
Comme je ne saurais rien leur refuser, j'ai sorti le stylo de son écrin, pour en révéler les mystères de manière plus détaillée.
Stylomine voit le jour en 1921, lorsque le nom est déposé. La marque diffuse alors des porte-mines. Il faudra attendre 1925 pour voir le premier stylo à plume, en ébonite bien entendu.
C'est en 1930 qu'est lancé le Stylomine 303.
Celui que je vous présente est le 303V, taille senior. Il date de 1938.
Il est équipé d'un sac de caoutchouc en accordéon, au bout duquel est fixé une ampoule en verre qui permet de vérifier le niveau d'encre en dévissant l'extrémité du corps.
C'est en appuyant avec le pouce sur cette ampoule que l'on comprime le sac de caoutchouc, et qu'on le remplit d'encre, plume immergée dans le flacon de la couleur de son choix.
Il faut pomper trois à quatre fois pour évacuer l'air et surtout laisser quelque secondes la plume dans le précieux liquide afin qu'elle ait le temps de remonter dans le sac lorsqu'on relâche l'ampoule de verre.
Ca, c'est la théorie...
Avant de me lancer, j'ai ouvert le stylo et inspecté soigneusement le sac, souvent sec sur les stylos que l'on chine ici ou là...
Précaution essentielle: je vous aime bien, mais pas au point de m'en mettre plein les doigts, non mais oh !

Tout est parfait...Je vais pouvoir remplir la bestiole, et tester cette plume en acier, privée de sa pointe d'iridium, et retaillée en oblique large (oui, on faisait ça souvent, à l'époque, et le résultat est rarement...professionnel)
En bon Shadock, je pompe...
(Caran d'Ache Hypnotic Turquoise, pour ceux qui ne manqueront pas de vouloir connaître avec quel liquide je saoule ma plume)
Posée sur le papier, je constate un débit confortable, mais surtout une parfaite douceur !
Le bourreau qui a amputé la plume de ce 303 de sa pointe a fait de l'excellent boulot !
Bien orientée, la plume correspond en effet à une OB, bien agréable de surcroît.


Voilà voilà....d'autres suivront !