Cabarfeidh a écrit :
Bonjour Madame,
Votre intervention me donne l'occasion de préciser ma pensée.
Je fréquente deux autres forum, l'un sur le rasage au coupe-choux et l'autre sur les Jaguar anciennes (il m'arrive aussi de traîner un oeil sur un forum de montres). Si je parle de masculinité (hormis le fait qu'en termes de rasage, les femmes soient naturellement moins concernées), c'est que je remarque ici comme ailleurs le même comportement qui est: la collectionnite.
Certains de mes compères du Coupe-Chou Club ont 100, 200 ou 500 rasoirs, accumulent les blaireaux et comparent les savons de rasage avec délectation. Ceux du FJDC ont au moins deux voitures, de la première MK II à la XJ série 3, voire de plus récentes encore. Le forum des amateurs de souliers est pareil, celui des montres idem... Or peut-être ai-je tort, mais collectionner de la sorte, les stylos en l'occurrence, m'apparaît comme un passe-temps bien masculin. Ou ?
En ce qui concerne l'innovation, cela n'a rien à voir avec la réinvention que vous citez; à ce titre, cela me paraîtrait effectivement compliqué. Je remarque simplement que, de nos jours, nombre de marques réputées font une référence à l'ancien, alors que ne serait-ce que le choix des matériaux pourrait lui conférer un aspect contemporain. J'admets que l'exercice est difficile, mais ce qui est possible pour un soulier ou pour une montre ( mon métier m'amène à dessiner l'un comme l'autre) doit pouvoir s'envisager pour un stylo? En tout cas, c'est une gageure à relever.
La plupart des marques font référence à leur histoire (ou à l'histoire de l'objet si elles sont récentes), car c'est une des principales techniques marketings dont on sait qu'elle fonctionne bien. C'est notamment le cas dans le luxe (Hermès vend son histoire, donc son savoir faire, donc le client veut un produit qui le rappelle. Idem pour Chanel, il y a le 255 et les autres sacs). Comme tu le dis les matériaux peuvent tout changer, mais on a justement déjà essayé une majorité des matériaux il me semble (la résine sous toutes ses ofrmes, le bois, l'ébonite, les métaux), reste donc la forme, et sur ce point c'est plus délicat, puisque ça doit rester pratique et ergonomique (les stylos Venvstas me semblent d’ailleurs garder la même base cylindrique que le reste de la production, à partir de laquelle on travaille plus ou moins).
Je suis d'ailleurs étonné que tu cites les souliers en exemple, étant par ailleurs un grand passionné, c'est surement le vêtement qui se réfère le plus dans l'histoire, que ce soit en termes de formes et de patronages, on n'a pas inventé grand chose depuis 60 ans, ce qui n'empêche pas la nouveauté (j'exclue bien sûr toute chaussure de type basket ou "mode", qu'on ne considèrera pas comme un godillot digne d'intérêt

). Je parle pour la chaussures pour homme, pour femme c'est plus compliqué (mais les ventes à succès restent les modèles classiques)
Enfin, il y a bien sûr le problème du coût de développement pour un marché qui ne représente plus grand chose (quel est le prix moyen moyen d'un stylo plume acheté par un français, 12€? au mieux, nous ne représentons pas grand chose en terme de parts de marché). Qui prendrait le risque alors que vendre un objet iconique est plus simple (on rejoint la stratégie du luxe).
Je suis aussi d'accord sur le fait que le stylo est unisexe (comme l'appareil photo), ne nous privons pas de cette mixité.