Un article du journal Le Monde

On parle ici du fonctionnement et de la vie du forum, des rencontres... C'est aussi la partie du forum ou l'on peut se présenter.
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88francis
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Un article du journal Le Monde

Message par 88francis »

Bonjour à tous,

J'interviens très rarement et j'en suis fort honteux, mais je visite le forum au moins trois fois par semaine.
Aujourd'hui je viens de lire un article du Monde assez intéressant et je vous le communique. Comme c'est un article réservé aux abonnés je ne peux mettre un lien car mon numéro d'abonné est demandé pour le lire !!
Alors en voici une copie :
Bonne lecture

Amicalement

Francis

Le stylo, symbole d’une écriture en voie de disparition
Oubliés les pleins et les déliés ? Alors que l’expression manuscrite se fait de plus en plus rare au profit de la dactylographie, la pratique de l’écriture cursive reste essentielle pour le bon fonctionnement des méninges.

Par Pascale Krémer Publié aujourd’hui à 14h32

Lecture 9 min.

Article réservé aux abonnés

Alice fait ses devoirs, en Bourgogne, en 2015.
Alice fait ses devoirs, en Bourgogne, en 2015. CYRIL ENTZMANN / DIVERGENCE
Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez écrit à la main, où vous avez saisi un stylo et noirci une feuille de papier ? « Quelle drôle de question ! », se serait exclamé votre interlocuteur, au siècle dernier. Désormais, le silence se fait. Puis l’effort de mémoire. « Ah si, je sais ! J’ai laissé un mémo sur le frigo, samedi, pour les courses… »

Pas de doute, l’écriture manuscrite figure sur la liste « Tout se perd » ­tenue par les nostalgiques de l’ère prénumérique. Que reste-t-il, dans nos vies d’adultes, de cette pratique ancestrale ? La signature, éventuellement précédée d’un « Lu et approuvé », le formulaire administratif, les dix interminables lignes à recopier pour se porter caution, l’adresse sur l’enveloppe, la somme en lettres sur le chèque, l’info vite notée, au téléphone. Et le mot d’excuse sur le carnet de correspondance, rare occasion, pour un parent, d’exhiber ses compétences en graphie fine.

Les lettres, les cartes ? Remplacées par des prospectus au fond des boîtes, elles ne représentent plus que 4 % de l’activité postale. Les vœux, les condoléances, les félicitations, les joyeux anniversaires ? Expédiés par courriel ou SMS. Plus rapide, plus facile, plus amusant, l’on ajoutera une image animée. Les listes de tâches à accomplir ? Sur l’application Notes du smartphone. Lui, au moins, on ne l’oublie pas sur la table de la cuisine… La réunion au bureau ? S’y présenter sans ordinateur ni tablette, simple carnet en main, c’est passer pour un rétrograde dilettante, peu pressé d’agir et de communiquer.

« Mon neveu de 16 ans ne sait pas envoyer une lettre. Où noter l’adresse sur l’enveloppe, où coller le timbre ? » ­Vanessa Mahabo, auteure du blog « N’oublie pas d’écrire »
« Nous continuons d’écrire beaucoup, mais différemment, sur outils numériques. Désormais, l’écriture la plus ­répandue est dactylographique », pose Jean-Luc Velay, chercheur CNRS au laboratoire de neurosciences cognitives de l’université d’Aix-Marseille. Le clavier évince papier et stylo, qui « semblent incompatibles avec les nouvelles dimensions spatiale et temporelle de la communication écrite », poursuit-il. « Nous écrivons souvent simultanément à plusieurs personnes dans le but d’acheminer un message très rapidement. »

Evidemment, les plus jeunes sont d’emblée pointés du stylo. Pour eux dont les doigts, la voix, sont devenus commandes numériques, l’écriture manuelle n’est plus qu’attendrissant vestige d’une époque révolue. Dans les chambres d’enfants, l’on ne piétine plus ni crayons, ni feutres, ni pastels. Les petits carnets, les journaux intimes se font plus rares dans les grottes adolescentes. « Mon neveu de 16 ans ne sait pas envoyer une lettre. Où noter l’adresse sur l’enveloppe, où coller le timbre ? Lors d’une commande sur Internet, il a indiqué son mail comme adresse de livraison », s’affole ­Vanessa Mahabo, 30 ans, auteure du blog « N’oublie pas d’écrire », qui tisse des correspondances entre particuliers.

L’école, dernier bastion

L’école, le collège, le lycée constituent pourtant l’ultime bastion de l’écriture manuscrite. Les enfants et les ados sont « les derniers des Mohicans, tout cela grâce aux profs, qui n’écrivent plus que sur les copies et éventuellement sur une liste de courses », ironise Mara Goyet, professeure d’histoire au collège, écrivaine et blogueuse. « Même s’ils sont plus lents qu’avant, les collégiens écrivent toujours beaucoup. » Ils y sont ­entraînés dès la moyenne section de maternelle, puis s’initient, en cours préparatoire, aux joies alambiquées des majuscules à l’ancienne.

Car, au pays des moines copistes et de la littérature, l’école a pour mission d’entretenir la tradition calligraphique. Le culte, même, voué à l’écriture, cursive de préférence (« en attaché », disent les petits). En témoignent le choix cornélien et solennel effectué par l’éducation nationale, en 2013, après concours de graphistes, de deux nouveaux modèles d’« écriture cursive recommandée » ; la quinzaine de nouvelles enseignes de ­papeterie haut de gamme apparues en une décennie (Papier tigre, Papier merveille, Le papier fait de la résistance…) ; ou encore l’opération « Paris’écrit », en mai, dans la capitale, incitant les promeneurs à renouer avec les effusions sur carte postale.

Pendant les vacances, août 2019, entre cousines, écriture de poèmes et de chansons.
Pendant les vacances, août 2019, entre cousines, écriture de poèmes et de chansons. STÉPHANIE TETU
« Nous avons un attachement affectif à l’écriture manuscrite, à laquelle nous avons été formés enfants, et qui suscite les mêmes crispations que l’orthographe, observe le docteur en neurosciences Jean-Luc Velay. Et nous en rajoutons avec l’écriture cursive, qui s’était jadis imposée pour éviter de lever la plume et de faire des taches d’encre… » Selon lui, adopter la forme « script », semblable à celle des livres, comme l’ont fait Finlandais, Américains et Canadiens, et dont les « études ont montré qu’elle était aussi rapide, voire plus, à lisibilité comparable », n’aurait rien d’hérétique. D’autant que, dès la classe de 6e, tous les enfants concoctent leur propre cocktail cursif-script.

Pas question, en revanche, pour le chercheur, de renoncer totalement à écrire manuellement, à ce lien tissé ­entre main et cerveau, corps et esprit : « En traçant la lettre se crée une mémoire motrice dont on se sert ensuite pour identifier visuellement la lettre. Il existe une interaction très forte entre écriture et lecture. » Elaboration de la pensée, mémorisation, contrôle de la forme orthographique… Le bille l’emporte haut la main sur le clavier. Encore faut-il le manier avec dextérité.

« Je vois des “e” commencés par la droite, des “t” partant du bas, des stylos mal tenus, des mains qui souffrent » Delphine Guichard, enseignante de CM1-CM2
Le hic du Bic, c’est qu’écrire devient lent, fastidieux, douloureux, même, pour une part grandissante des élèves. Les graffitis continuent de ­couvrir les tables, les petits mots de ­circuler en douce, mais au moment de recopier un paragraphe, les « Stop, madame, stop ! » fusent dans la classe. « On râle quand on ouvre le cahier côté leçons. A 17 heures, on a mal au poignet », assurent Lilou et Myrtille, 12 ans et 13 ans, pourtant brillantes collégiennes du Lot-et-Garonne.

« Je vois des “e” commencés par la droite, des “t” partant du bas, des stylos mal tenus, des mains qui souffrent, des ­cahiers pas jolis », s’inquiète Delphine Guichard, enseignante de CM1-CM2 en Loir-et-Cher et auteure du blog « Charivari ». Au collège, la graphie mal maîtrisée et son corollaire, les écrits illisibles, se répandent, note le dernier rapport de l’académie de Créteil sur l’éducation prioritaire. « Cela a empiré depuis mes débuts, en 1992. Les élèves ont des écritures perturbantes pour le lecteur, pensent qu’il est normal de souffrir, et sont si lents pour prendre des notes que, même en terminale, je dois parler à un rythme de dictée », regrette Nicolas Lakshmanan, professeur de lettres au lycée de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime).

Cours de rééeducation en écriture

Pour Laurence Pierson, d’évidence s’opère « une prise de conscience que l’écriture manuscrite est au cœur du problème scolaire ». Regard clair sous une chevelure bouclée, l’ex-institutrice de Ménilmontant, reconvertie en graphopédagogue, dispense des cours particuliers de rééducation en écriture, dans le 19e arrondissement parisien. « Après Mai 68, l’écriture a été réduite à la science des ânes, aux lignes, aux brimades, à la copie des leçons de morale, rappelle-t-elle. Il fallait être créatif ! Le temps consacré à l’apprentissage de l’écriture s’est ­réduit comme peau de chagrin, pour ne plus dépasser deux heures par semaine. »

Moins d’entraînement, et l’automatisation du geste n’est plus parfaite, ce qui affecte orthographe et grammaire. « Comme dans la conduite auto, si l’on ­réfléchit en passant les vitesses, on n’est ­jamais à l’aise sur la route », décrit-elle, avant d’incriminer « les photocopies, les exercices à trous, les parents qui, n’écrivant plus, rendent cette activité moins désirable pour l’enfant ». Et surtout la très faible, voire l’inexistante, formation des enseignants en la matière (scripturale). « Nous arrivons à la troisième ­génération de professeurs non formés au geste d’écriture. Eux-mêmes n’ayant pas appris, ils ne peuvent pas transmettre. »

Alice fait ses devoirs, en Bourgogne, en 2015.
Alice fait ses devoirs, en Bourgogne, en 2015. CYRIL ENTZMANN / DIVERGENCE
Sa collègue de cabinet (Ecriture Paris), Isabelle Freitas, toujours institutrice en maternelle, observe « au fil des années, des enfants qui ont plus de mal à utiliser leurs mains, des doigts insuffisamment musclés, des pouces qui ne peuvent pas faire la pince, par habitude de balayer l’écran… » Dans les familles, surtout populaires,les coloriages, dessins, découpages et autres pâtes à modeler ont été remplacés par des jeux à pixels. Comme ceux des orthophonistes dans les années 1960, les cabinets de graphothérapeutes (ou de psychomotriciens spécialisés) fleurissent donc partout en France « prospérant sur le déficit de l’éducation nationale », déplore Mme Pierson. « Parmi les enfants que nous recevons, 80 % n’ont aucun problème physique, neurologique, cognitif. Ils n’ont juste pas reçu de cours adaptés. »

Les adultes aussi réclament de l’aide : des enseignants payant de leur poche pour améliorer leur graphie et ­savoir dispenser les bons conseils, des cadres handicapés de l’écriture après des décennies de clavier, qui souhaitent passer un concours ou adresser des vœux manuscrits aux clients… Car, contrairement au vélo, la danse des doigts s’oublie. Cette « activité sensorimotrice très fine demande un entretien, assure M. Velay, sinon notre cerveau perd une plasticité, et elle devient plus difficile ».

Limiter l’usage du clavier

Les professeurs de l’université anglaise de Cambridge se sont plaints, en 2017, de copies tellement illisibles que leurs auteurs devaient être convoqués pour en dévoiler le contenu. Certains de leurs consœurs et confrères français, lassés de faire cours devant des dos d’ordinateurs, dans un cliquetis de claviers, puis de devoir déchiffrer des hiéroglyphes, se rebellent, limitant l’usage, interdisant même ces « armes de distraction massive », selon les termes d’Olivier Esteves, professeur d’anglais à l’université de Lille.

Passer la tête dans un amphithéâtre revient à pénétrer une forêt d’ordinateurs. Victor, 24 ans, tout juste sorti de Sciences Po Paris, s’est offert une rééducation avant de passer, et de réussir, un ­concours de la haute fonction publique. « J’écrivais mal, trop petit, je peinais à relire mes propres brouillons. Dès le premier jour de mes études supérieures, j’ai pris tous mes cours sur ordi. Au bout d’une heure trente, en amphi, tout le monde est sur les réseaux sociaux, dans ses mails ou à avancer sur une autre matière… Du coup, mon écriture a empiré. » Or pour les examens, il lui fallait renouer avec l’encre. « Discriminatoire ! », à l’en croire.

« L’ordinateur libère aussi certains élèves, capables d’un coup de choses étonnantes, de trouvailles graphiques » Françoise Cahen, prof de lettres au lycée d’Alfortville
L’usage des ordinateurs et tablettes lors des examens ne semble pas à l’ordre du jour, ni du lendemain, dans l’enseignement supérieur – hormis en médecine et au sein de quelques business schools. Prendre des notes à l’ancienne est un gage de réussite, ont prouvé des travaux, notamment américains, qui ne s’arrêtent pas à l’argument de la concentration : puisque écrire à la main coûte, l’étudiant synthétise davantage le propos, opère une première « digestion » qui facilite ses révisions.

Des enseignants de cours moyen, de collège, de lycée, attachés au stylo-plume comme à leur premier 20 sur 20, en viennent pourtant à s’interroger. « Sans abandonner l’écriture à la main, l’école n’aurait-elle pas un pas à faire du côté de l’écriture numérique, qui est tellement demandée dans la vie courante ? » La question taraude Françoise Cahen, prof de lettres au lycée d’Alfortville (Val-de-Marne) et formatrice académique. Elle est la première à plonger ses élèves dans les brouillons d’écrivains, à les faire rédiger sur support papier.« Mais l’ordinateur, constate-t-elle, libère aussi certains, capables d’un coup de choses étonnantes, de trouvailles graphiques, et même de lire le livre sur ­lequel on travaille, si le devoir est demandé sous cette forme ! »

Le stylet, avenir de l’écriture manuscrite ?

Pourquoi inculquer exclusivement un mode d’expression tombé en quasi-désuétude chez les adultes ? D’autant que, contrairement aux idées reçues, les adolescents ne brillent pas par leur dextérité au clavier. « Il faut poser la question de l’apprentissage de l’écriture dactylographique au collège, insiste M. Velay, tout en continuant à enseigner l’écriture manuscrite. » Histoire de se souvenir de l’usage du crayon si l’électricité venait à manquer. De savoir toujours lire les documents rédigés manuellement, ou manier le stylet sur tablette, qui convertit toute graphie en document numérique.

« Je crains que, sans le stylet, l’écriture manuscrite, cet acquis de l’espèce humaine, ne disparaisse en deux générations. Puis peut-être l’écriture tout court, avec la reconnaissance automatique de la parole, alerte le chercheur, redoutant une telle perte cognitive. Regardez comme les jeunes dictent de plus en plus leurs SMS… » Et l’écriture, donc la lecture, d’être un jour réservée à une élite.

Lire aussi « Etre un “digital native” ne rend pas meilleur pour prendre des notes »
Francis

Stylos :
Cross Century F, Verve F; Faber Castell Basic EF; Lamy 2000, Safari Charcoal EF; Montblanc 146 EF; Nakaya Cigar long Shobu UEF, Néo-Standard Kumo-tamenuri UEF; Parker Falcon EF, Sonnet EF; Pilot Namiki Custom 743 EF, Custom 823 F, Custom 845 F, Custom 912 PO, Elite 95S EF, Justus 95 F, Penmanship EF, Vanishing Point EF; Platinum 1776 UEF, Carbon Pen EF, Preppy EF (0,2); Sailor 1911 Profit noir 21 EF, Professional Gear Sapporo Slim Saibi Togi, Desk Pen EF; Shaeffer Connaisseur 811 M; Waterman CF F
Encre :
Iroshizuku Asa-Gao; Ajisai, Ama-Iro, Shin-Kai; Kiri-Same, Tsuki-yo, Tsuyu-Kusa, Kon-peki; Montblanc Einstein, Royal Blue; Louis Vuitton Bleu rêveur, Marron épicurien; Pélikan Edelstein Topaz, Sapphire.
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Fabrice
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Re: Un article du journal Le Monde

Message par Fabrice »

Merci Francis !

Merci pour ce très intéressant article. Mais ce n'est pas fait pour me remonter le moral, tout ça.
Faire les louanges de l'écriture manuscrite, c'est prêcher pour des convaincus sur ce forum... :mdr:

Je me souviens avoir vu deux images, ici peut-être, un comparatif de deux dictées d'écolier, l'une datant du début du siècle ( précédent ), une autre faite de nos jours, celle-ci inélégante, raturée, comme rédigée par un enfant enfiévré. L'autre était un modèle de régularité, respectant les interlignes, d'une distinction agréable à l'œil. Et je ne parle même pas des fautes de grammaire et d'orthographe qui feraient se retourner dans sa tombe Maurice Grevisse...
Je sais que quand j'étais gosse, je mémorisais mieux lorsque je recopiais mes leçons. Ecrire, c'est aussi ordonner sa pensée.

Mon neveu de 18 ans vient d'avoir le BAC. Je l'aime de tout mon cœur, mais je suis au regret de dire qu'objectivement, il ne le mérite guère. C'est trois fautes de français par ligne, des fautes d'orthographe, de grammaire, faites par inadvertance ou plus sûrement parce qu'il ne sait pas. Je ne parle même pas des maths. Et quand je lui fais remarquer, c'est le même refrain : " C'est pas grave" ou "c'est pareil".
C'est dit avec nonchalance, avec le sourire, et on s'en amuserait presque si ce n'était pas si triste.

Alors que s'est-il passé dans ce pays pour que tout soit allé de travers comme ça ?

Je dis "dans ce pays" parce que ça ne se passe partout ainsi, c'est une question de génération alors ?, celle des écrans ? Pas sûr : les petits Sud-Coréens hyper-connectés sont des bêtes en maths. Ils remportent des titres mondiaux en calcul mental.

Dans les pays de l'ex bloc communiste, on écrit de nos jours encore très joliment, je le constate tous les jours au boulot. Au Bic, c'est sûr, mais c'est lisible et élégant. Ca a un petit côté suranné maintenant, on n'a plus l'habitude de voir ça...................
88francis
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Re: Un article du journal Le Monde

Message par 88francis »

Bonjour,

Je partage les réflexions de Fabrice, et je rajoute qu'il y a une petite lueur d'espoir avec les stylets pour tablettes.
J'ai eu la possibilité d'utiliser pendant une demie journée une tablette Apple (iPad Pro Apple) avec un stylet. Le logiciel est suffisamment bien fait pour que le stylet sensible à le pression et à l'inclinaison permette de reproduite les liens et les déliés. Certes ce n'est pas une plume, mais c'est mieux qu'un Bic. La prise de notes est rapide et pour peu que l'on ait une écriture où les lettres soient formées, on peut transformer l'image en texte dactylographié. De plus les équations même complexes sont reconnues et donc converties.
Des amis qui enseignent à l'université ont vu des étudiants utiliser ce type de tablettes et ainsi prendre des notes durant les cours plus rapidement.
Alors soyons optimistes, et le jour où MB (ou d'autres) sortira un stylet…

Amicalement
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Cyrille81
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Re: Un article du journal Le Monde

Message par Cyrille81 »

88francis a écrit : 31 août 2019 15:35 Bonjour,

Je partage les réflexions de Fabrice, et je rajoute qu'il y a une petite lueur d'espoir avec les stylets pour tablettes.
J'ai eu la possibilité d'utiliser pendant une demie journée une tablette Apple (iPad Pro Apple) avec un stylet. Le logiciel est suffisamment bien fait pour que le stylet sensible à le pression et à l'inclinaison permette de reproduite les liens et les déliés. Certes ce n'est pas une plume, mais c'est mieux qu'un Bic. La prise de notes est rapide et pour peu que l'on ait une écriture où les lettres soient formées, on peut transformer l'image en texte dactylographié. De plus les équations même complexes sont reconnues et donc converties.
Des amis qui enseignent à l'université ont vu des étudiants utiliser ce type de tablettes et ainsi prendre des notes durant les cours plus rapidement.
Alors soyons optimistes, et le jour où MB (ou d'autres) sortira un stylet…

Amicalement
Je pense que MB avait sorti une sorte de stylet en partenariat avec Samsung, basé sur la série Starwalker. Néanmoins c'était limité aux smartphones Samsung et je suppose uniquement aux modèles Notes. Depuis MB a aussi sorti un bloc augmenté sur lequel on écrit avec avec stylo bille (malheureusement) StarWalker et ensuite, les écrits sont automatiquement envoyé dans l'application mobile (iOS et Android), cela fonctionne même sur les croquis et dessins. Je ne vois pas spécialement l'utilité d'un tel système personnellement, mais les personnes qui aiment bien avoir la version numérisée de tous leurs écrits, cela peut être utile. J'avais eu l'occasion de le tester une fois et c'est assez bluffant et immédiat dès qu'on appuie sur le bouton de synchronisation.
xcomm
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Re: Un article du journal Le Monde

Message par xcomm »

En parlant de stylet, c'est bien plus agréable que les claviers tactiles type iPhone. Je garde une très bonne expérience de Palm, où l'on peut écrire de façon manuscrite abrégée avec un alphabet nommé Graffiti.

Pourquoi ? Et bien parce que l'on a pas trouvé mieux au niveau ergonomie sur une si petite surface. J'ai eu un temps un téléphone tactile, et bien impossible à utiliser avec les doigts. J'ai dû utiliser un stylo tactile qui a aussi l'avantage de ne pas salir l'écran.

Sinon, j'ai relevé 3 passages marquant :
Nous arrivons à la troisième ­génération de professeurs non formés au geste d’écriture. Eux-mêmes n’ayant pas appris, ils ne peuvent pas transmettre.
C'est là le problème. Je regrette de n'avoir pas appris, ne serait-ce que durant les quelques années d'apprentissage (pendant 3 ans par exemple ?), le maniement et le bonne usage du porte plume, et la pratique calligraphique de l'écriture cursive. Je m'était procuré un libre de calligraphie, mais je n'ai jamais trouvé un manuel qui enseigne l'usage du porte plume, et de l'écriture cursive. C'est généralement axé sur des écritures anciennes, ou stylisée, et non sur la cursive scolaire, sa bonne pratique, la bonne position de l'outil et son maniement qui aiderait l'écriture dans son quotidien.

Je me souviens qu'au lycée, les dictées de certains professeurs étaient tellement rapide, que l'on devait martyriser les lettres, pour suivre le flot d'écriture. Est-ce normal de leur part ? J'en suis arrivé à manger les "r" en ne formant plus la boucle en haut à gauche, le rendant assez proche du "n". C'est seulement des années plus tard que je me rends compte que j'ai gardé cette anomalie d'écriture, et pas simple de revenir à cette lettre pleinement formée dans le feu de l'action.

Cette « activité sensorimotrice très fine demande un entretien, assure M. Velay, sinon notre cerveau perd une plasticité, et elle devient plus difficile ».
Pour l'avoir expérimenté, c'est certain. Lorsque vous reprenez après une longue abscence, votre écriture est moins belle et plus pataude.

« Il faut poser la question de l’apprentissage de l’écriture dactylographique au collège, insiste M. Velay, tout en continuant à enseigner l’écriture manuscrite. »
Même chose, l'apprentissage des fondamentaux reste primordial, y compris le bon usage de la dactylographie, qui visiblement ne semble plus enseignée.
Matamunee
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Re: Un article du journal Le Monde

Message par Matamunee »

Par curiosité j'ai cherché cette nouvelle norme
PDF cursive 2013

C'est toujours rigolo de se replonger dans la calligraphie de notre enfance
88francis
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Re: Un article du journal Le Monde

Message par 88francis »

Bonjour voici un nouvel article du journal Le Monde qui décrit l'usage de la tablette et du stylet dans l'apprentissage de l'écriture
Bonne lecture
A Rennes, tablette et stylet à l’école maternelle
Dans l’ouest de la France, 130 maternelles ont adopté la valisette Kaligo pour entraîner les plus jeunes à l’écriture cursive.

Par Pascale Krémer Publié aujourd’hui à 08h42

Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Dans une école à Nice, en 2013.
Dans une école à Nice, en 2013. Eric Gaillard / REUTERS
C’est drôlement bien ! » La maîtresse d’école parle comme dans Le Petit Nicolas, de Goscinny et Sempé, mais l’objet de son enthousiasme ne fleure pas la nostalgie des années 1950. C’est une application sur tablette fonctionnant avec ce qui se fait de mieux en intelligence artificielle, grâce à laquelle ses élèves entrent au cours préparatoire fiers de leur écriture « en attaché ».

Catherine Madiou dirige, à Rennes, l’école maternelle Guyenne, tout en y enseignant en grande ­section. Quartier Villejean-Beauregard, au cœur de hauts ensembles d’habitat social. La maternelle de Mme Madiou, classée éducation prioritaire, riche d’une vingtaine de nationalités, a obtenu de la mairie de ­Rennes la valisette Kaligo, ses six tablettes avec stylets, son application et la formation adéquate, en proposant un travail sur l’écriture. « Dada » assumé de la professeure des écoles quinquagénaire, aux cheveux courts et larges créoles, qui ne peut s’empêcher de « trouver ça très beau, l’écriture cursive ».

« Le budget reste un frein »

« Et comment fonctionne ce Kaligo, plus précisément ? », demandera-t-on, avec boucles bien formées et majuscule de début de phrase. Une application d’apprentissage de l’écriture sur tablette, stylet en main, fournit en temps réel à l’élève des retours sur la qualité de sa graphie. En 2013, la start-up bretonne Learn & Go répond à un appel à projets numériques du ministère de l’éducation sur les apprentissages fondamentaux. Gagné. Les quatre années suivantes, l’entreprise de ­logiciels collabore, à Rennes, avec l’école de professeurs, l’académie et le laboratoire de recherche publique Irisa, qui réunit notamment CNRS, universités de Rennes et de Bretagne-Sud.

L’invention, commercialisée fin 2016 (à 60 euros par an et par classe), est aujourd’hui adoptée par 130 classes de maternelle et CP, surtout dans l’ouest de la France. « Le budget des écoles reste un frein, bien que nous ayons baissé nos tarifs. Et passé le soutien initial, l’éducation nationale ne promeut pas », résume Amélie Le Roux, responsable développement de la start-up très attendue, en revanche, dans les pays anglo-saxons.

Exercices personnalisés

Deux fois vingt minutes dans la journée, les élèves du cours moyen de Cathy Madiou s’entraînent donc à l’écriture cursive avec un stylet équipé de cale-doigts, main posée sur l’écran de la tablette. Sur le profil de ­chacun, qui garde mémoire des progrès, l’enseignante a prévu les exercices personnalisés à réaliser en autonomie. Instantanément, l’intelligence artificielle analyse le geste graphique du scripteur, la pression exercée sur l’écran, et acte erreurs et réussites : la lettre tracée change de couleur, une jauge se remplit de vert, de rouge, une étoile apparaît…

« C’est un support de plus, qui permet à de nombreux enfants d’entrer plus facilement dans l’écriture ­cursive », témoigne l’enseignante, pourtant éloignée de toute béate technophilie. Pour elle, qui montre aussi bien la calligraphie à la plume que les différentes typographies d’ordinateur, les écritures manuscrite et ­numérique ne sont ni incompatibles ni exclusives l’une de l’autre. « Il ne faut pas oublier, il faut compléter. »

« L’aspect ludique donne de l’appétence pour écrire. Les élèves peuvent s’autocorriger plutôt que ­recommencer après le passage de la maîtresse » Catherine Madiou, directrice de l’école maternelle Guyenne, à Rennes
Si Kaligo a emporté son adhésion, depuis trois ans, c’est que « les enfants en difficulté ont souvent le poignet peu souple » et que « le stylet glisse, permet plus de fluidité du geste que le crayon ou la craie ». Ce n’est pas tout. « L’aspect ludique donne de l’appétence pour écrire. Les élèves peuvent s’autocorriger plutôt que ­recommencer après le passage de la maîtresse. Le replay me permet de visualiser les tracés, les erreurs, donc d’adapter le graphisme suivant. » Une fois chargée, l’appli peut s’utiliser hors ligne.

Un prêt de tablette durant le week-end, ou les vacances, permettrait aux petits qui peinent de s’entraîner davantage, songe-t-elle désormais, sans craindre d’introduire un écran supplémentaire dans les foyers. « Au contraire ! En janvier, nous avons invité les parents à constater l’évolution de l’écriture de leur enfant. Nous en avons profité pour ouvrir la discussion sur les écrans, leur usage, et expliquer qu’ils pouvaient être des outils pédagogiques. »

Lire aussi Le stylo, symbole d’une écriture en voie de disparition
xcomm
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Re: Un article du journal Le Monde

Message par xcomm »

Merci Matamunee. Je vais regarder avec attention.
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Skyzophrenique
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Re: Un article du journal Le Monde

Message par Skyzophrenique »

J'ai voulus poster ce sujet mais je me suis fait devancé...

C'est drôle parce que je me posais la question ce soir (1er jour de fac) s'il l'ordinateur me sera utile... je trouve qu'on retient mieux à l'écrit, on est plus réactif, on "tape pas tout ce que dit le professeur" on réfléchit, on note l'essentiel.

Mais j'ai triste de voir (aujourd'hui) cette "forêt de dos d'ordinateur"...

Mais je pose la question:
L'ordinateur est-il plus utile ? Ma passion pour la plume me voile peut-être la réponse ? Je ne sais pas.
"Le plus important dans une robe, c'est la femme qui la porte." -Yves Mathieu-Saint-Laurent.
"J'ose tout ce qui sied à un homme; qui n'ose point n'en est plus un."-William Shakespeare.
xcomm
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Re: Un article du journal Le Monde

Message par xcomm »

Essaye de faire un schéma instantané à l'ordinateur, sans être obligé d'ouvrir un logiciel complémentaire et de l'intégrer ensuite, et surement la même chose pour une équation. Pour t'aider à voir ce qui te convient le mieux.

Mon rêve, si j'étais étudient serait de n'avoir aucune note de cours à prendre, et de vraiment pouvoir suivre 100% du cours, et d'avoir accès à sa vidéo, ou au minimum à une version identique déjà écrite. Avec les outils modernes, c'est dans le domaine du tout à fait réalisable. Polycopiés, Stencil ou version numérique, en fonction du souhaits de l'élève, où l'on aurait juste à annoter quelques points personnel sur le polycopié, en fonction des explications.
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Mrs Hobie
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Re : un article du journal Le Monde

Message par Mrs Hobie »

Skyzophrenique a écrit : 02 sept. 2019 20:42 C'est drôle parce que je me posais la question ce soir (1er jour de fac) s'il l'ordinateur me sera utile... je trouve qu'on retient mieux à l'écrit, on est plus réactif, on "tape pas tout ce que dit le professeur" on réfléchit, on note l'essentiel.
Il faudrait que je retrouve les références, mais il y aurait en effet des études qui vont dans ce sens : la prise de notes manuscrites favorise l'analyse et la mémorisation, bien davantage que l'ordinateur ...

Et sinon témoignage d'enseignante : pour ma part, je n'aime toujours pas taper les corrigés à l'ordinateur, je n'ai pas l'impression de faire des mathématiques, mais de la bureautique. Je sens clairement que mon cerveau est concentré sur "comment mettre en forme" (j'utilise Dmaths pour LibreOffice) et non pas sur le contenu mathématique. Et quand c'est une nouvelle partie de programme, j'y passe un temps fou (car double réflexion )
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Re: Un article du journal Le Monde

Message par BillHoony »

Le stylet numérique consomme des électrons, contrairement aux stylos et crayons traditionnels, non ?
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Re: Un article du journal Le Monde

Message par Tumulus »

88francis a écrit : 31 août 2019 15:35 Bonjour,
Alors soyons optimistes, et le jour où MB (ou d'autres) sortira un stylet…

Amicalement
Mais Montblanc l'a déjà sorti il y a plusieurs lunes, je l'avais essayé il y a plusieurs années !!!
En collaboration avec Wacom si mes souvenirs sont bons...
https://montblanc-boutique-strasbourg.c ... an-tactile
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Re: Un article du journal Le Monde

Message par o1984 »

Depuis les Grecs et les Romains on sait que "qui scribit bis legit" (celui qui écrit lit deux fois)…
Malheureusement, une idée absurde est très répandue, celle qui laisse croire que le cerveau est comme un ordinateur (et sommairement un disque dur).
Dans l’apprentissage, tout le corps a une grande importance, et pas seulement "le cerveau". Le geste en particulier.
Sur le clavier, toutes les touches se ressemblent, au détail près du dessin sur le dessus… le geste "d'écriture" est pratiquement le même. Le geste manuscrit pour former un g, un f… est à chaque fois différent, plusieurs parties du corps sont activées. Les affects sont aussi de la partie…
(Ce que dit Mrs Hobie est révélateur et instructif)
Des travaux montrent l'activité cérébrale en lien avec le reste du corps; entre autres ceux de Gerald Edelman, Antonio Damasio … et Lev Vygotski pour comprendre l'enseignement/apprentissage et le développement des fonctions psychiques supérieures.
"La liberté, c'est de dire que deux et deux font quatre. Quand cela est accordé, le reste suit." G.Orwell (1984)
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