Les stylos-plume ont des vies intérieures intenses.
Posté : 28 sept. 2015 02:04
Bonjour,
Voici quelques commentaires sur un stylo-plume que je possède depuis quelque temps déjà, mais que j’ai sorti des oubliettes : un Caran d’Ache Léman.
J’aime bien la marque Caran d’Ache. Pour moi elle est signe de fiabilité et j’apprécie que la Suisse perpétue une industrie du stylo-plume et d’autres instruments tels que les billes, les rollers, les crayons, etc… Je possède quelques billes (Léman, Dunas, Alchemix) et un stylo-mine Léman. Bref, cette marque exerce sur moi une séduction à laquelle je ne résiste pas longtemps.
Me voilà donc à présent à présent en possession d’un Léman, laqué noir, plume fine.
J’ai constaté que la mécanique de précision suisse fonctionne à plein régime : le métal (acier ?) est épais donc lourd, les vissages précis. Même le convertor se visse, ce qui est assez rare. La plume est plutôt raide, mais cela ne me dérange pas.
J’ai encré mon stylo-plume avec la cartouche fournie au moment de l'achat. Sauf erreur de ma part, je considère les encres Caran d’Ache comme fluides. Cela devrait faciliter le passage de ce liquide dans le conduit.
Tout de suite j’ai senti que quelque chose n’allait pas : ce n’était pas super : beaucoup de sautes d’encre, ce qui est surprenant pour un stylo de cette marque et de ce prix. J’avais acheté quelque temps plus tôt un Parker Sonnet beaucoup moins cher, plume fine en or également, qui s’avère d’une qualité irréprochable.
J’ai appuyé sur la cartouche plusieurs fois pour bien alimenter le conduit, rien n’y a fait : toujours des lettres qui commencent dans le vide, des t sans tête, etc… J’ai beaucoup écrit avec, rodage oblige. Pas d’amélioration.
J’ai retiré la cartouche et j’ai procédé à un nettoyage complet et méticuleux du bloc-plume. Dans l’ordre :
Rinçage sous le robinet, trempage, pulsion d’eau avec une seringue plantée à l’arrière d’une cartouche, re-rinçage avec du liquide spécial Herbin, re-trempage dans de l’eau + une goutte de liquide vaisselle, ultime trempage dans l’eau distillée, séchage à l’air libre et plume plantée dans une feuille d’essuie-tout.
Un peu contrarié et décidé à ne pas me laisser envahir par ce genre de problème, j’ai rangé mon stylo et je ne m’en suis plus servi. C’était il y six mois au moins.
Je l’ai ressorti le week-end dernier. Je l’ai encré à nouveau avec une cartouche d’encre Caran d’Ache.
C’est un peu mieux, mais je suis loin d’un résultat parfait, qui serait digne de cette marque. Le stylo est à présent capricieux : il écrit bien sur certains papiers mais très mal sur le papier d’un cahier Clairefontaine. Au point que j’ai dû changer de stylo pour continuer d’écrire, tellement j’étais agacé par les ratés de mon Léman. Pour résumer, il écrit assez bien sur un papier de qualité moyenne, plutôt absorbant, et mal, voire très mal sur un papier de qualité supérieure. Même sur une feuille de papier « Marais », il y a des sautes d’encre.
Autre petite mésaventure surprenante car nouvelle pour moi : alors que j’étais en d’écrire avec ce Léman, j’ai été dérangé au téléphone. J’ai fermé mon stylo-plume. Quand je l’ai ouvert à nouveau cinq minutes plus tard, je me suis retrouvé avec de l’encre sur les doigts : il s’était mis à couler ! Pourtant en cinq minutes, il n’est pas tombé, il n’y a eu aucun choc. Je l’ai essuyé et tout est revenu à la normale.
Je ne vais pas me décourager pour autant. Je vais recommencer la procédure de nettoyage, changer de marque d’encre, essayer à nouveau.
D’une manière plus générale, cette mésaventure n’a rien d’exceptionnelle. Beaucoup d’heureux possesseurs d’un stylo-plume neuf rencontrent ce genre de problème. Et comme beaucoup sont des néophytes, ils laissent tomber. Ils rangent le stylo dans sa boite et l’oublient dans un placard. Ils reviennent aux billes, feutres et autres rollers. C’est dommage car le stylo-plume est un bel instrument, nanti d’une belle et complexe mécanique de précision. Mais un stylo-plume, quelle que soit sa marque, doit fonctionner parfaitement !
Je possède une trentaine de stylos-plumes. Le problème de saute d’encre, de retard à l’allumage n’est pas nouveau pour moi. De tous mes stylos voici ceux qui n’ont jamais posé de problème dès la première lettre écrite, dès la première goutte d’encre sortie de la plume :
Parker Sonnet (110 €, d’occasion mais neuf donc moitié prix) : tout terrain, irréprochable, belle plume fine.
Pilot Capless (220 €, neuf) idem, avec une plume (extra-fine) + Asa Gao.
Sailor 1911 : idem, jamais le moindre problème.
Pelikan M 1000 : plus cher certes, mais pareil que les précédents. Redémarre instantanément après plusieurs jours de non utilisation.
Et je ne parle pas des stylos qui ne coûtent presque rien par rapport aux 500 €, prix moyen d’un stylo-plume de facture classique, haut de gamme. Merci à Créatorcom pour sa belle démonstration du V-Pen jetable qui manifestement marche très bien. En tout cas mieux que mon Léman.
Même avec Montblanc, j’ai eu parfois un peu de mal au début.
Alors que faire ? Acheter des stylos-plume jetables ? Oui, mais on peut aussi aimer les beaux objets, les belles matières, les plumes en or.
Ceci n’entame rien mon attrait pour la marque Caran d’Ache. Je suis déçu c’est tout. Le stylo-plume Léman est très joli, il est de belle facture, mais est-ce qu’un jour il pourra me servir pour prendre des notes rapides ? J’espère que oui, tout de même. Le renvoyer au SAV ? Il fonctionne. A mon avis ce n’est pas assez grave pour un retour chez le fabriquant. Je continue les rinçages. Je ne me décourage pas. J’y arriverai.
Michel.
Voici quelques commentaires sur un stylo-plume que je possède depuis quelque temps déjà, mais que j’ai sorti des oubliettes : un Caran d’Ache Léman.
J’aime bien la marque Caran d’Ache. Pour moi elle est signe de fiabilité et j’apprécie que la Suisse perpétue une industrie du stylo-plume et d’autres instruments tels que les billes, les rollers, les crayons, etc… Je possède quelques billes (Léman, Dunas, Alchemix) et un stylo-mine Léman. Bref, cette marque exerce sur moi une séduction à laquelle je ne résiste pas longtemps.
Me voilà donc à présent à présent en possession d’un Léman, laqué noir, plume fine.
J’ai constaté que la mécanique de précision suisse fonctionne à plein régime : le métal (acier ?) est épais donc lourd, les vissages précis. Même le convertor se visse, ce qui est assez rare. La plume est plutôt raide, mais cela ne me dérange pas.
J’ai encré mon stylo-plume avec la cartouche fournie au moment de l'achat. Sauf erreur de ma part, je considère les encres Caran d’Ache comme fluides. Cela devrait faciliter le passage de ce liquide dans le conduit.
Tout de suite j’ai senti que quelque chose n’allait pas : ce n’était pas super : beaucoup de sautes d’encre, ce qui est surprenant pour un stylo de cette marque et de ce prix. J’avais acheté quelque temps plus tôt un Parker Sonnet beaucoup moins cher, plume fine en or également, qui s’avère d’une qualité irréprochable.
J’ai appuyé sur la cartouche plusieurs fois pour bien alimenter le conduit, rien n’y a fait : toujours des lettres qui commencent dans le vide, des t sans tête, etc… J’ai beaucoup écrit avec, rodage oblige. Pas d’amélioration.
J’ai retiré la cartouche et j’ai procédé à un nettoyage complet et méticuleux du bloc-plume. Dans l’ordre :
Rinçage sous le robinet, trempage, pulsion d’eau avec une seringue plantée à l’arrière d’une cartouche, re-rinçage avec du liquide spécial Herbin, re-trempage dans de l’eau + une goutte de liquide vaisselle, ultime trempage dans l’eau distillée, séchage à l’air libre et plume plantée dans une feuille d’essuie-tout.
Un peu contrarié et décidé à ne pas me laisser envahir par ce genre de problème, j’ai rangé mon stylo et je ne m’en suis plus servi. C’était il y six mois au moins.
Je l’ai ressorti le week-end dernier. Je l’ai encré à nouveau avec une cartouche d’encre Caran d’Ache.
C’est un peu mieux, mais je suis loin d’un résultat parfait, qui serait digne de cette marque. Le stylo est à présent capricieux : il écrit bien sur certains papiers mais très mal sur le papier d’un cahier Clairefontaine. Au point que j’ai dû changer de stylo pour continuer d’écrire, tellement j’étais agacé par les ratés de mon Léman. Pour résumer, il écrit assez bien sur un papier de qualité moyenne, plutôt absorbant, et mal, voire très mal sur un papier de qualité supérieure. Même sur une feuille de papier « Marais », il y a des sautes d’encre.
Autre petite mésaventure surprenante car nouvelle pour moi : alors que j’étais en d’écrire avec ce Léman, j’ai été dérangé au téléphone. J’ai fermé mon stylo-plume. Quand je l’ai ouvert à nouveau cinq minutes plus tard, je me suis retrouvé avec de l’encre sur les doigts : il s’était mis à couler ! Pourtant en cinq minutes, il n’est pas tombé, il n’y a eu aucun choc. Je l’ai essuyé et tout est revenu à la normale.
Je ne vais pas me décourager pour autant. Je vais recommencer la procédure de nettoyage, changer de marque d’encre, essayer à nouveau.
D’une manière plus générale, cette mésaventure n’a rien d’exceptionnelle. Beaucoup d’heureux possesseurs d’un stylo-plume neuf rencontrent ce genre de problème. Et comme beaucoup sont des néophytes, ils laissent tomber. Ils rangent le stylo dans sa boite et l’oublient dans un placard. Ils reviennent aux billes, feutres et autres rollers. C’est dommage car le stylo-plume est un bel instrument, nanti d’une belle et complexe mécanique de précision. Mais un stylo-plume, quelle que soit sa marque, doit fonctionner parfaitement !
Je possède une trentaine de stylos-plumes. Le problème de saute d’encre, de retard à l’allumage n’est pas nouveau pour moi. De tous mes stylos voici ceux qui n’ont jamais posé de problème dès la première lettre écrite, dès la première goutte d’encre sortie de la plume :
Parker Sonnet (110 €, d’occasion mais neuf donc moitié prix) : tout terrain, irréprochable, belle plume fine.
Pilot Capless (220 €, neuf) idem, avec une plume (extra-fine) + Asa Gao.
Sailor 1911 : idem, jamais le moindre problème.
Pelikan M 1000 : plus cher certes, mais pareil que les précédents. Redémarre instantanément après plusieurs jours de non utilisation.
Et je ne parle pas des stylos qui ne coûtent presque rien par rapport aux 500 €, prix moyen d’un stylo-plume de facture classique, haut de gamme. Merci à Créatorcom pour sa belle démonstration du V-Pen jetable qui manifestement marche très bien. En tout cas mieux que mon Léman.
Même avec Montblanc, j’ai eu parfois un peu de mal au début.
Alors que faire ? Acheter des stylos-plume jetables ? Oui, mais on peut aussi aimer les beaux objets, les belles matières, les plumes en or.
Ceci n’entame rien mon attrait pour la marque Caran d’Ache. Je suis déçu c’est tout. Le stylo-plume Léman est très joli, il est de belle facture, mais est-ce qu’un jour il pourra me servir pour prendre des notes rapides ? J’espère que oui, tout de même. Le renvoyer au SAV ? Il fonctionne. A mon avis ce n’est pas assez grave pour un retour chez le fabriquant. Je continue les rinçages. Je ne me décourage pas. J’y arriverai.
Michel.