www.stylo-plume.org

Je suis d'accord sur le prix, on est dans le beau papier. Mais au fait, rappelez-moi, combien ils coûtent, vos jolis stylos ? J'ai toujours bien aimé ce smiley-ci.

Bon, je rigole, mais pour le papier, je ferais de petites folies.

Sur le grammage, la différence entre 90 et 100g est minime.

Mais bon, encore, oui, c'est du papier pas donné, mais qui le rend bien. Une fois de temps en temps, en dessert, ça le fait bien.

Jimmy

Encore que la date de péremption de ceux que j'aime soit largement dépassée

Jimmy

jpeg a écrit :Je suis d'accord sur le prix, on est dans le beau papier. Mais au fait, rappelez-moi, combien ils coûtent, vos jolis stylos ? J'ai toujours bien aimé ce smiley-ci.

Si l'on prend un stylo à 420€ (pour simplifier les calculs), cela correspond à 10 blocs de 100 pages, soit 1000 pages.
- Attention Émile derrière vous.
- On peut écrire 1 page avec 1 stylo. On ne pas..., euh si, on peut écrire 1000 pages avec un stylo, mais on ne peut pas écrire 1 page avec 1000 stylos"

Plus sérieusement, cela peut paraitre élevé comme coup, mais cela ne fait "que" 42 centimes la pages soit environ quatre fois plus "seulement" qu'un Quovadis Habana ou qu'un Leuchtturm A4+, qui eux même sont trois à quatre fois plus cher qu'un bloc de feuilles de cours basiques.
Certes, il semble être une bonne idée de faire un brouillon avant et de ne pas trop faire de ratures, cependant il semble que ce soit un papier excellent.

Je sais bien que c'est cher et qu'il y a de très bons et beaux papiers beaucoup moins cher.

Mais (quand on dit "je sais bien", c'est qu'il y a un mais, il va même y en avoir plusieurs)...

Mais 1 : le papier, le beau papier, c'est toujours cher. Par exemple, ceux qui font de la photographie le savent bien. En impression numérique, un des meilleurs papiers, le Hahnemühle Photorag 308 coûte un poil plus cher... pour 25 feuilles. Je ne parle pas des papiers argentiques barytés. Autre exemple, j'imprime de petits livres en typographie : un beau papier chiffon coûte bien plus cher.

Mais 2 : si on est amoureux du papier, je le suis et c'est un de mes petits bonheurs que de toucher et de choisir du papier, on va de temps à autre se faire plaisir. Il m'arrive d'acheter des papiers faits à la main plus chers que celui-ci. Le stylo, la plume, le papier, l'encre sont indissociables. On serait prêt à payer de petites fortunes pour des stylos et on mégoterait pour un beau papier, quand le marketing parvient à nous vendre à des prix déraisonnables en nous faisant nous prendre pour Chatwin des carnets Moleskine qui ne sont pas terribles-terribles, des accessoires hors de prix mais à la mode, ou des encres japonaises qui coûtent en France presque le prix de ce papier ?

Il ne s'agit pas de n'écrire que là-dessus, évidemment. De plus, ce papier peut parfaitement ne pas plaire, des tas de gens n'aimeraient pas. Je ne m'en servirais pas tous les jours non plus. Mais pour certaines choses, ça peut être un petit plaisir de plus.

Je m'amusais en pensant à l'argument d'Enezia : si j'ai envie d'écrire une longue lettre à quelqu'un (que j'aime, forcément, je n'écris pas de longues lettres à mon inspecteur des impôts en général et je crois de plus que je n'utiliserais pas ce papier), je crois que je ne vais pas hésiter à payer quelques centimes de plus en timbres si nécessaire . Juste pour plaisanter, ne le prends pas mal.

Un papier à la forme à 4 bords frangés à 42 € les 100 feuilles, ce n'est pas donné, mais ce n'est pas excessif non plus.

Cela dit, encore une fois, il y a des tas de bons papiers bien moins chers qui sont excellents et très plaisants.

Jimmy

Je ne voulais pas lancer une polémique à partir de ce qui n'est qu'un avis personnel,
un ressenti qui m'est propre.
L'idée était juste: "A ce prix-là j'espère qu'il est bien", end of story.

Je n'y avais pas vu de polémique, nul besoin de drapeau blanc

Jimmy

Jimmy,

Si tu devais comparer un papier avec ce Frankfurt, par exemple, le Lalo vergé de France. Quel est ton ressenti sur l'un et l'autre ?
Ton avis un peu comme un petit comparatif.....

J'ai dis que ce papier est un peu cher, mais je suis très très très attiré par le Smythson personnalisé p

Dunhill a écrit :J'ai dis que ce papier est un peu cher, mais je suis très très très attiré par le Smythson personnalisé p

C't'incroyab' où ça va se nicher... Ca doit être la visite hier de la reine d'Angleterre, ça fait la même chose à ma grand-mère. Vous devriez vous entendre, elle pourrait te broder sur un torchon "By appointment of HM Dunhill 1st", tu la remercierais sur une lettre avec le même en-tête.

Smythson, Vergé de France, on est entre papiers de bonne compagnie !

Pour Stéphane :

Lalo : pas cher, se trouve très facilement, aspect vergé archi-classique, des couleurs, très bien avec un stylo-plume. Frankfurt : moins facile à se procurer, bien plus cher, original et typé, bords frangés, frappe d'abord par son aspect, il a quelque chose de médiéval, mais moderne. Je me comprends . Plus lisse que le Lalo, on sent peut-être même moins encore les vergeures sous la plume que sur ce dernier. Les deux n'élargissent pas le trait d'encre, au contraire.

Jimmy

Merci Jimmy,

Cela n'arrange pas mon envie de prendre dans un futur proche un paquet de ces feuilles Frankfurt, surtout si tu me dis qu'il a un aspect un peu médiéval. Cela me rappelle une époque où je pratiquais un peu l'escrime médiévale.... des bons souvenirs.
Bon bon bon.....Faut que je réfléchnisse môa ! Tentateur va !

Non, je ne te suis pas, Enezia.

Le papier dont je parle est un papier assez calandré, assez lisse. Il est fait pour écrire à la main. Le prix n'est pas exorbitant, il est dans la normale des beaux papiers (ce qui n'empêche pas comme je le répète qu'il ait de très bons papiers à des prix moins élevés). 100 feuilles, ce n'est pas non plus une grande quantité. Ca va durer un moment, on va écrire des lettres, on va écrire pour soi, on va gribouiller parfois, on va venir assez vite à bout des 100 feuilles.

Ce qui est écrit et le support : le support n'est pas indifférent dès lors qu'on écrit à la main et à la plume. L'analogie avec la raquette de tennis ne me paraît pas appropriée : le contenu est évidemment primordial, mais dans ce cas, je peux parfaitement écrire à l'ordinateur qui me permet de bien mieux formuler ma pensée. Non, je crois que si on aime écrire à la main, si on aime la lettre, le dessin de la lettre, c'est un tout indissociable, on le fait aussi pour la sensualité, si je puis utiliser ici un terme un peu galvaudé, du geste et du toucher. Il y a ce qu'on écrit, il y a également en même temps le plaisir du papier, de l'aspect, de la main du papier. Il y a les infimes différences de sensations et de dessin des lettres d'une plume, d'une encre d'un papier à l'autre. Si on m'enlève ce plaisir (là, effectivement, on écrit aussi pour soi, mais il n'y a pas de raison de ne pas chercher à se faire plaisir), si on m'enlève cet aspect sensuel du papier, le plaisir que je ressens à le prendre en mains - je comprends parfaitement qu'on puisse ne pas y être ou y être moins sensible -, si on m'enlève la variété des papiers, pourquoi continuerais-je alors à écrire à la plume ?

J'ai bien rigolé sur la qualité et la quantité

Jimmy

C'est amusant cette discussion...

J'aime écrire sur un papier qui me plaît. C'est subjectif: il peut être très cher ou franchement donné, de toute manière pour ce genre de plaisirs je ne regarde pas le prix (j'avoue). Avant de commencer à écrire une lettre, je choisis soigneusement le papier, le stylo et l'encre du jour... Ça me prend un moment, et ensuite seulement je me demande ce que je vais bien pouvoir écrire à mon pauvre correspondant

Mais à vrai dire quand je reçois une lettre, je me fiche bien qu'elle soit écrite sur du papier toilette!!! Je commence par la lire (la dévorer, en fait), et dans un deuxième temps seulement je m'intéresse au papier, à l'encre, au trait de la plume...

Paradoxe? Non. Schizophrénie de l'écrivain et du lecteur...

coxynell a écrit :C'est amusant cette discussion...

J'aime écrire sur un papier qui me plaît. C'est subjectif: il peut être très cher ou franchement donné, de toute manière pour ce genre de plaisirs je ne regarde pas le prix (j'avoue). Avant de commencer à écrire une lettre, je choisis soigneusement le papier, le stylo et l'encre du jour... Ça me prend un moment, et ensuite seulement je me demande ce que je vais bien pouvoir écrire à mon pauvre correspondant

Mais à vrai dire quand je reçois une lettre, je me fiche bien qu'elle soit écrite sur du papier toilette!!! Je commence par la lire (la dévorer, en fait), et dans un deuxième temps seulement je m'intéresse au papier, à l'encre, au trait de la plume...

Paradoxe? Non. Schizophrénie de l'écrivain et du lecteur...

Joliment dit. Comme dans d'autres domaines, le lecteur ou celui qui regarde se fout complètement - et heureusement - du papier, de la technique... Mais celui qui écrit fait du mieux qu'il le peut, en y mettant des choses - le papier, la plume... - qui comptent pour lui et que l'autre ne remarquera peut-être jamais. Mais je crois toujours que quelque chose passe parfois par là aussi.

Oui, discussion amusante.

Jimmy

jpeg a écrit : Je m'amusais en pensant à l'argument d'Enezia : si j'ai envie d'écrire une longue lettre à quelqu'un (que j'aime, forcément, je n'écris pas de longues lettres à mon inspecteur des impôts en général et je crois de plus que je n'utiliserais pas ce papier), je crois que je ne vais pas hésiter à payer quelques centimes de plus en timbres si nécessaire . Juste pour plaisanter, ne le prends pas mal.
Jimmy

Pour détendre un peu...
A défaut d'inspiration, celle-ci ne manque pas d'allure.

Pour ma part, je crois que je n'aurais pas beaucoup de scrupules à écrire des bêtises sur un beau papier.

D'ailleurs, j'écris déjà pas mal de conneries dans mon Leuchtturm.

Enezia a écrit : A moins que tu ne parles pas de qualité mais de quantité (de "bien aimé(e)s"), ce qui est une autre possibilité, et je reste alors admirative de ton investissement des moyens ...

Hah ! démasqué, jpeg.

Hellmut a écrit :

Enezia a écrit : A moins que tu ne parles pas de qualité mais de quantité (de "bien aimé(e)s"), ce qui est une autre possibilité, et je reste alors admirative de ton investissement des moyens ...

Hah ! démasqué, jpeg.

Çà ce n'est pas sûr !

Pour ma part, la recherche du beau papier est intéressante.
Je tâtillonne, je ne trouve pas ce que je veux, je reviens sur ce que j'ai acheté et délaissé il y a quelques mois …

Le trio encre, plume papier est fondamental … Nous ne le répétons jamais assez ici.

Je dirais que c'est comme de la bonne cuisine : quand on décide de faire un bon boeuf bourguignon, on prend de la bonne viande. Si par malheur nous décidons d'être chiche sur le vin, la cuisine sera mauvaise. On peut faire de la bonne cuisine avec de bons produits pas chers ; mais, quand nous décidons de prendre des produits de qualité, tout doit être de qualité pour que l'ensemble soit le plus plaisant possible.

Quant à la correspondance, j'avoue que, si cela représente un plaisir personnel, le destinataire en est pour moi l'élément le plus important. J'ai quand même l'impression que les compositeurs de musique écrivent un peu pour leur propre plaisir mais surtout pour que cette musique composée soit écoutée.

Je vous laisse fantasmer à votre aise sur ma riche vie sentimentale et sexuelle

Sur la cuisine, on a tous des copains ou des copines qui sont capables, quand il n'y a dans les étagères que trois oeufs, deux tomates et un paquet de pâtes entamé, de préparer quelque chose de magnifique au débotté quand quatorze personnes débarquent sans prévenir !

Le papier, pour moi, c'est comme les tissus ou n'importe quoi pour d'autres, un plaisir sans fin à regarder, sentir, toucher, anticiper l'usage final, utiliser. Comme les livres. Je n'ai pas de liseuse, comme Enezia, mais j'aimerais bien mettre le nez dedans, voir ce qui change dans la lecture.

Ecrire : il me semble qu'il y a des moments différents. Quand on écrit à quelqu'un ou qu'on écrit "sérieusement" à la main, on se concentre sur ce qu'on a à dire. Rapidement, on va faire peut-être moins attention à la joliesse des lettres. Dans ces cas-là, j'écris très rapidement, j'ai beaucoup de mal à ne pas écrire très vite. Si on écrit pour soi, juste pour le plaisir, c'est différent, c'est un peu comme du yoga peut-être. On ralentit, on se pose, on fait le vide, on s'écoute un peu, des choses remontent, on laisse s'accorder la main et la tête, on a en tête certaines très belles écritures auxquelles on revient tout le temps, on cherche à comprendre comment elles fonctionnent, on s'apaise, on est juste un peu heureux quand ça vient bien, quand les lettres se forment bien, quand on attrape quelque chose. Ca me fait penser à un de mes écrivains favoris* qui recopiait lentement en cursive des pages anciennes.

Jimmy

* Rajouté : je viens de le retrouver dans mon bordel, c'est de Kenneth White dans "La maison des marées". C'est un petit texte magnifique.