
Jusque-là, je ne m’étais jamais tellement soucié des différences entre les plumes, ce qui me plaisait, c’était l’idée du bel outil qu’on prend plaisir à utiliser. Mais dès que je l’ai essayé, j’ai compris qu’une plume de qualité changeait tout aux sensations d’écriture… Jusque-là habitué aux plumes fines, j’ai essayé ce modèle en pointe fine, mais aussi en large et en large oblique : j’avais envie de marquer une vraie différence avec mes stylos habituels, et de me contraindre à travailler mon écriture, alors pourquoi pas en me forçant à écrire moins petit ? Et quand j’ai essayé l’OB, j’ai eu le sentiment de trouver l’outil parfait, qui me poussait à mieux former mes lettres (ce qui n’était pas gagné…), et qui le faisait avec la plus grande suavité. Et quelle plume aristocratique, se posant sur le papier avec l’assurance due à son rang !

J’ai donc sauté le pas, en trouvant ce beau Faber-Castell d’occasion, à un prix bien plus accessible que les 435 euros qu’il fallait débourser pour un stylo neuf. C’est donc une plume qui m’a accompagné quotidiennement ou presque jusqu’à maintenant, même si très peu de temps après, conquis par les plumes de qualité, j'ai décidé de lui adjoindre une plume fine, en l’accompagnant d’un Pelikan M400. Mais, chemin faisant, je m’aperçois que cette plume OB si agréable n’était pas si passe-partout que je l’attendais, et surtout qu’elle était si « facile » qu’elle m’incitait plus à écrire très vite qu’à contrôler la formation de mes lettres : très régulièrement, je me posais donc la question de la faire retailler en italique, pour affiner certains traits (donc m’aider à former mes « e » par exemple, sans avoir à écrire trop gros…) et surtout pour accentuer le contrôle de la plume sur le papier. D’origine, la plume donnait déjà de bonnes sensations, mais la glisse était si bonne qu’on était tenté de se laisser emporter, plutôt que de ralentir le mouvement pour rester bien ( ? ) lisible. Après une hésitation de près de deux ans, j’ai donc fini par déposer la plume chez M. Arabian, pour qu’il lui fasse une taille italique douce (une stub, quoi…). Il a donc beaucoup affiné la pointe iridium, et a marqué l’arrête finale :

J’ai trouvé la plume que j’attendais, douce et facile, mais aussi très bien contrôlée, et avec une variation agréable de l’épaisseur du trait. D’origine, la différence avec une plume B ronde était visible, mais sans être très marquée, maintenant elle est subtilement marquée : le côté italique est nettement visible, sans insister sur l’aspect « écriture calligraphique », et en conservant à la plume toute sa facilité d’utilisation. Voici une rapide image (pas très nette, je n’ai pas pu utiliser mon trépied…) montrant la différence entre la plume d’origine et ce qu’elle donne suite à sa retaille :

Le tracé du haut est celui de la OB « Arabian », avec la belle encre Sailor Bleu-noir, celui du bas est dû à l’OB d’origine, avec la très distinguée Diamine Umber (deux encres très proches de « caractère » : une couleur très lisible, d’une bonne densité, et d’une tonalité « éteinte » qui la rend très peu fatigante).
Pour finir, voici une dernière photo de ce stylo si attachant, sur une page d’écriture :
