www.stylo-plume.org

Non pas un, mais deux Aurore (eh oui, ça s'accorde!) sur l'établi.
Designés par Marcello Nizzoli (Boretto, 1887 – Camogli, 1969), lancé à la sortie de la guerre, corps noir en celluloïd, cul en ébonite.
En état cosmétique bon, ils méritent cependant un bon gros nettoyage.
A la raisonnable demande de Plum73, je m'y attelle.



J'ai choisi celui du haut, avec la fenêtre la plus encrée.
Première chose à faire: au jacuzzi! Puis enlever le bec:



En tirant gentiment dessus, celui-ci s'est détaché facilement.



Pour pouvoir dévisser la section, il faut le chauffer au sèche cheveux. Ma règle des 3 secondes: si en prenant la section chauffée je me brûle pas en 3 secondes, c'est que la température est bonne et qu'il faut continuer encore un peu. Si avant 3 secondes, c'est trop chaud, et je suis allé trop fort.



ça se dévisse assez facilement.



La bonne surprise:



Chez Aurora, le piston est composé de plusieurs rondelles de différente matières.

On démonte le feed en le poussant par l'arrière avec une tige percée en son centre, afin d'éviter d'endommager le conduit:



La fenêtre a déjà bien meilleure allure (inception: la fenêtre devant d'autres fenêtres):




On s'attaque au démontage du système à piston: un petit cache en plastique doit être soigneusement enlevé.



Il n'y a pas 36 techniques: soit avec du scotch (essayé, pas réussi), puis en faisant levier avec un tournevis d'horloger (bingo!), ou finalement on peut percer en 1, insérer une tige avec un diamètre légèrement supérieur, et tirer dessus comme si l'on débouchait une bouteille.



Le fameux insert, à ne pas perdre. Il donne accès à une vis.







Le piston sort:


C'est là que les choses se corsent: il conviendra de chasser la tige (le truc qui ressemble à un trou) afin de démonter complètement le mécanisme.
A ce stade, je fais une pause. Je doute que le démontage soit nécessaire, comme le système à piston fonctionne. Vos avis?


Dis ppgrig, combien de pièces il y a dans un Aurora à moitié démonté? C'est à en perdre les cheveux (j'en ai perdu 2 sur cette photo, saurez vous les retrouver?)


La suite dans le prochain épisode. J'attends vos retours et conseils s'il faut que je démonte le mécanisme.

ppgrig a écrit :Dis ppgrig, combien de pièces il y a dans un Aurora à moitié démonté? C'est à en perdre les cheveux (j'en ai perdu 2 sur cette photo, saurez vous les retrouver?)

Il te manque le filetage sur le piston, qui a l'air d'être dans l'écrou. Embétant ça...

GG917 a écrit :

ppgrig a écrit :Dis ppgrig, combien de pièces il y a dans un Aurora à moitié démonté? C'est à en perdre les cheveux (j'en ai perdu 2 sur cette photo, saurez vous les retrouver?)

Il te manque le filetage sur le piston, qui a l'air d'être dans l'écrou. Embétant ça...

Justement, le filetage n'est pas sur le piston, mais à l'intérieur de celui-ci. Une tige métallique en spirale est fixée dans la partie supérieure du mécanisme pas encore démonté, et s'introduit à l'intérieur du piston.

ppgrig a écrit :

GG917 a écrit :

ppgrig a écrit :Dis ppgrig, combien de pièces il y a dans un Aurora à moitié démonté? C'est à en perdre les cheveux (j'en ai perdu 2 sur cette photo, saurez vous les retrouver?)

Il te manque le filetage sur le piston, qui a l'air d'être dans l'écrou. Embétant ça...

Justement, le filetage n'est pas sur le piston, mais à l'intérieur de celui-ci. Une tige métallique en spirale est fixée dans la partie supérieure du mécanisme pas encore démonté, et s'introduit à l'intérieur du piston.

Oui, je connais le mécanisme du 88 qui est une adaptation du Conklin Nozac. Je te parlais de la partie fileté sur le piston (et non dedans), là ou vient se mettre l'écrou qui maintient en place les joints.

Pprgrig, je suis d'accord avec GG917 : à vue de nez, il manque les filets en bout de piston, qui sont restés dans l'écrou.

Pour que ce soit clair, voir le message 14 dans ce fil sur FPGeeks.

Ce sont des bêtes fragiles ces 88, raison pour laquelle je ne me suis pas encore laissé tenter...

J'avais bien dit de commencer par les Parker

Je comprends maintenant mieux, merci. Je pense que je vais chemiser ce qui reste d'une bague filetée. Ou trouver un donneur d'organes.

Pour info, le fameux insert qui donne accès à la vis doit également comporter une pastille avec un code couleur.
Une couleur correspond à une taille de plume. Lorsque l'acheteur faisant changer sa plume, le vendeur changeait le code couleur au niveau de l'insert.
Ce code couleur s'applique également à la boite en aluminium de l'Aurora 88.
Il te manque donc cette partie.
Quels sont les numéros de série de ces deux 88 ?

@Plum73: la pastille semble avoir été de couleur verte concernant ce premier 88. (traces de peinture autour de la pastille)
Le 2ème: rouge. En le démontant le piston est sorti dans son entier, avec les rondelles bien fixées par l'écrou. Ouf, au moins lui est ok .



Les numéros de série sont les suivants:
C 1470681
F 1305396

Une idée quant à une datation plus précise?

ppgrig a écrit :
Les numéros de série sont les suivants:
C 1470681url=
F 1305396

Une idée quant à une datation plus précise?

Il s'agit des numéros de l'ordre de production soit le 1 470 981 eme 88 produit pour le C.
Paolo, membre italien de notre Forum et animateur du site zona900.it,
m'a expliqué que le 88 a été produit à 1 700 000 d'exemplaires voire plus,
les numéros au delà de 1 000 000 ont été produit après 1953, la vente se poursuivant en parallèle du 88K jusqu'en 1955-56.
Tes modèles datent donc de 1953 ou au delà. Il est impossible de dater plus précisemment.

Le bouchon de piston est bien décoloré sur tes modèles. J'avais fait une revue du mien ici.

Bonsoir

J'ai suivi vos conseils mais je ne peux pas démonter le piston. Il est bloqué. Pouvez vous m'indiquer quelques astuces

Bonsoir Dominique,
Quelques photos nous aideraient pour pouvoir vous aider.

Je vous conseillerais dans l'attente de le laisser tremper une ou deux nuits dans de l'eau déminéralisée.
Si vous avez un nettoyeur ultrason, un petit bain pourrait également le dégripper. Avez-vous réussi à ouvrir le stylo au niveau de la section?
Dans tous les cas, ne forcez surtout pas, soyez patient, il y a toujours une solution. Comme c'est un magnifique stylo, il serait dommage de le briser en deux de rage. (j'ai quelquefois eu cette envie, mais je pars marcher une heure dans ces cas là...)

Si ma mémoire est bonne, je crois que Fountainbel a créé spécialement pour l'Aurora 88 un piston avec des joints toriques et des anneaux de delrin. Quelqu'un aurait-il eu la chance d'avoir son Aurora 88 équipé de ce système? ce piston semble promettre une utilisation longue durée, probablement beaucoup plus qu'un bouchon de liège. Vos avis?

ppgrig a écrit :Si ma mémoire est bonne, je crois que Fountainbel a créé spécialement pour l'Aurora 88 un piston avec des joints toriques et des anneaux de delrin. Quelqu'un aurait-il eu la chance d'avoir son Aurora 88 équipé de ce système? ce piston semble promettre une utilisation longue durée, probablement beaucoup plus qu'un bouchon de liège. Vos avis?

Aurora n'utilisait pas de liège à l'origine pour les joints de pistons mais des rondelles de caoutchouc intercallés avec des rondelles de feutre.

Le liège était utilisé à l'époque faute de mieux. Dans la mesure du possible je remplace les joints en liège sur les stylos concernés (safety, piston etc...) avec des o-ring ou des rondelles faites dans un materiaux approprié (i.e. qui resiste à l'encre) qui sont bien plus fiables que du liège.

ppgrig a écrit :Si ma mémoire est bonne, je crois que Fountainbel a créé spécialement pour l'Aurora 88 un piston avec des joints toriques et des anneaux de delrin. Quelqu'un aurait-il eu la chance d'avoir son Aurora 88 équipé de ce système? ce piston semble promettre une utilisation longue durée, probablement beaucoup plus qu'un bouchon de liège. Vos avis?

J'ai contacté Francis hier, il prend en charge mon Aurora 88 d'ici quelques jours pour cette opération. Je le laisse décrire l'intervention s'il trouve ce fil.

@GG: tout à fait correct.
Je voulais juste dire que lors d'une restauration de piston pour cet Aurora, il serait plus commode d'y mettre un joint en liège (car plus simple pour les bricoleurs du dimanche), que de retrouver des rondelles de caoutchouc et de feutre calibrées. Les o-rings sont à mon avis la meilleure des solutions.

Je continue gentiment la restauration.
Au programme: renoircir l'ébonite.

Après avoir bien nettoyé à la brosse douce le cul du stylo, je l'ai fait tremper dans une soupette.
J'ai fait un mélange de 10% d'eau de javel, 90% d'eau du lavabo.
le temps du trempage était de 45-60 min.



Les culs des 2 stylos étaient tels que celui de droite. A gauche, résultat après trempage et séchage.



Je n'ai pas fait de photo par la suite, mais je l'ai gentiment poli au cape-cod puis finitions au polywatch. Résultat: il n'y a plus de grain comme c'était le cas à la base, le cul est de couleur anthracite tendance noir, il ne brille pas encore de milles feux mais est presque lisse. Encore 10-20' de polissage (je vais le monter sur ma dremel, ce sera plus simple en fait) et le tour sera joué, sans perdre vraiment de la matière.

N'aurait-il pas fallu éviter l'eau calcaire du lavabo, et privilégier une eau déminéralisée ?

LeGaulois a écrit :N'aurait-il pas fallu éviter l'eau calcaire du lavabo, et privilégier une eau déminéralisée ?

Non, le calcaire n'a rien à voir là dedans (et il n'y a aucun risque à utiliser une eau du robinet pour nettoyer ses stylos).
L'ébonite réagit au contact de l'eau, du soleil, du temps, ... et se terni. Un traitement à base d'eau de javel permet d'éliminer la couche de surface et de "renoircir" l'ébonite.

Voici le résultat à la dremel:



Le résultat est assez bluffant...

Oui, le passage à l'eau de javel donne vraiment de beaux résultats sur l'ébonite noire (à ne jamais pratiquer, par contre, sur une ébonite "rouge et noire" de type woodgrain).

Il manque la bague argentée par contre, sur ta photo, non ?