J'ai pu lire le livre "La mémoire des Sergent-Major" présenté par Stylodor.
Il ne réponds pas à toutes mes questions, mais il est d'une grande richesse qui met le pieds à l'étrier, et permet d'élargir ensuite ses recherches par sa propre autonomie nouvellement acquise.
La partie introduction, et industrialisation est très intéressante, autant d'un point de vue historique que technique.
La partie diversité des plumes et de ces accessoires est bien présente avec beaucoup de diversité, mais sans la profondeurs d'explications attendues. Oui il y a beaucoup de variétés plumes, mais qu'est-ce qui les différencies au niveau usage et domaines d'écriture ? Nous n'avons pas de réponses.
Nous apprenons, selon les auteurs, que la Sergent-Major était loin d'être la meilleure plume d'écriture, mais en quoi et pourquoi ? Nous ne le savons pas.
Certes, il est évident de savoir identifier une plume musicien ou celles fantaisie spécialement conçues pour se faire plaisir, mais pour les autres, cela n'est pas expliqué. Pourquoi certaines sont droites et d'autres à gorge ? Bref, là je n'ai pas toutes les réponses.
Par contre, la richesse bibliographique m'a permis d'élargir mes recherches auprès, entre autre, du musé de l'éducation national, et je pense avoir trouvé ce qui bloque mon écriture avec un texte d'explication et d'apprentissage de 1802. La tenue du stylo est quelque chose que l'on ne vous apprend qu'une fois dans la vie et qui ne dure que 5 min. C'est déjà trop pour certains élèves. J'avais bien compris la partie de la tenue du stylo avec les 3 premiers doigts, mais le reste avait été brouillé par le brouhaha de la classe qui déjà avait arrêté d'écouter l'enseignant. Et cette deuxième partie est tout aussi importante que la première. En fait, je viens de découvrir qu'elle semble essentielle dans la mobilité du poignet, et donc dans la fluidité de l'écriture et au final dans la beauté ou non des lettres formées.
J'ai commencé à découvrir cette position de la main et des deux derniers doigts avec mon stylo. Certes, je ne suis pas rapide, mais le tracé et les lettres sont plus belles lorsque l'on s'applique. Compréhensible au final, avec le mouvement du poignet qui est libéré et plus souple, ce qui conduit à une écriture moins hachée et des lettres plus régulières et mieux formées.
J'ai trouvé quelques documents issus du musé de l'éducation nationale pour illustrer cela.

(Document de 1802)
Position du corps.
Il faut en écrivant que le corps soit tenu droit sans que le ventre ni l’estomac soient appuiés contre la table : que la tête ne penche qu’autant qu’il le faut pour voir ce que votre main trace et que le papier soit tenu droit, que la main gauche puisse le diriger. Le coude droit est au dehors de la table, la main et le poignet sont retenus par les deux derniers doigts lesquels doivent glisser vers la droite, à mesure que les trois autres conduisent la plume. Celle ci doit être placée entre le pouce et les 2 premiers doigts, en posant le plus grand immédiatement au dessus de son ouverture : l’index ensuite allongé sur la plume, et le pouce vis-à-vis de la 3e phalange de l’index. La jambe droite est placée verticalement sous la table et la jambe gauche est beaucoup plus avancée.

Certes, il ne tient pas une plume, mais on distingue bien la position des 2 derniers doigts du poignet.

(Photo de 1957)
Même chose ici pour l'élève au premier plan et celui au fond à droite.

(Document de 1760)
Ici, je pense que cette position n'est plus d'actualité, mais était peut-être due à l'utilisation de plumes d'oies plus fragiles que la plume d'acier ou métallique.

Ici, c'est la position que j'avais depuis toujours adopté, car je n'avais pas pu entendre les explications complètes de l'enseignant. Tout le poignet et l'avant bras repose sur la table, ce qui entraine une mobilité réduite des doigts.
D'autres lectures m'ont permis d’enrichir les explications du texte de 1802. En fait, le poignet doit se trouver à 1 cm de la table, ce qui correspond bien au passage indiquant que le coude ne doit pas être sur la table.
Je vous partage à mon tour cette découverte pour moi, et remercie celui qui m'a permis cela. Il ne reste plus qu'à pratiquer, mais je pense que le plaisir de réapprentissage avec une méthode libératrice pour le poignet et la joie d'avoir des lettres plus belles et régulières mérite de persister dans cet effort.