 400, 120 et 140 et l'occasion de l'introduction d'un nouveau système de nomenclature qui perdure encore aujourd'hui.
On trouve donc les modèles "M" pour les plumes à piston, les modèles "P" pour ceux à cartouches internationales, les "D" pour les stylomines et les "K" et "R" pour billes et roller.
Alors que Pelikan souhaitait instauré la couleur bleu du pelikano comme standard, le succès du modèle noir, bien plus adapté à la gamme, a mis un terme à la couleur bleu. La production du M30 bleu a durée 5 ans du début 1965 à la fin 1969. La production du modèle noir s'est poursuivi jusqu'en 1973.
Outre le design intérieur, c'est surtout à l'intérieur de la section que se situe la plus grande part de la recherche. Le capuchon étant à enclipsage, autre changement majeur, il a fallu la doté d'une chambre de compensation de la pression.
On trouve plusieurs versions plus ou moins haut de gamme avec attributs dorés ou argentés
Les modèles plutôt d'entrée de gamme MK10 (attributs dorés), les M20/M21en version argentée à plume acier, le MK20 (attributs argentés) à plume or pour l'export qui fut produit seulement entre 66 et 68.
En milieu de gamme le M30 à capuchon plaqué or et corps noir et le M60 à capuchon et corps plaqué or et le haut de gamme est symbolisé par le M100 (ne pas confondre avec le M100 des années 80) en or massif 14K (corps et capuchon)
Pour les M30, M60 et M100, la plume est en or 14K pour les modèles produits entre 1966 et 1970. A partir de 1971, ces modèles sont produits avec des plumes or 18K.
I. Présentation
La boite pelikan de l'époque

C'est bien un M30. Il est doué et équipé d'une plume "D" pour document, rigide au possible.

La notice d'accompagnement en français (le verso est en allemand!)

Si on avait des doutes, le capuchon indique "pelikan 30". Le M60 présente le même capuchon à l'exception de l'inscription.


La plume est à mi-chemin entre la plume ouvert et la plume capotée. Le design est très clairement des années fin 60 début 70.
L'agrafe est redessinée par rapport aux modèles précédents et abandonne la forme en bec.

II. démontage
Il existe deux types de section la première génération produite des débuts jusqu'en 1970-1971 et la seconde version produite après. Les deux versions ne se démontent pas tout à fait de la même manière.
a. la section version I
Le corps et la section sont vissés ensemble. On dévisse en faisant bien attention au pas gauche du pas de vis. (je ne sais pas pour le P30 à cartouche si le pas de vis est gauche ou plus classique avec pas à droite.)

Sur cette version, on voit que le conduit et la plume sont rentrées pas l'extérieur.

Il suffit d'ailleurs de tirer sur l'ensemble pour sortir la plume et le conduit.

La plume, sans oeil, est assez courte en taille avec les inscriptions sur la partie masquée lorsque le stylo est remonté. Ici une 14K en taille "D"

Le conduit de forme particulière avec sa chambre de compensation.

Pour poursuivre le démantèlement, il faut retourner la section et ôté le joint en plastique et l'opercule bleu (dans ce cas). Une aiguille ou un trombone font l'affaire.


On accède ensuite à l'intérieur de la section que l'on peut alors sortir en poussant par le côté plume.

L'intérieur de la section est composé de deux pièces qui se désolidarisent.


Noter les deux faces de l'opercule côté réservoir à gauche et côté section à droite.

b. la section version II
Voici la seconde version de la plume et de la section.

On peut facilement les distinguées (première génération en haut et seconde version en bas)


Après séparation de la section et du corps (toujours ce pas de vis gauche)
On peut sortir la plume en tirant dessus à la manière des lamy safary. On voit alors que le conduit ne sortira pas en même temps.

Après avoir enlever le joint et l'opercule (grise sur ce modèle), on peut alors sortir l'ensemble du conduit en poussant par l'extérieur.

Le conduit se sépare en trois parties





c. le mécanisme de piston.
Là encore, il y a deux générations de piston.
Le première génération de piston est directement inspirée des modèles 100 et 100N. L'ajout vient de l'emplacement pour pouvoir utiliser une clé plate de 8mm (épaisseur 1mm maxi).
Cette clé est la même que celle utilisée sur les pelikan modernes M800 et M1000. On dévisse dans le bon sens, c'est toujours un pas à gauche!
Il n'y a aucune difficulté



La seconde génération, ne présente pas plus de difficulté.

On peut noter que le mécanisme de piston compte deux pièces supplémentaires, un petit anneau en plastique et un anneau ouvert métallique. Le renflement sur la tige de piston va servir à écarter l'anneau métallique lors du maniement et émettre un petit bruit carcatéristique indiquant qu'il reste moins d'un tour lorsque l'on revisse. Cela permet d'éviter de trop forcer lors du maniement du piston.


III. Remontage
a. Les sections
Cela ne présente aucune difficulté. Après nettoyage, on replace les éléments ensemble dans l’ordre inverse démontage. Les deux parties internes s'emboitent ensemble à l'aide d'un détrompeur.
Pour la première génération, on remplace les deux parties internes dans la section, l'opercule (attention au sens), puis le joint. Pour emboiter le tout, on remonte la section sur le corps et tout rentre dans l'ordre. On peut ensuite replacer la plume sur le conduit et replacer la section.
Pour la section de seconde génération il faut faire attention au détrompeur supplémentaire entre les deux pièces internes et la partie apparente du conduit.

On remonte les trois parties du conduit, on le rentre dans la section, on replace l'opercule et le joint. On revisse sur la section pour assembler l'ensemble., il ne reste qu'à renfoncer la plume.
b. remontage du piston
Là encore aucune difficulté.
Il faut bien faire attention à embrayer le piston et vérifier qu'en position basse, le capuchon touchera le corps sans espace, avant de remonter.
Au pire, on démonte à nouveau, on corrige et on remonte. On y arrive assez rapidement au jeu des essais et des erreurs
IV. Test
une fois remonter, on peut procéder au test à l'eau puis à l'encre.


Ce n'est en aucun cas un stylo difficile à démonter entièrement. Il ne présente aucune difficulté particulière et des détrompeurs sont présents sur les pièces critiques.
Personnellement, je trouve que c'est un stylo intéressant, aux propriétés de plumes indéniables, si l'on ne recherche pas la "flexitude", et qui présente l'avantage d'être très fiable.
On peut très aisément intervertir des plumes pour changer de style.
En plus, je trouve que la conception interne révèle d'une haute technicité et d'une réel envie d'évolution, même si le succès n'est pas nécessairement au rendez-vous puisque les modèles ultérieurs vont reprendre les conceptions éprouvées des modèles 100 et 400. (bloc plume, agrafe en bec et capuchon vissant)
Merci pour votre lecture
Mops
Pour plus d'information
le site de Werner Ruettinger.
La bible "Pelikan Schreibgeräte" de Dittmer et Lehmann éditions 1998 et 2004
Pourtant, je trouve qu'ils font partie de l'histoire de pelikan et à plus d'un titre.
Le ligne des M30 est inspirée des premiers modèle de pelikano. A la fin de l'année 64, Pelikan reprend le forme en modifiant la plume qui n'est plus masquée comme sur le pelikano de première génération. Ces modèles qui marquent la fin des 400, 120 et 140 et l'occasion de l'introduction d'un nouveau système de nomenclature qui perdure encore aujourd'hui.
On trouve donc les modèles "M" pour les plumes à piston, les modèles "P" pour ceux à cartouches internationales, les "D" pour les stylomines et les "K" et "R" pour billes et roller.
Alors que Pelikan souhaitait instauré la couleur bleu du pelikano comme standard, le succès du modèle noir, bien plus adapté à la gamme, a mis un terme à la couleur bleu. La production du M30 bleu a durée 5 ans du début 1965 à la fin 1969. La production du modèle noir s'est poursuivi jusqu'en 1973.
Outre le design intérieur, c'est surtout à l'intérieur de la section que se situe la plus grande part de la recherche. Le capuchon étant à enclipsage, autre changement majeur, il a fallu la doté d'une chambre de compensation de la pression.
On trouve plusieurs versions plus ou moins haut de gamme avec attributs dorés ou argentés
Les modèles plutôt d'entrée de gamme MK10 (attributs dorés), les M20/M21en version argentée à plume acier, le MK20 (attributs argentés) à plume or pour l'export qui fut produit seulement entre 66 et 68.
En milieu de gamme le M30 à capuchon plaqué or et corps noir et le M60 à capuchon et corps plaqué or et le haut de gamme est symbolisé par le M100 (ne pas confondre avec le M100 des années 80) en or massif 14K (corps et capuchon)
Pour les M30, M60 et M100, la plume est en or 14K pour les modèles produits entre 1966 et 1970. A partir de 1971, ces modèles sont produits avec des plumes or 18K.
I. Présentation
La boite pelikan de l'époque

C'est bien un M30. Il est doué et équipé d'une plume "D" pour document, rigide au possible.

La notice d'accompagnement en français (le verso est en allemand!)

Si on avait des doutes, le capuchon indique "pelikan 30". Le M60 présente le même capuchon à l'exception de l'inscription.


La plume est à mi-chemin entre la plume ouvert et la plume capotée. Le design est très clairement des années fin 60 début 70.
L'agrafe est redessinée par rapport aux modèles précédents et abandonne la forme en bec.

II. démontage
Il existe deux types de section la première génération produite des débuts jusqu'en 1970-1971 et la seconde version produite après. Les deux versions ne se démontent pas tout à fait de la même manière.
a. la section version I
Le corps et la section sont vissés ensemble. On dévisse en faisant bien attention au pas gauche du pas de vis. (je ne sais pas pour le P30 à cartouche si le pas de vis est gauche ou plus classique avec pas à droite.)

Sur cette version, on voit que le conduit et la plume sont rentrées pas l'extérieur.

Il suffit d'ailleurs de tirer sur l'ensemble pour sortir la plume et le conduit.

La plume, sans oeil, est assez courte en taille avec les inscriptions sur la partie masquée lorsque le stylo est remonté. Ici une 14K en taille "D"

Le conduit de forme particulière avec sa chambre de compensation.

Pour poursuivre le démantèlement, il faut retourner la section et ôté le joint en plastique et l'opercule bleu (dans ce cas). Une aiguille ou un trombone font l'affaire.


On accède ensuite à l'intérieur de la section que l'on peut alors sortir en poussant par le côté plume.

L'intérieur de la section est composé de deux pièces qui se désolidarisent.


Noter les deux faces de l'opercule côté réservoir à gauche et côté section à droite.

b. la section version II
Voici la seconde version de la plume et de la section.

On peut facilement les distinguées (première génération en haut et seconde version en bas)


Après séparation de la section et du corps (toujours ce pas de vis gauche)
On peut sortir la plume en tirant dessus à la manière des lamy safary. On voit alors que le conduit ne sortira pas en même temps.

Après avoir enlever le joint et l'opercule (grise sur ce modèle), on peut alors sortir l'ensemble du conduit en poussant par l'extérieur.

Le conduit se sépare en trois parties





c. le mécanisme de piston.
Là encore, il y a deux générations de piston.
Le première génération de piston est directement inspirée des modèles 100 et 100N. L'ajout vient de l'emplacement pour pouvoir utiliser une clé plate de 8mm (épaisseur 1mm maxi).
Cette clé est la même que celle utilisée sur les pelikan modernes M800 et M1000. On dévisse dans le bon sens, c'est toujours un pas à gauche!
Il n'y a aucune difficulté



La seconde génération, ne présente pas plus de difficulté.

On peut noter que le mécanisme de piston compte deux pièces supplémentaires, un petit anneau en plastique et un anneau ouvert métallique. Le renflement sur la tige de piston va servir à écarter l'anneau métallique lors du maniement et émettre un petit bruit carcatéristique indiquant qu'il reste moins d'un tour lorsque l'on revisse. Cela permet d'éviter de trop forcer lors du maniement du piston.


III. Remontage
a. Les sections
Cela ne présente aucune difficulté. Après nettoyage, on replace les éléments ensemble dans l’ordre inverse démontage. Les deux parties internes s'emboitent ensemble à l'aide d'un détrompeur.
Pour la première génération, on remplace les deux parties internes dans la section, l'opercule (attention au sens), puis le joint. Pour emboiter le tout, on remonte la section sur le corps et tout rentre dans l'ordre. On peut ensuite replacer la plume sur le conduit et replacer la section.
Pour la section de seconde génération il faut faire attention au détrompeur supplémentaire entre les deux pièces internes et la partie apparente du conduit.

On remonte les trois parties du conduit, on le rentre dans la section, on replace l'opercule et le joint. On revisse sur la section pour assembler l'ensemble., il ne reste qu'à renfoncer la plume.
b. remontage du piston
Là encore aucune difficulté.
Il faut bien faire attention à embrayer le piston et vérifier qu'en position basse, le capuchon touchera le corps sans espace, avant de remonter.
Au pire, on démonte à nouveau, on corrige et on remonte. On y arrive assez rapidement au jeu des essais et des erreurs
IV. Test
une fois remonter, on peut procéder au test à l'eau puis à l'encre.


Ce n'est en aucun cas un stylo difficile à démonter entièrement. Il ne présente aucune difficulté particulière et des détrompeurs sont présents sur les pièces critiques.
Personnellement, je trouve que c'est un stylo intéressant, aux propriétés de plumes indéniables, si l'on ne recherche pas la "flexitude", et qui présente l'avantage d'être très fiable.
On peut très aisément intervertir des plumes pour changer de style.
En plus, je trouve que la conception interne révèle d'une haute technicité et d'une réel envie d'évolution, même si le succès n'est pas nécessairement au rendez-vous puisque les modèles ultérieurs vont reprendre les conceptions éprouvées des modèles 100 et 400. (bloc plume, agrafe en bec et capuchon vissant)
Merci pour votre lecture
Mops
Pour plus d'information
le site de Werner Ruettinger.
La bible "Pelikan Schreibgeräte" de Dittmer et Lehmann éditions 1998 et 2004