La lecture régulière de ce forum a progressivement fait naître un désir de plus en plus vif d’entrer dans un univers qui m’était jusque là inconnu : les plumes japonaises.
J’ai choisi de franchir le pas il y a quelques jours avec un Sailor 1911. Je sais que ce stylo est déjà très documenté, et ne sera pas une découverte pour nombre d’entre vous. Mais je ne résiste pas à vous faire part de mes premières impressions !


C’est donc un stylo de forme très classique, dite Torpedo, si je ne m’abuse.
Il mesure 141mm, 124mm ouvert et 155mm posté. Le corps est en «résine précieuse», selon l’expression.
J’ai lu sur le forum que la «résine» des Sailor était de moindre qualité que celle des Mont Blanc. Celle-ci semble en effet de prime abord moins luxueuse. Mais je dois dire, après comparaison avec un Meisterstück 149 (qui n’est pas neuf, certes), que je l’ai trouvée beaucoup plus agréable au toucher, plus satinée, très douce et sensuelle. Le stylo est trop récent pour faire un retour sur son éventuelle fragilité ou sensibilité à la rayure, mais telle quelle, la sensation qu’elle donne est vraiment plaisante.

J’ai choisi la version «Silver» (j’ai un problème psychologique avec le doré), et les attributs sont donc rhodiés. La finition est superbe, les deux anneaux du capuchon et du corps sont très légèrement striés sur leur deux bords extérieurs. L’agrafe est gravée en relief sur deux épaisseur, et sa ligne générale est extrêmement élégante. L’anneau central est gravé avec les mots «Sailor Japan Founded 1911». Là aussi, la finesse de la finition est superbe.

Le stylo se recharge par cartouche ou converter, d’un format natif. Le converter, cela a déjà été de nombreuse fois noté, n’a qu’un seul défaut : sa taille. Il supporte un quantité d’encre bien moindre que les converters de format habituels. Cela dit, je n’ai encore jamais été pris en défaut en cours de journée. Mais il faut veiller à le remplir plus souvent que d’autre. Par contre, il se démonte aisément, par dévissage, et intégralement, ce qui rend le nettoyage très facile et rapide.
La jonction intérieure entre la section et le corps présente un petit joint d'étanchéité. Cela donne une impression très agréable et rassurante lorsqu’on on revisse le corps. Maintenant, si quelqu’un peut m’éclairer sur l’utilité technique de la chose, je suis preneur !

La plume est en or 21k rhodiée. C’est ici une H-B. J’utilise généralement des «M», mais suite à de nombreuses alertes sur ce forum quant à la différence de standard entre l’Europe et le Japon, j’ai opté pour une «B». Bien m’en a pris ! Elle correspond plutôt à une petite M qu’à une grosse. Le débit est absolument parfait, il n’y a aucun raté, même après avoir réfléchi le stylo ouvert et en l’air quelques minutes. Elle historiée d’un fin liseré en rosaces, et marquée d’une ancre et du logo de Sailor.

Le Feed est très élégant également, avec les ailettes "sectionnées" sur une surface en triangle.

Bon, et alors, cette plume ? J’avais tellement lu de propos enthousiastes sur la douceur de ces plumes que ma première impression a été plutôt décevante de ce point de vue-là. Sans doute m’étais-je imaginé quelque chose de totalement utopique. Car la plume est effectivement très douce, rien à redire, mais somme toute tout autant que sur nombre de mes autres stylos. Par contre, elle offre une qualité absolument unique pour moi à ce stade. On a lorsqu’on écrit avec la sensation de véritablement sentir le papier dans les doigt. Comme si le contact de la plume avec ce dernier se transmettait aux doigts à travers la section. C’est tout à fait exceptionnel, et très addictif. La plume se fait simple vecteur du mouvement et s'efface derrière celui-ci. Autre qualité absolument remarquable, sa précision diabolique. Rien ne se perd du moindre mouvement de l’écriture, qu’elle que soit sa vitesse ou sa taille, elle réagit à la moindre inflexion en un éclair. C’est vraiment très impressionnant et donne un plaisir d’écrire à nul autre pareil, dans mon expérience actuelle tout du moins.

Ce stylo étant ma dernière acquisition, on comprend qu’il ait passé beaucoup de temps entre mes doigts ces jours-ci. Mais je dois dire que c’est vers lui que ce tourne instinctivement ma main désormais lorsqu’elle plonge à l’aveugle dans le plumier. Ce qui est plutôt un bon signe.
Au plaisir de lire vos réactions !