www.stylo-plume.org

petitdauphinzele a écrit :
Le niveau, tu l'as,

Sans aucun doute !

Je ne pense pas que nos petits bricolages soient en rapport ( ou concurrence ???) avec ce que font des professionnels comme Francis, Tom Westerich, A.Mora et bien d'autres savants de tous les points du globe du stylo-plume. Déjà, les stylos qu'ils proposent sont souvent de pures merveilles. Puis il y a tout un savoir ET un outillage qui, mine de rien, demande des années d'apprentissage.
Ce que moi j'arrive à faire pour le moment, c'est de ne pas démolir des stylos. Et d'assumer un entretien courant, présupposé "normal", il me semble, il y a un demi-siècle. Eux, ce sont des artistes, des gens de métier. Moi, en ce domaine, un simple amateur. A tout moment, je peux m'adresser à l'un des professionnels, ce que j'ai fait par le passé et ce que je ferai par le futur. Mais de ne pas faire tremper un joli celluloïd dans de l'eau bouillante ou un stylo en ébonite dans de l'eau de Javel durant trois jours me semblent le minimum de savoir-vivre par rapport à des vintages. Ou de changer une vessie...
Jean-Marie

Il faut toujours se mesurer, tendre à un objectif. Cela permet de se dépasser, on commence par changer un sac, puis une plume, ... et chacun s'arrête là où bon lui semble. Le but n'est pas de dépasser le mètre étalon qu'on se choisit, mais de s'améliorer. Je ne crois pas que l'un de nous veut devenir professionnel en la matière.

@ noirsurblanc, je suis certain que tes dessins et œuvres en inspirent énormément, et beaucoup n'atteindront ta maitrise mais est-ce le but ?

Le plaisir, ici comme tu le dis, est de tenter redonner vie à une plume car comme souvent on apprend beaucoup de ses erreurs.

GG917 a écrit :

petitdauphinzele a écrit :Il faut toujours se mesurer, tendre à un objectif. Cela permet de se dépasser, on commence par changer un sac, puis une plume, ... et chacun s'arrête là où bon lui semble. Le but n'est pas de dépasser le mètre étalon qu'on se choisit, mais de s'améliorer. Je ne crois pas que l'un de nous veut devenir professionnel en la matière.

C'est ma démarche aussi, j'ai commencé par des lever-filler puis après je suis passé à d'autres choses plus "complexes" même si j'aime bien de temps en temps me faire un petit esterbrook! pour l'instant je bloque un peu sur les sheaffer, j'ai quasiment fait le tour (Merci à ceux qui m'ont permis de compléter mon Sheaffer's tour au passage!). Il me reste un vac-fill à faire, je suis à la moitié du chemin, il est en stand-by depuis un bout de temps.

Ce que je trouve intéressant c'est de voir que l'on progresse et "ose" attaquer des stylos plus complexes ou des "vicieux", genre ceux connu pour fissurer facilement par exemple. Ou se donner des petits challenges, le Imperial I s'en était un. On attrape des tour de main, on galère moins etc... Par exemple j'ai restauré de A à Z un touchdown et un lever-fill aujourd'hui. Il y a un peu plus d'un an j'ai du mettre une bonne semaine pour faire mon premier lever-fill...

Après c'est aussi au gouts de chacun: certains aiment bricoler leurs stylos et d'autres non, mais faut de tout pour faire un monde!!!

J'ai la même vision des choses, c'est pourquoi j'achète aussi des épaves, car cela me sert d'exercice et dans le pire des cas, je peux voir l'anatomie après une restauration qui tourne à l'autopsie.

noirsurblanc a écrit :Je ne pense pas que nos petits bricolages soient en rapport ( ou concurrence ???) avec ce que font des professionnels comme Francis, Tom Westerich, A.Mora et bien d'autres savants de tous les points du globe du stylo-plume. Déjà, les stylos qu'ils proposent sont souvent de pures merveilles. Puis il y a tout un savoir ET un outillage qui, mine de rien, demande des années d'apprentissage.
Ce que moi j'arrive à faire pour le moment, c'est de ne pas démolir des stylos. Et d'assumer un entretien courant, présupposé "normal", il me semble, il y a un demi-siècle. Eux, ce sont des artistes, des gens de métier. Moi, en ce domaine, un simple amateur. A tout moment, je peux m'adresser à l'un des professionnels, ce que j'ai fait par le passé et ce que je ferai par le futur. Mais de ne pas faire tremper un joli celluloïd dans de l'eau bouillante ou un stylo en ébonite dans de l'eau de Javel durant trois jours me semblent le minimum de savoir-vivre par rapport à des vintages. Ou de changer une vessie...
Jean-Marie

Sur des vintages, je préfère les donner à des professionnels qui eux font des réparations garanties et top. Ron Zorn m'a garanti ma réparation de Vac Fill un an , Gary Lehrer garantit deux ans ses Sheaffer Vac Fill et Terri Morris un an. Sur les snorkel, je ne me contenterai pas d'une réparation d'amateur car les joints sont spécifiques et les sacs aussi. Après, il y en a ceux qui peuvent se contenter d'une réparation maison correcte et ceux qui préfèrent d'une restauration professionnelle, onéreuse certes, mais qui permet de pleinement profiter du stylo. Hormis nettoyer mes stylos, les désencrer et parfois nettoyer les appliques tels que clip et bande du capuchon, je ne fais rien d'autres. Bousiller un stylo est très facile, le garder en état excellent durant des années est autre chose.

georges zaslavsky a écrit : Sur des vintages, je préfère les donner à des professionnels qui eux font des réparations garanties et top. Ron Zorn m'a garanti ma réparation de Vac Fill un an , Gary Lehrer garantit deux ans ses Sheaffer Vac Fill et Terri Morris un an. Sur les snorkel, je ne me contenterai pas d'une réparation d'amateur car les joints sont spécifiques et les sacs aussi. Après, il y en a ceux qui peuvent se contenter d'une réparation maison correcte et ceux qui préfèrent d'une restauration professionnelle, onéreuse certes, mais qui permet de pleinement profiter du stylo. Hormis nettoyer mes stylos, les désencrer et parfois nettoyer les appliques tels que clip et bande du capuchon, je ne fais rien d'autres. Bousiller un stylo est très facile, le garder en état excellent durant des années est autre chose.

Ce n'est pas ma philosophie, mais la tienne est tout aussi justifiée et même heureusement que la majorité pense comme toi, cela me donne l'occasion de confier une pièce, que je trouve trop rare ou trop complexe, à l'un des professionnels (ou experts) que tu cites.

GG917 a écrit :Les garanties des restaurateurs pros m'a toujours laissé un peu perplexe. Je comprend qu'il garantissent leur boulot, les stylos sont testés de toutes façons. Mais j'aimerais bien savoir les termes de leurs garanties. Parce que les vintages sont moins tolérant niveau encre que les modernes par exemple. J'avais lu sur FPN que Ron Zorn met des sacs silicone dans les sheaffer pneumatiques à cause de ça. Les stylos marchent moins bien qu'avec un sac en latex normal mais il en avait marre de voir des stylos revenir au bout d'un moins avec un sac explosé à cause d'une encre pas adaptée au vintages.

Un truc qui me surprend par contre c'est le désert en France niveau restauration. Ou plutôt il existent bien des personnes qui restaurent les stylos, mais ça reste assez confidentiel. Suffit de chercher "fountain pen restoration" et "restauration stylo plume" sur google pour voir la différence. Rien qu'en Angleterre on en trouve facilement 5-6, en France un seul. Attention je me base que sur une recherche internet, mais je pense que ça reflète bien la situation.

M. Mora restaure les stylo à levier, les stylos à bouton poussoir, les snorkel, les touch down mais pas les vac fill. En France, la collection de stylos n'est que quelque chose de très très récent je dirai qu'en Angleterre la passion du stylo existe bien plus longtemps qu'en France ce qui explique que le nombre de réparateurs est plus grand.

GG917 a écrit : Un truc qui me surprend par contre c'est le désert en France niveau restauration. Ou plutôt il existent bien des personnes qui restaurent les stylos, mais ça reste assez confidentiel. Suffit de chercher "fountain pen restoration" et "restauration stylo plume" sur google pour voir la différence. Rien qu'en Angleterre on en trouve facilement 5-6, en France un seul. Attention je me base que sur une recherche internet, mais je pense que ça reflète bien la situation.

C'est parfois simplement cyclique, il faut attendre la nouvelle génération.

Il faut voir aussi la difficulté dans certains pays de fonder une société, la lourdeur administrative est parfois un énorme frein.

petitdauphinzele a écrit : Il faut voir aussi la difficulté dans certains pays de fonder une société, la lourdeur administrative est parfois un énorme frein.

Ah, bon !!! Quels pays ?
Sans rire, j'apprécie vos commentaires et je soutiens les petits jeunes qui se lancent à l'aventure.

Plum73 a écrit :

petitdauphinzele a écrit : Il faut voir aussi la difficulté dans certains pays de fonder une société, la lourdeur administrative est parfois un énorme frein.

Ah, bon !!! Quels pays ?

Je ne peux parler que du mien, et encore d'énormes progrès ont été faits dernièrement.

[Je me suis permis de corriger la citation]

De plus je me demande combien de reparateurs americains ou anglais font ca a plein temps. Il est possible que certains le fassent en plus de leur activité professionnelle.

Ce n'est pas à vrai dire d'une restauration, mais une réparation / reproduction de section que je peux vous parler aujourd'hui.
Il y a peu de temps, j'ai ramené ce petit stylo du Pen Show de Waterloo. Il avait un petit problème: une craquelure fine comme un cheveu, presque imperceptible même sous la loupe, allant du devant jusqu'au centre de la section. Résultat: une tâche bleue sur le doigt majeur. Et le risque de massacrer la section petit à petit - donc l'impossibilité de continuer à utiliser ce stylo-plume. Chose impensable.
Gary, qui m'avait vendu le stylo, m'a de suite proposé de remplacer la section, gratuitement. Il aurait fallu lui envoyer le stylo aux Etats-Unis, il l'aurait renvoyé réparé. Mais bon, l'envoi, le voyage, le renvoi, ... bref: je me suis dit que je pourrais faire autrement.
Il y a des différences entre les sections et les plumes du modèle, comme souvent. Gary m'avait mis en garde de cela.
Aussi, j'ai constaté que l'intérieur de la section n'est pas droite, mais conique, ce qui demande un outillage quelque peu sophistiqué. J'ai un vieil ami de mes années de moto qui est spécialiste des réparations de motos, motos de course anciennes et modernes. En son domaine, cet homme est un magicien. Un petit coup de fil, et voici ce que nous avons trafiqué hier.
Le résultat est - à mes yeux - pour ainsi dire parfait. Et surtout, plus de doigts bleus.
Voici les photos de l'entreprise:

1. La barre en ébonite noire. ( J'en avais une, à tout hasard...)



2. Mon ami Paul devant sa superbe machine à tourner. C'est bien la première fois de sa vie qu'il travaille sur un stylo-plume, des années trente de surcroit, dans un matériau inconnu de lui.



3. On tourne...



4. C'est au centième de millimètre près. Heureusement qu'on a l'original.



5.Après avoir enlevé assez de matériau pour remettre la vessie ainsi que de l'embout qui se glisse dans le corps du stylo, il faut mesurer la profondeur du cylindre conique de l'intérieur de la section.



6. Premier test d'adaptation de la plume et du conduit dans la section. Il faut essayer avec doigté. Et il faudra, petit à petit, enlever un peu plus de matériau jusqu'à ce que plume, conduit et section forment un ensemble ferme, mais pas coincé. Peut-être l'exercice le plus délicat de l'entreprise.



7. Le façonnage de l'extérieur de la section puis le polissage.



8. Hier soir, j'ai recollé la vessie sur la nouvelle section. La section d'origine se trouve aussi sur la table.



9 et 10. Voilà le résultat.





Voilà. Un très bon week-end à tous et je suis triste de ne pouvoir venir à Anvers. Mais ce n'est que partie remise.
Jean-Marie

J'adore ce genre de reportage !

Fabuleux travail pour une première, un pro c'est quand même bien.

Pour Anvers, tu nous manqueras aussi.

Félicitation ! C'est du beau boulot !

très belle réparation Noir sur Blanc, je tire mon chapeau

Superbe travail à tous les deux Noirsurblanc ! Et merci pour le reportage photo : il est magnifique in fine ton stylo !

Superbe réparation pour ce très beau stylo !

Il n'y a pas à dire : un artisan doué de ses mains, ça sait tout faire !

Merci mes amis, mais je n'ai que peu de mérite - j'apprends tous les jours un peu plus au sujet de ces outils qui nous fascinent tous. La chose qui me tient à coeur c'est qu'ils fonctionnent, qu'ils peuvent continuer à être utilisés. Nous sommes des passeurs, - nous essayons de sauvegarder un (grand) moment et outil de l'Histoire de l'écriture pour les générations futures.

GG917 a écrit :Pourquoi je sais pas faire ça moi?
Il est plusfacile (en quelque sorte...) de refaire la pièce plutôt que d'essayer d'en trouver une de remplacement. Surtout que les sections comme celle-ci ça doit pas courir les rues...

Merci Jean Marie pour le reportage.
Vous avez sorti l'artillerie lourde d'un spécialiste et d'un connaisseur de ce genre d'outils.
Notre ami GG a t'il pensé à nous faire la même chose avec une imprimante 3D ?
C'est certain que la section ne pourrait pas être en ébonite mais cet outils pourrait sauver un certain nombre de situation.

On peut tout apprendre - mais il est évident que l'outillage de mon ami est un outillage de pro et qui sert - en principe - à refabriquer des pièces de mécanique. Mes connaissances en la matière ne sont pas assez vastes pour savoir si les mini-tours permettent de faire ce que nous avons réussi avec son équipement. Très probablement, car les matériaux ainsi que les tailles de stylo-plume ne nécessitent pas forcément des métiers à tourner aussi énormes. Mais comme la haute précision est obligatoire, même un "petit" tour ( d'horloger suisse ... ) ne doit pas être donné. Puis il faut de l'outillage, par après. La "software", si j'ose dire. Il faut savoir si c'est occasionnel ou si on veut vraiment se lancer dans la réparation systématique.