Couleur de l’encre - coloris perçu
Posté : 16 juil. 2020 21:51
L’Edelstein Moonstone est véritablement une encre dont j’apprécie les subtilités d’ombrage, ainsi que j’ai voulu le montrer dans ma revue et puis aussi ici.
Sa forte variabilité est sensible aux items que nous avons tous ici croisés, lorsque nous jouons avec les caractéristiques combinées de différents stylos-plume et papiers. C'est l’un des aspects les plus plaisant de la calamophilie, je crois.
Voici d’ailleurs un exemple, simplement avec différents stylets, au sens large, sur du Tomoe River 52 gr/m²...
Photo en couleur au soleil :
Scan, lui aussi "en couleur" :
Quand on voit les différences flagrantes obtenues ici en "l'absence" de couleur, comment ne pourrions-nous pas débattre incessamment de la nuance plus ou moins prononcée de teal dans Tsuki-Yo ?
Je crois savoir que nous sommes nombreux à faire le constat d’une dissemblance de la colorimétrie renvoyée par chacun de nos yeux …
Pour mon cas personnel, c’est subtil, ça varie selon l’état de forme, l’environnement lumineux et l’éventuelle suspicion d’un toujours possible début de cataracte, mais enfin, même jeune, je faisais ce constat que mon œil gauche me présentait des nuances légèrement moins vives que le droit, plus chaudes également.
Cette entrée en matière ophtalmologique est là pour rappeler que, déjà, si un seul individu doit arbitrer entre chacun de ses yeux quand il s’agit de jauger une nuance, qu’en est-il des expériences propres aux uns et aux autres et de leur partage ?
Qui plus est si l’encre étudiée est consultée via le prisme de fichiers virtualisés, premier biais d’une possible distorsion colorimétrique lors de l’enregistrement numérique, le second étant celui de la restitution sur des écrans aux caractéristiques et réglages potentiellement innombrables.
Passée cette entrée en matière, je souhaiterais évoquer plus précisément mon expérience avec l’Edelstein Moonstone, qui est d’un gris moyen, justement susceptible de jouer le rôle d’agent neutre concernant les subtilités et variations de ressenti qui font aujourd’hui mon sujet.
Donc, j'ai noté la réitération d’une situation assez inconfortable ...
Voici :
Quand je regarde les pages encrées en Moonstone à la lumière du jour, non loin d’une fenêtre mais en évitant les rayons directs, l’encre n’apparaît particulièrement neutre.
D’ailleurs pour en juger par comparaison, je gribouille côte à côte de l’Edelstein et du crayon gris.
La même feuille, vue sous l’ampoule LED assez froide de ma lampe de bureau, (choisie expressément pour préserver le plaisir à l’usage des encres de couleur à la lumière artificielle), me donne à voir une légère différence entre ces deux gris, celui du graphite continuant à être interprété par mon référentiel cérébral visuel comme égal au neutre alors que l’encre me semble subir une très légère dérive froide, bleue, peut-être celle révélée par la chromatographie.
C’est ici qu’intervient le phénomène perturbant : alors que je suis satisfait de ma perception de la Moonstone, elle me paraît soudainement teintée de grège. Si je me détourne pour regarder la lumière solaire puis reviens ensuite à ma feuille sous la lampe, le gris Moonstone paraît retrouver la tonalité neutre que j’aime.
C’est comme si ce petit détour du regard vers le jour agissait comme un léger éblouissement qui recalibrerait ma programmation colorimétrique.
Voilà, rien de grave ...
Même si je pense que, surtout, l’environnement socioculturel, l’éducation, le vécu sont prévalents pour la fixation de nos goûts et dégoûts en matière de couleur, cela ne règle pas la question de ma perception changeante du gris de La Moonstone ; Là, c’est certainement le fonctionnement de mon système optico-cérébral qui intervient.
Je crois même que, dans la marge, ces éléments physiologiques non fiables peuvent influencer nos goûts, que nos défauts et qualités optiques, physiques, jouent un rôle sur nos choix esthétiques … Qui préfère les tons chauds, quand pour un autre ce seront les couleurs froides, etc.
Je me suis fendu de ce long pensum, certainement abscons, pour suggérer qu’en sus des éléments bien connus comme jouant sur le ressenti que nous avons d’une encre, les papiers et stylos-plume, d’autres paramètres propres à chacun d'entre nous, difficilement mesurables, et même évolutifs, entrent en jeu.
Et je n'évoque même pas la propension bien connue consistant à renier ce que nous avons un jour aimé.
Et, bien sûr, tout ceci ne repose que sur mes impressions, observations et déductions et je ne peux faire jouer aucun titre ni qualité pour les étayer savamment : il s’agit véritablement de « perception ».
Merci de votre attention, cet écran s’autodétruira dans les 10 secondes.
... / ...
Ah, tiens, ben non.
Sa forte variabilité est sensible aux items que nous avons tous ici croisés, lorsque nous jouons avec les caractéristiques combinées de différents stylos-plume et papiers. C'est l’un des aspects les plus plaisant de la calamophilie, je crois.
Voici d’ailleurs un exemple, simplement avec différents stylets, au sens large, sur du Tomoe River 52 gr/m²...
Photo en couleur au soleil :
Scan, lui aussi "en couleur" :
Quand on voit les différences flagrantes obtenues ici en "l'absence" de couleur, comment ne pourrions-nous pas débattre incessamment de la nuance plus ou moins prononcée de teal dans Tsuki-Yo ?
Je crois savoir que nous sommes nombreux à faire le constat d’une dissemblance de la colorimétrie renvoyée par chacun de nos yeux …
Pour mon cas personnel, c’est subtil, ça varie selon l’état de forme, l’environnement lumineux et l’éventuelle suspicion d’un toujours possible début de cataracte, mais enfin, même jeune, je faisais ce constat que mon œil gauche me présentait des nuances légèrement moins vives que le droit, plus chaudes également.
Cette entrée en matière ophtalmologique est là pour rappeler que, déjà, si un seul individu doit arbitrer entre chacun de ses yeux quand il s’agit de jauger une nuance, qu’en est-il des expériences propres aux uns et aux autres et de leur partage ?
Qui plus est si l’encre étudiée est consultée via le prisme de fichiers virtualisés, premier biais d’une possible distorsion colorimétrique lors de l’enregistrement numérique, le second étant celui de la restitution sur des écrans aux caractéristiques et réglages potentiellement innombrables.
Passée cette entrée en matière, je souhaiterais évoquer plus précisément mon expérience avec l’Edelstein Moonstone, qui est d’un gris moyen, justement susceptible de jouer le rôle d’agent neutre concernant les subtilités et variations de ressenti qui font aujourd’hui mon sujet.
Donc, j'ai noté la réitération d’une situation assez inconfortable ...
Voici :
Quand je regarde les pages encrées en Moonstone à la lumière du jour, non loin d’une fenêtre mais en évitant les rayons directs, l’encre n’apparaît particulièrement neutre.
D’ailleurs pour en juger par comparaison, je gribouille côte à côte de l’Edelstein et du crayon gris.
La même feuille, vue sous l’ampoule LED assez froide de ma lampe de bureau, (choisie expressément pour préserver le plaisir à l’usage des encres de couleur à la lumière artificielle), me donne à voir une légère différence entre ces deux gris, celui du graphite continuant à être interprété par mon référentiel cérébral visuel comme égal au neutre alors que l’encre me semble subir une très légère dérive froide, bleue, peut-être celle révélée par la chromatographie.
C’est ici qu’intervient le phénomène perturbant : alors que je suis satisfait de ma perception de la Moonstone, elle me paraît soudainement teintée de grège. Si je me détourne pour regarder la lumière solaire puis reviens ensuite à ma feuille sous la lampe, le gris Moonstone paraît retrouver la tonalité neutre que j’aime.
C’est comme si ce petit détour du regard vers le jour agissait comme un léger éblouissement qui recalibrerait ma programmation colorimétrique.
Voilà, rien de grave ...
Même si je pense que, surtout, l’environnement socioculturel, l’éducation, le vécu sont prévalents pour la fixation de nos goûts et dégoûts en matière de couleur, cela ne règle pas la question de ma perception changeante du gris de La Moonstone ; Là, c’est certainement le fonctionnement de mon système optico-cérébral qui intervient.
Je crois même que, dans la marge, ces éléments physiologiques non fiables peuvent influencer nos goûts, que nos défauts et qualités optiques, physiques, jouent un rôle sur nos choix esthétiques … Qui préfère les tons chauds, quand pour un autre ce seront les couleurs froides, etc.
Je me suis fendu de ce long pensum, certainement abscons, pour suggérer qu’en sus des éléments bien connus comme jouant sur le ressenti que nous avons d’une encre, les papiers et stylos-plume, d’autres paramètres propres à chacun d'entre nous, difficilement mesurables, et même évolutifs, entrent en jeu.
Et je n'évoque même pas la propension bien connue consistant à renier ce que nous avons un jour aimé.
Et, bien sûr, tout ceci ne repose que sur mes impressions, observations et déductions et je ne peux faire jouer aucun titre ni qualité pour les étayer savamment : il s’agit véritablement de « perception ».
Merci de votre attention, cet écran s’autodétruira dans les 10 secondes.
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Ah, tiens, ben non.