jva a écrit :Jérôme DELFOSSE a écrit : Vous avez compris : à un moment donné, j’ai eu le réflexe "jus d’orange" et j’ai aspiré au lieu de souffler.
Je n’oublierai jamais le regard navré des deux adultes posé sur mon visage éclaboussé de taches violettes ...![]()
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Après de si jolies évocations, pleines de poésies ou teintées d'humour, j'ose à peine encore vous livrer ce qui fait pour moi le charme de la plume et son agrément, et me la fait préférer aux autres instruments d'écriture.
Les raisons de cette préférence sont très subjectives.
Une plume surtout c'est le mouvement, c'est vivant, sensible, chaleureux et sensuel. Ce que j'apprécie dans une plume même peu flexible est le feedback, l'impression de ressenti de l'état de surface du papier. C'est très subtil mais présent, et jamais un autre instrument n'égale la plume à cet égard.
Il est donc important pour moi de choisir le papier, ni trop lisse, ni froid ni surtout buvard et qui peut même être très légèrement rugueux, car rien n'est plus agréable que de s'élancer sur les courbes, ralentir sur une boucle ou terminer un mot par une ligne plus légère et effilée. Les pleins n'ont surtout pas besoin de l'être trop, j'apprécie davantage la versatilité, mais aussi le moelleux, le velouté, ou le répondant, la vivacité et la précision de la plume.
L'encre enfin occasionne pour moi, dans sa quête perpétuelle surtout, un petit plaisir inégalé...
Le rituel du remplissage est toujours un moment privilégié; il y a quelque chose de presque mystique dans l'attention portée à un geste d'apparence pourtant si profane. La plume c'est aussi profiter d'un moment de quiétude dans le simple fait d'ouvrir un bel encrier, d'en faire doucement miroiter le contenu, dans le fait aussi d'y plonger cette plume, de prendre le temps d'en admirer les gravures et l'éclat un bref instant colorés par le liquide nourricier, sublimé par le jeu de lumière...
Au delà de l'agrément des plumes modernes, les vintage, dans leur désuétude et la réminiscence d'une époque révolue ont pour moi le charme sépia que les modernes ne pourront jamais égaler... Et c'est bien comme cela...
Et comme l'a si bien dit jva, "parce que ce sont elles, ...."
Voilà.
