
L'achat
Rarement on achète un tel stylo. Classique parmi les classiques japonais, la production d'un Yukari laqué en Urushi vermillon prends des mois et cela donne au stylo une aura magique. On est un peu timide, on se demande si l'on mérite vraiment un tel objet chargé d'émotion et d'histoire.
Les conditions sociétales sont telles de nos jours que me rendre en boutique n'était pas une option, mais j'ai quand même décider de m'en remettre à mon magasin (presque) local - PW Akkerman à La Haye. Cela donne la confiance qu'en cas de problème, je serais bien aidé.
Surprise! Rupture de stock... excellente communication, et un petit cadeau à venir pour ma patience

La découverte
Fébrillement, j'ouvre le carton, puis le beau papier qui enveloppe la boite - vous connaissez la musique, surboite, boite en paulownia, le stylo est dans un petit sac en plastique qui gache un peu la première impression.
Comme toujours avec la laque, la couleur est profonde, chaude sans être brulante. La forme toute en continuité vous frappe de sa douceur; certain la trouverait plate, et moi même plutôt amateur de flat top ou conique je trouve que les bouts arrondis sont une évidence avec la laque.
On a un stylo en rondeur, sans douceur ou faiblesse bien au contraire, mais avec une présence affirmée sans agression.
Le toucher, ses dimensions
Le corps et le capuchon sont en laiton, et on en resent l'effet au toucher assez froid sans être dur - mon autre stylo laqué comparable n'est pas sur une base métalique et le toucher est plus doux. La laque donne une impression de soie dure, une sensation unique.
C'est un stylo dodu et assez long (15cm fermé, diamètre du corps 1.5cm, section 1.3cm), mais dont l'équilibre est sans défaut, on en parlera plus bas.
La plume
La plume est la 18ct #20 de Namiki, plus ou moins la taille d'un #6 de Bock qui est plus échancrée à la base - ou si vous voulez, la Namiki est plus droite sur les cotés. En gravure, le Pentagone de Namiki et le Mt Fuji - classique.
J’ai assez longuement hésité entre une taille M et une B - pour le coup se rendre en boutique aurait été beaucoup mieux. J’ai donc choisi une M en presque aveugle (j’ai une F de chez Namiki, et puis on peut assez facilement trouver des info sur les tailles sur internet), mais avec une bonne chance que cela me convienne assez bien pour de nombreux usage. Bingo! C’est à l’arrivée une plume qui me va très bien en terme de taille.
Côté sensation d’écriture (de la plume), mes premières impressions sont positives. Ça glisse parfaitement comme attendu, mais la plume n’est pas sans caractère. Elle donne une impression veloutée que je trouve aussi sur mon Namiki tradition japonaises (grue et tortue) de taille F. La plume est aussi assez souple, voir quelque peu flexible, mais clairement pas prévue pour les pleins et déliés.
La prise en main et l'expérience d'écriture
J’avais deux raisons pour acquérir ce stylo - sa beauté et sa ligne. Je m’explique. La belle continuité entre le corps et la section, le filetage assez discret (sans être absent) me permette de tenir le stylo où j’en ai envie. C’est vraiment quelque chose que j’aime beaucoup!
(Pourquoi ne pas collectionner les Oldwins alors?)
Alors quand on écrit avec un Yukari laqué, on sent le stylo dans sa main. Ce stylo a une présence assez forte par la taille et le poids un peu plus élevé que ce dont j’ai l’habitude. Mais on sent aussi un excellent équilibre et sans encore avoir écrit plusieurs pages en sa compagnie, je pense qu’il sera un bon compagnon pour cela.
La présence
La combinaison de la taille, la laque, la forme, la couleur donne au Yukari Royale Urushi Vermillon une présence forte sur un bureau. Il ne s’impose pas, mais il est impossible de l’ignorer. Cela disparaitra-t-il avec le temps? J’en doute vraiment, surtout avec mes rotations lentes de stylos.
Cette impression confirme si besoin était que c’est un bon achat

Il ne reste maintenant plus qu’à lui fournir un kimono, qui est en commande...