Re: SDD du 16 juillet 2023 : Fiction !
Posté : 16 juil. 2023 13:19
Le vice-amiral Frank Lenski, commandant en chef de la flotte allemande et de ses forces de soutien, était tendu ; son impassibilité affichée était trahie par les rides de son front et la crispation de sa mâchoire..
Il serrait à le rompre un stylographe à la carrure aussi impressionnante que celle de l'amiral, un Pelikan Souverän M 1000 Stresemann noir et vert, qui lui avait été offert à l'occasion de son accession à l'amirauté.
Il faut bien dire que j'avais remarqué depuis plusieurs jours de l'impatience, de petits tremblements imperceptibles, des allées et venues dans son bureau et surtout des minutes à regarder au loin par la fenêtre comme si son esprit ordinairement vif ne pouvait se laisser aller à juste vivre le moment présent.
Depuis mon arrivée au service de l'amirauté comme attachée de presse et assistante coordinatrice, mes fonctions s'étaient "élargies" à d'autres fonctions que celles prévues par le cahier des charges.
Il arrivait parfois que le vice-amiral, cherchant un de ses nombreux outils d'écriture, aboutisse dans mon bureau, s'assoie sur le fauteuil près de la fenêtre, et nous restions ainsi, sans parler, pendant quelques minutes. Puis il se levait d'un bond, revenait dans son bureau et claquait la porte en faisant trembler les murs.
D'autres fois, il me prenait pour sa psychanalyste et me racontait des morceaux de sa vie avant son engagement dans la Marine. Et lorsque j'ouvrais à peine la bouche, il me disait : " Taisez-vous, Frau Dresling, vous ne savez pas ce que j'ai vécu !"
- "Petit, j'avais une peur insondable de l'eau !"

Il serrait à le rompre un stylographe à la carrure aussi impressionnante que celle de l'amiral, un Pelikan Souverän M 1000 Stresemann noir et vert, qui lui avait été offert à l'occasion de son accession à l'amirauté.
Il faut bien dire que j'avais remarqué depuis plusieurs jours de l'impatience, de petits tremblements imperceptibles, des allées et venues dans son bureau et surtout des minutes à regarder au loin par la fenêtre comme si son esprit ordinairement vif ne pouvait se laisser aller à juste vivre le moment présent.
Depuis mon arrivée au service de l'amirauté comme attachée de presse et assistante coordinatrice, mes fonctions s'étaient "élargies" à d'autres fonctions que celles prévues par le cahier des charges.
Il arrivait parfois que le vice-amiral, cherchant un de ses nombreux outils d'écriture, aboutisse dans mon bureau, s'assoie sur le fauteuil près de la fenêtre, et nous restions ainsi, sans parler, pendant quelques minutes. Puis il se levait d'un bond, revenait dans son bureau et claquait la porte en faisant trembler les murs.
D'autres fois, il me prenait pour sa psychanalyste et me racontait des morceaux de sa vie avant son engagement dans la Marine. Et lorsque j'ouvrais à peine la bouche, il me disait : " Taisez-vous, Frau Dresling, vous ne savez pas ce que j'ai vécu !"
- "Petit, j'avais une peur insondable de l'eau !"
