Et le Parker 61, personne n'en parle ?
Posté : 02 juin 2015 07:43
Le principal inconvénient d’un stylo plume est de nécessiter un remplissage à l’aide d’un flacon d’encre et d’exposer l’utilisateur à des manœuvres risquées. Au début des années 50, l’industrie du stylo-plume est confrontée à la concurrence du stylo bille apparu depuis 1945, qui ne nécessite aucun remplissage et dont les recharges confèrent une longue autonomie. Sheaffer répondit par le développement d’un système de remplissage innovant et spectaculaire, le snorkel (1952), qui permet par l’intermédiaire d’un tube de remplir le stylo sans tremper la plume dans l’encre. Waterman créa la cartouche jetable, CF pour cartridge filler (1953).
Le stylo qui se remplit tout seul
La réponse de Parker fut le Parker 61, le stylo qui se remplit tout seul, mis sur le marché en 1956 et produit jusqu’en 1983. C’est un modèle à plume capotée comme les Parker 21, Super 21, 41 et 51 (ne manquez pas de lire l’excellente revue de toltololl Parker 21 contre Parker 51). Mentionnons le Parker 71qui a été le prototype du Parker 61 mais ne fut jamais produit.
Le principe de ce système de remplissage révolutionnaire était de tirer parti du phénomène de capillarité et de la tension de surface pour aspirer l’encre et la retenir à l’intérieur du réservoir. Il consistait en une feuille de polyéthylène perforée enroulée autour d’un long conduit, le tout contenu dans un tube métallique. Le conduit faisait toute la longueur du tube, dont la partie extérieure était revêtue de téflon afin de faciliter l’écoulement de l’encre et le nettoyage. Le tube était percé de trois trous à l’extrémité postérieure. Il suffisait de le plonger dans l’encre et de l’y laisser immergé pour que l’encre remonte par capillarité. Malheureusement, ce système était déroutant pour les utilisateurs qui se sont mis à négliger l’entretien de leurs stylos. Les retours au SAV pour obstruction du conduit furent nombreux et amenèrent Parker à abandonner le système capillaire pour un remplissage par cartouche/convertisseur en 1969.
À quoi sert la flèche ?
Le principal reproche fait au Parker 51 était que la plume capotée ne permettait pas de bien voir si la plume était correctement positionnée lors de l’écriture. Le designer Don Doman a imaginé de placer une flèche sur la section juste au-dessus de la plume, indiquant ainsi son orientation. Cette flèche était moulée dans le plastique et non collée, pour limiter les risques de décollement.
Un capuchon original
Parker avait conçu pour ce modèle un Rainbow cap, au motif composé de couches alternées de deux métaux. On peut en voir de beaux exemples sur http://www.richardspens.com/?prof=61 et sur http://parkerpens.net/parker61.html. Le Rainbow cap finit par être abandonné en raison de l’instabilité des métaux.
Les dimensions du stylo :
Longueur fermé : 13,4 cm
Longueur ouvert : 12,3 cm
Diamètre du corps : 11,2 mm
Diamètre de la section : 9,4 mm
Je vous présente ici deux exemplaires : un Custom Insignia, gris au capuchon plaqué or, qui a vécu et dont la flèche a disparu.
La ligne du Parker 61 est élégante, très similaire à celle du 51, mais un peu plus fine.
L'extrémité du corps et le capuchon sont ornés d'un cabochon gris perle en forme de cône .






Un Insignia (corps et capuchon plaqués or 1/10 12 K), probablement jamais encré.
Le corps de l’Insignia est gravé de filets fins en groupes de 5. Il présente un emplacement sans filets destiné à la gravure d’un nom ou d’initiales.



Le capuchon est plaqué or 1/10 12K, gravé de filets fins en groupes de 5. Il porte le chiffre 61 gravé en deux endroits diamétralement opposés : une fois surmonté du logo Parker (une flèche traversant un ovale) et de l’autre côté, surmonté d’un logo en forme de blason portant l’indication 1/10 12 K G F.
La fermeture du capuchon est d’une très grande douceur.

La plume
La plume était une plume tubulaire 14 K semblable à celle du Parker 51, avec un conduit en lucite. L’envers de la plume ne laisse visible qu’une toute petite partie du conduit (à la manière du Super 21), complètement aplatie.


La plume, dont on ne voit que peu l’aspect tubulaire, est maintenue entre le capot de la section et cette partie plate.

Un air de famille
Il est intéressant de mettre en parallèle les vues à l’endroit et à l’envers, des plumes du 61 et des 21, Super 21 et 51 (un grand merci à toltololl pour ses photos).
Parker 61 et de gauche à droite : Parker 51, Super 21 et 21 (Photo : toltololl)

Parker 61 et de gauche à droite : le Super 21, le 21 et le 51 (Photo : toltololl).


Les deux stylos portent des traces d’oxydation que j’essaie de vous montrer ici. Quelqu’un sait-il comment les faire disparaître ou au moins les atténuer ?

Et pour finir, un petit test d’écriture avec une plume trempée.

Sources :
http://www.richardspens.com/?prof=61
http://parkerpens.net/parker61.html
Le stylo qui se remplit tout seul
La réponse de Parker fut le Parker 61, le stylo qui se remplit tout seul, mis sur le marché en 1956 et produit jusqu’en 1983. C’est un modèle à plume capotée comme les Parker 21, Super 21, 41 et 51 (ne manquez pas de lire l’excellente revue de toltololl Parker 21 contre Parker 51). Mentionnons le Parker 71qui a été le prototype du Parker 61 mais ne fut jamais produit.
Le principe de ce système de remplissage révolutionnaire était de tirer parti du phénomène de capillarité et de la tension de surface pour aspirer l’encre et la retenir à l’intérieur du réservoir. Il consistait en une feuille de polyéthylène perforée enroulée autour d’un long conduit, le tout contenu dans un tube métallique. Le conduit faisait toute la longueur du tube, dont la partie extérieure était revêtue de téflon afin de faciliter l’écoulement de l’encre et le nettoyage. Le tube était percé de trois trous à l’extrémité postérieure. Il suffisait de le plonger dans l’encre et de l’y laisser immergé pour que l’encre remonte par capillarité. Malheureusement, ce système était déroutant pour les utilisateurs qui se sont mis à négliger l’entretien de leurs stylos. Les retours au SAV pour obstruction du conduit furent nombreux et amenèrent Parker à abandonner le système capillaire pour un remplissage par cartouche/convertisseur en 1969.
À quoi sert la flèche ?
Le principal reproche fait au Parker 51 était que la plume capotée ne permettait pas de bien voir si la plume était correctement positionnée lors de l’écriture. Le designer Don Doman a imaginé de placer une flèche sur la section juste au-dessus de la plume, indiquant ainsi son orientation. Cette flèche était moulée dans le plastique et non collée, pour limiter les risques de décollement.
Un capuchon original
Parker avait conçu pour ce modèle un Rainbow cap, au motif composé de couches alternées de deux métaux. On peut en voir de beaux exemples sur http://www.richardspens.com/?prof=61 et sur http://parkerpens.net/parker61.html. Le Rainbow cap finit par être abandonné en raison de l’instabilité des métaux.
Les dimensions du stylo :
Longueur fermé : 13,4 cm
Longueur ouvert : 12,3 cm
Diamètre du corps : 11,2 mm
Diamètre de la section : 9,4 mm
Je vous présente ici deux exemplaires : un Custom Insignia, gris au capuchon plaqué or, qui a vécu et dont la flèche a disparu.
La ligne du Parker 61 est élégante, très similaire à celle du 51, mais un peu plus fine.
L'extrémité du corps et le capuchon sont ornés d'un cabochon gris perle en forme de cône .






Un Insignia (corps et capuchon plaqués or 1/10 12 K), probablement jamais encré.
Le corps de l’Insignia est gravé de filets fins en groupes de 5. Il présente un emplacement sans filets destiné à la gravure d’un nom ou d’initiales.



Le capuchon est plaqué or 1/10 12K, gravé de filets fins en groupes de 5. Il porte le chiffre 61 gravé en deux endroits diamétralement opposés : une fois surmonté du logo Parker (une flèche traversant un ovale) et de l’autre côté, surmonté d’un logo en forme de blason portant l’indication 1/10 12 K G F.
La fermeture du capuchon est d’une très grande douceur.


La plume
La plume était une plume tubulaire 14 K semblable à celle du Parker 51, avec un conduit en lucite. L’envers de la plume ne laisse visible qu’une toute petite partie du conduit (à la manière du Super 21), complètement aplatie.


La plume, dont on ne voit que peu l’aspect tubulaire, est maintenue entre le capot de la section et cette partie plate.

Un air de famille
Il est intéressant de mettre en parallèle les vues à l’endroit et à l’envers, des plumes du 61 et des 21, Super 21 et 51 (un grand merci à toltololl pour ses photos).
Parker 61 et de gauche à droite : Parker 51, Super 21 et 21 (Photo : toltololl)


Parker 61 et de gauche à droite : le Super 21, le 21 et le 51 (Photo : toltololl).


Les deux stylos portent des traces d’oxydation que j’essaie de vous montrer ici. Quelqu’un sait-il comment les faire disparaître ou au moins les atténuer ?

Et pour finir, un petit test d’écriture avec une plume trempée.

Sources :
http://www.richardspens.com/?prof=61
http://parkerpens.net/parker61.html