creatorcom a écrit :Une Y-S-L (qui ne vieillit pas très bien).

Merci Creatorcom pour cette très jolie photo qui m'inspire quelques remarques.
Je vois parfois passer dans ce forum des photos de stylos qui renvoient à une époque que je crois révolue : celle où des grands couturiers parisiens (expression obsolète?) ou des créateurs de mode diversifiaient leur activité première, créer des vêtements, en passant des contrats de licence pour poser leur griffe (comme on disait à l'époque) sur des objets les plus variés et des stylos plumes, des billes, des parures en particulier. Quelques noms me reviennent: Pierre Cardin, Christian Dior, et Yves Saint Laurent comme c'est le cas de votre photo. Daniel Hechter lui aussi a sévi dans cette activité. Le but était de fabriquer des machines à cash efficaces.
Les joaillers de la place Vendôme ont fait et continuent de faire la même-chose : Cartier par exemple.
Après-tout pourquoi pas ? Les prix de ces instruments d'écriture (hors Cartier) n'étaient pas particulièrement élevés. Les plumes sont en général de taille moyenne, en acier. Cela fonctionne (moyennement) bien. Avec eux, tout est moyen. On les alimente en encre avec des cartouches internationales.
Cela faisait une belle idée cadeau grâce à la valeur ajoutée de la griffe, on dirait aujourd'hui la marque. La présence de la griffe avait un effet rassurant pour un public non spécialiste.
A mon sens, il manque quelque-chose à ces stylos : une âme. Ce ne sont que des assemblages d'éléments disparates que seule la griffe du grand couturier réuni. Des non-spécialistes et des non-fabricants mettent sur le marché des stylos non pas pour l'amour du stylo-plume et tout ce qu'il représente : le prolongement de main de l'homme, la concrétisation des idées nées dans les cellules grises de notre cervelle, une fabrication artisanale minutieuse et une technologie parfois complexe, mais dans le but d'étendre l'éventail de choix de leur marque et de faire rentrer de l'argent sans trop d'efforts et de risques.
Mais que l'on ne se méprenne pas sur l'idée que je me fais de ces stylos Dior, Saint Laurent, Cardin et autres. Cela peut-être très joli, très agréable à utliser...si cela fonctionne toujours. Après-tout, j'aimerais bien en avoir un dans ma collection, pour le côté vintage.
Ces stylos "griffés" renvoient à une époque révolue : celle des années 70- 80, où Paris était la capitale mondiale du luxe. L'époque où il existait des grand couturiers (on dit aujourd'hui des créateurs) des griffes (aujourd'hui on parle de marques ou brands), de la haute couture. Les multinationales n'avaient pas encore pris le dessus.
Mais il faut bien que le monde avance, que les choses changent. La photographie de votre stylo-plume m'a fait faire un bond de 30- 40 ans en arrière!
Vous pourriez peut-être nettoyer la plume. Elle semble être en acier qui s'est oxydé avec le temps et l'abrasion de l'encre. Essayez avec un tout petit peu de Mirror posé sur un coton tige. Allez-y doucement pour ne pas obstruer la plume. Rincez là à l'eau ensuite. Mais vous pouvez aussi la laisser telle quelle, elle a son charme.
Michel.