Une petite histoire d'abord, mais vous pouvez sauter directement au paragraphe suivant.
J'ai vu ce stylo la 1è fois en photo sur le net il y a plusieurs mois, me demandant aussitôt comment on pouvait créer des stylos aussi farfelus et peu ergonomiques. Et puis les jours passant, mon avis a changé, mon regard sur ce stylo aussi, finissant par lui trouver une vraie originalité. Jusqu'au jour où je suis rentré chez Styl'Honoré et que Monsieur Arabian m'en mit dans les mains. Là, bang, le coup de foudre stylographique. Magnifique, costaud, unique, Pininfarina frappait fort encore une fois. Moi qui avait longtemps bavé dans ma jeunesse sur le coupé Peugeot 406... Et la plume n'était pas en reste, contrairement à ce que je pensai initialement. Un gros frein à cet achat quand même, le prix: 1500 euros. Pas pour moi ... Mais après plusieurs jours de réflexion et de simulations financières, je ne pu plus tenir, tant pis, après tout on ne vit qu'une fois, me voilà donc avec le stylo en poche.
Le soir même, essai impatient: catastrophe, après quelques lignes l'encre n'arrive plus dans le conduit. Je le manipule dans tous les sens, le rapporte le lendemain à Mr Arabian qui fait la même constatation que moi. Il le renvoie au SAV, qui le rend quelques jours plus tard en assurant qu'il n'y avait plus de problème. Las, après 24h d'essai, je ne constatai aucun changement, et le rapportai donc une seconde fois à Mr Arabian, qui le refourgue très énervé à Visconti en demandant un échange aussi sec. 2 semaines passèrent, un nouvel outil tout neuf m'attendait ... et bien sûr, le soir même, le même problème se présenta de nouveau. Et alors que Mr Arabian s'apprêtait à me rembourser, une idée lui vint: et si nous essayions la cartouche au lieu du converter ? Pourquoi pas, au point où nous en étions. Bingo, l'alimentation se fit de suite, et aucune interruption de débit, même une semaine après. Etrange, très étrange.
Depuis ce jour, j'ai plusieurs fois remplacé la cartouche par le converter, et le problème s'est estompé petit à petit. Voilà donc un stylo qui demande à être rodé. On pourrait néanmoins espérer qu'à ce prix, il démarre au quart de tour. D'ailleurs la plupart des acheteurs auraient demandé un remboursement complet. J'y ai pensé, mais plus j'écrivai avec ce stylo, plus je le tenai en main, plus je l'aimai et n'imaginai plus m'en séparer.
Place maintenant aux photos et au test. Ne m'en veuillez pas si je me contente du minimum, j'ai toujours eu du mal à mettre des mots sur du ressenti.
Et tout d'abord, on note d'emblée l'effort mis sur la présentation. Un tube en graphite et carbone comme le stylo, un aspect franchement moderne, qui ne demande qu'à être exposé dans une vitrine:
Duquel sort par le haut le dit stylo:
Un stylo massif (plus de 50 grammes), qui tient en main, mais pas plus épais ou plus long qu'un 149. Des lignes modernes et qui peuvent sembler agressives pour l'amateur de classiques, une agrafe proéminente (articulée) mais qui s'harmonise parfaitement avec la ligne, une très belle finition soulignée par quelques micro-vis disséminées sur le corps du stylo, on ne pouvait pas attendre autre chose / mieux de la part du designer italien:
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A la manière du Capless, la plume sort par rotation du corps:
Elle se présente, longue, élancée, mais très sobre, contrastant avec l'ensemble:
Et très vite, les doigts trouvent leur place sur le stylo. Celui-ci n'étant pas totalement rond contrairement à ce que peuvent laisser penser les photos, mais plutôt droit sur les côtés, permettant une parfaite préhension, nullement gêné par l'agrafe (les amateurs de Capless comprendront). Et à l'écriture, comment se comporte la bête ? Etonnamment bien, le plume est d'une douceur à peine croyable pour ce monstre de modernité, et passé les premiers problèmes d'écoulement, le débit est désormais sans faille et abondant (plume M), la légère courbure de la plume au bout (comme une spatule de ski me faisait remarquer Mr Arabian) étant censée permettre une écriture identique sous tous les angles.
Pas la peine néanmoins de chercher une quelconque souplesse, même si les becs s'écartent avec un peu de pression. Mais voici le résultat:
Voilà ce que je peux en dire aujourd'hui, je ne sais si l'expression "stylo d'une vie" est ici appropriée, je trouverai toujours un Graal à atteindre, mais je ne quitte plus mon Visconti, qui allie esthétique, performance, douceur et originalité. Qui émerveille d'ailleurs mes collègues chaque fois que je le sors en réunion (le seul inconvénient que je lui trouve: étant d'un naturel plutôt discret, je me fais forcément remarquer avec ce stylo, même si ce n'est pas mon idée première quand je le sors).
EDIT: je vous prie de me pardonner pour la qualité des photos, je n'ai pas d'appareil à la maison et me contente de l'Ipad et/ou d'un camescope.
