Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Essais et revues des stylos-plume.
pilotnamiki
Midnight Blue
Midnight Blue
Messages : 448
Enregistré le : 18 juil. 2010 11:37

Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par pilotnamiki »

Les bancs d’essai de Pilotnamiki
MAD PENS
Le comparatif des sixties
SHEAFFER PFM VS PARKER 75 STERLING

Comme nombre de lecteurs de ce forum, j’imagine, je me délecte depuis plusieurs années de la série « Mad-Men .» Cette remarquable création retrace l’existence tumultueuse d’un publicitaire de Madison-Avenue à New-York durant les années 60.
Image

Image

Tous les détails s’avèrent minutieusement reconstitués, à l’exception d’un seul, les instruments d’écriture. En effet, du big-boss à la secrétaire, tout le monde emploie le même modèle de Parker Jotter à bille, beaucoup trop « bas-bleu » pour l’élite de la « réclame ! »

Image

Moi, Pilotnamiki, je me propose donc de découvrir le compagnon d’écriture de Don Draper, le héros ambigu de cette riche saga. En tant que dirigeant ou du moins, premier responsable créatif, il lui faut un stylo plume, seul digne de son rang.

Image

De plus, en bon héros américain, il lui faudra jeter son dévolu sur ce que la nation à de meilleur à offrir, pas sur une importation des anciens ennemis de l’Axe…
La série se situe actuellement à la 5ème saison (aux Etats-Unis) et juste au milieu de la décennie,-en fait en 1966- notre homme devra donc opérer un choix entre deux stylos vraiment différents, à savoir le massif et très technologique Sheaffer Pen For Men
Image

ou bien, le luxueux et ergonomique Parker 75.

Image

Afin de rendre cette fantastique expérience réalisable, je me suis donc confectionné une machine à remonter le temps, sous la forme, non pas d’une De-Lorean, mais d’une Buick Riviera 1964, plus anonyme dans la circulation de l’époque…

Image

Je me sens un peu nerveux avant la rencontre du « grand homme », sa réputation l’ayant largement précédé.
http://www.youtube.com/watch?v=tOQfBdCT-AI
Direction la Third Avenue où Don Draper m’attend à 14 h précises. Je l’ai rencontré quelques jours avant mon entrevue dans son bar favori en train de descendre solitairement quelques Bourbons. Nous avons sympathisé et je lui ai fait croire que je possédais une chaine de papeterie et que j’aurais besoin de solliciter ses conseils. Une réunion informelle doit se tenir dans son bar favori et non dans sa nouvelle agence..

Image

J’atterris discrètement –oui car ma Buick vole bien-sûr, en voici la preuve : http://www.youtube.com/watch?v=sm9nEQtn7KU
- dans une place un peu à l’écart et je m’extirpe du luxueux cockpit tendu de cuir et de chrome.

D’un pas décidé, je franchis l’avenue via un passage piéton à la vue du signal vert « Walk » et me voici de l’autre côté, à une encablure de notre lieu de rencontre. L’élégance des autochtones me saute littéralement au visage. Hommes cravatés aux costumes impeccables et surtout représentantes du « beau-sexe » en jupes, robes cintrées, tailleurs, talons, quel ravissement pour un homme du 21ème siècle obligé habituellement de subir l’affligeant spectacle du casual-wear sous prétexte-fallacieux-de confort et de fonctionnalité…

Image

Je me suis d’ailleurs mis à la page avec un impeccable costume prince de Galles et j’arbore une de ces cravates fines, typiques des années soixante !

Image

Me voici arrivé à destination, je pousse le porte du PJ Clarke’s, immédiatement, une fumée politiquement incorrecte me picote les narines.
Image

Subitement, un homme en costume élégant se dresse et me hèle d’un air chaleureux, Don Draper a immédiatement décelé le frenchie décalé que je suis et m’invite courtoisement à sa table. Après une virile poignée de main, je prends place sur la banquette en moleskine rouge, face à mon interlocuteur qui me dévisage d’un air goguenard…
Image
Don Draper : Vous semblez perdu ici, mais c’est normal, ça doit vous changer beaucoup…
Votre serviteur : (un peu décontenancé) : En effet, New York dépasse mes normes et l’entendement…
Don Draper : Et puis, ici, vous pouvez vous distraire .J’ai appris que votre pays ne comporte qu'une seule chaine de télévision en noir et blanc,en plus. Vous devez vous ennuyer à mort...
Votre serviteur : Are you joking Mr Draper ?
DD: Of course!!!! (rires soutenus)
Vs: On devrait en venir au fait Mr Draper…
DD : Arrêtez de m’appeler Mister, appelez moi Don, vous êtes en Amérique ici. Et vous, comment dois-je vous appeler, Monsieur, Mister, Sir, Pilot, -vous avez un prénom bizarre- ?
Vs : Comme vous voudrez, Don, il faudrait qu’on commence, mes lecteurs vont s’impatienter.
DD : Vos lecteurs ?
Vs : Oui, mes lecteurs du futur qui suivent notre conversation sur un écran d’ordinateur, une tablette ou de téléphone…
DD : Des lecteurs du futur avec des écrans d’ordinateur ??? Et des téléphones avec des écrans et pourquoi pas avec un juke-box et des appareils photos intégrés pendant que vous y êtes ? Une tablette avec un écran, vous pensiez à la boule de cristal de Mme Irma, non ? Vous avez l’air encore plus imbibé que moi après une dizaine de whiskies on the rocks. (rires)
Vs (exhibant un coffre à stylos en bois) : Voilà ce dont je vous avais parlé hier soir, Don, des instruments d’écriture dignes de votre rang.

Image

DD : Ok, je vais les examiner, mais expliquez moi tout, car je n’y connais rien.

HISTORIQUE
Vs : Vous connaissez Sheaffer et Parker ?
DD : Quand même. Attendez, il faut que je commande. Garçon !!
Le serveur :Oui Monsieur ?
DD : Un bourbon dry et pour vous frenchie?-regard mauvais du serveur à mon endroit.
Vs : Un Perrier avec une rondelle…
DD : Allez, une boisson d’Homme…
Vs :Je tiens à conserver les idées claires !
DD : Un bourbon dry également pour mon invité !
Moi : Mais…
DD : Pas de mais, les affaires ne se concluent pas avec du lait fraise ou de l’eau minérale.
Vs : That’s right Don…
DD : Allez-y, je veux tout savoir…
Vs :Au début des années 40, la firme Parker pen de Janesville Wisconsin a commercialisé un stylo révolutionnaire appelé Parker 51, à la forme fuselée et à la plume capotée, prenant de cours tous ses concurrents…

Image

DD : Je connais ce stylo, Roger-le copropriétaire de l’agence- en a eu un autrefois.

Image

Vs : Pour le contrecarrer Sheaffer pen de Fort Madison, Iowa, a perfectionné son traditionnel Crest, à plume conique en y adjoignant un système de rechargement ultra sophistiqué appelé Snorkel, en 1952. Pour schématiser, lorsque vous dévissez l’extrémité du style, un petit tube émerge du conduit, ce qui permet de recharger le stylo sans tremper la plume dans l’encrier.

Image

DD : Intéressant.
Vs : En réalité, surtout un détail marketing destiné a contrecarrer Parker et surtout la progression de ce satané stylo bille qui ravageait tout dans les années 50….Mais cela a fonctionné et les ventes de Sheaffer ont dépassé celles de Parker. L’inventeur de ce Snorkel, un obscur ingénieur du nom de Lynn P Martin a reçu une promotion et est devenu le bras droit du Chief Designer, le très respecté William Bunn !
DD : Les bons créatifs doivent être récompensés ! Ah, voilà nos consommations.
Vs : Merci .Je tends une pièce au serveur qui l’accepte d’un air dédaigneux…
DD : Goûtez moi cette merveille.
Moi (méfiant) : Après vous Don…
DD : Vas-y frenchie ou tu vas me froisser !
Vs : Ok ! Je m’exécute (et j’ai l’impression d’engloutir une gorgée d’acide chlorhydrique.)
Vs : Pouah !
DD : Allez, continue ton explication !
Vs : Vous me tutoyez maintenant ?
DD : Aucune différence en anglais, pal, je te tutoyais depuis le début et tu ne t’en rendais pas compte, you fool !
Je l’imaginais plus réservé et plus classe ce Don Draper, enfin je poursuis mon explication, un peu surpris par son comportement.
Vs : Du coup, panique chez Parker qui voit sa suprématie ébranlée.et qui décide de recruter un Chief Designer à la hauteur, afin de se renouveler, un certain Dorman, Don Dorman, dès 1953.
DD : Le créatif de la boîte porte le même prénom que moi, ça me plait !
Vs : Oui et on peut le considérer comme le Don Draper du stylo !
Don Draper sourit radieusement.
Vs : A l’époque, la firme Parker était dirigée par le fils du fondateur Georges-Safford, Kenneth Parker. Et c’est le petit fils, Dan qui avait eu l’idée lumineuse de faire appel à un élément extérieur afin de bousculer les conservatismes internes.
Ce Don Dorman, prenant acte du succès du Sheaffer Snorkel décide de se concentrer sur le système de chargement mais il va procéder de manière très différente en le simplifiant au maximum. Il crée une sorte de corps spongieux enrobé dans une enveloppe en téflon percée de petits trous. Des prototypes quasiment définitifs sont mis au point dès 1953.

Image

Image

Notez bien que la plume demeure visible sur le proto, mais pas dans la version définitive où une flèche sur la section indique la positon de l’extrémité. Pour remplir le stylo, on dévisse l’extrémité inférieure et on plonge la partie spongieuse dans un encrier (soit le stylo plume en haut) pendant 30 secondes. Par capillarité, l’encre imbibe la partie spongieuse et le stylo se remplit automatiquement, sans appuyer sur un bouton ou actionner un mécanisme complexe. Malheureusement, l’opération prend environ 30 secondes Et une fois le stylo rempli, il faut le retourner, revisser son corps et tremper la plume pendant une bonne seconde dans l’encre…

Image

DD : Juste le temps de se confectionner une dizaine de cocktails…

Image

Vs : Voilà le problème, en effet et en plus, bien qu’élégant, le nouveau venu ne se distingue pas assez de son prédécesseur esthétiquement et vaut beaucoup plus cher (une somme très élevée de 20 $ lors de son lancement en 1956).Pour ajouter à la confusion, le nouveau venu se nomme Parker 61 qui peut être aisément confondu avec 51.Et malgré son tarif, Parker perd de l’argent sur chaque modèle vendu…

Image

Image

DD : Un Don pas si génial que ça finalement…
Vs : Les ventes s’avèrent poussives, ce qui permet à Sheaffer de conserver le leadership sur le segment supérieur, en terme de volume et de préparer sereinement sa riposte pour la fin de la décennie 50 en tirant les leçons des erreurs de l’adversaire de toujours.
DD : Les collaborateurs qui ne tirent pas de leçon de leurs erreurs, je les vire de l’agence…
Vs :Ton univers impitoyable…
DD : I beg your pardon ?
Vs :Nothing !
DD : Go ahead !
Vs: Don Dorman se rattrapera par la suite en créant la première cartouche en plastique de la marque qui équipera en 1959 l’économique Parker 45, un immense succès jusque dans les années 2000…

Image[/URL]

DD : Vous recommencez avec votre délire sur le futur, en 2000 plus personne n’utilisera de stylo plume. On communiquera de planète en planète avec des instruments mystérieux et on rentrera en contact avec des aliens !
Vs : Si vous tenez jusque là, Don, vous verrez bien….Mais en 1959, Sheaffer présente sa bombe, un des deux modèles contenus dans cet écrin, le Sheaffer PFM, le Pen For Men, appelé également le stylo macho, à cause de son nom, bien-sûr, mais également de sa carrure.

Image

DD : Ah mais je le connais celui-là, il a une plume un peu bizarre, non ?
Vs : Vous êtes un connaisseur Don ! Un effet, ce stylo arbore une plume un peu spéciale que l’on examinera plus loin et il conserve le complexe système de rechargement à Snorkel de son ancêtre (il fallait bien l’amortir !)
DD : Qui a crée ce PFM ?
Vs :Le tandem William Bunn-Lynn Martin avec l’aide de deux ingénieurs, Gordon et Dudds pour cette fameuse plume que l’on examinera en détail plus loin !
DD : Et Parker dans tout cela ?
Vs : Ils vont encore tâtonner 5 longues années avant de trouver la bonne parade ! Kenneth Parker, le big boss en avait assez des formes profilées démodées et des instruments d’écriture peu ergonomiques. Dès le début des années 50 il avait confectionné un prototype avec un grip triangulaire rotatif, rendant la préhension plus aisée, notamment pour les gauchers. Cette idée plaît à Don Dorman et à Dan Parker, le fils de Kenneth. Ces deux là, amis proches, fonctionnaient en tandem, un peu comme Bunn et Martin chez Sheaffer et ils décident de pousser la logique encore plus loin. Non seulement, leur dernier né aura ce fameux grip, mais en plus, une plume rotative, orientable selon les désidératas du scripteur. En plus cette nouvelle plume n’est plus capotée mais apparente et offre une certaine souplesse, des caractéristiques inédites en 1962, année de lancement du Parker VP (pour Very Personnal !)

Image

Ce modèle marque une rupture fondamentale avec la production Parker des 20 années précédentes et le VP, malgré un succès mitigé va servir de base au futur haut de gamme.

Image

Image


En 1964, le Parker lance le 75 (pour 75 ème anniversaire de la firme, 1889+75= 1964, le compte est bon), un croisement entre le 45 pour le chargement à cartouches et le VP pour le concept général, le tout luxueusement habillé d’argent massif sterling-925/1000- à motifs quadrillés.
Image

Malgré un prix très élevé de 25$, le nouveau venu rencontre un immense succès, digne de ses ancêtres, les Duofold, Vacumatic et 51, vendus à des millions d’exemplaires chacun !

Image


DD : Ah oui, je le connais aussi celui-là, plusieurs de mes gros clients ont déjà signé un chèque avec…
Vs : Parfait Don, on va pouvoir se concentrer sur le design maintenant !

DESIGN

Vs : Prenez les tous les deux et considérez-les, impossibles à confondre, n’est ce pas ?
DD : En effet…
Vs : Ils n’ont pas été dessinés à la même époque et cela se ressent nettement. Le PFM provient en ligne droite de l’ère Eisenhower, les golden fifties. Il ressemble aux voitures américaines contemporaines, robustes, énormes et un tantinet baroques.

Image

Image pfmV fermé

Impossible de ne pas percevoir, à travers la plume sertie de Sheaffer, l’influence des ailerons popularisés par Cadillac dès la fin des années 40, une idée du grand designer Harley J Earl, considéré comme l'un des premiers stylistes automobiles de l'histoire.Il chapeautait le bureau de style de la toute puissante General Motors.

Image

Accessoirement ce Mr Earl a dessiné le révolutionnaire Waterman CF à cartouche en plastique en 1952…

Image

Le Parker, plus fin, plus sobre se font dans l’esthétique « moderne » parce qu'épurée des sixties où les surcharges de toutes sortes ont disparu, ou presque, comparez donc une Ford Fairlane 500 des années 58-59,

ImageFORD FAIRLANE 500
1958

avec une Fairlane de 1964 et vous verrez…

ImageFORD FAIRLANE 1964

Je trouve que ce Sheaffer PFM vous correspond bien Don, déjà le nom, Pen for Men…

DD : Ce nom me plait bien…
Vs : Vous ne me surprenez pas, mais de là où je viens, cette appellation pourrait faire scandale.
DD : Vous vivez dans un drôle d’endroit !
Vs : Vous n’imaginez même pas, Don !
DD : C’est marée basse, je vais recommander deux whiskies, quel air voulez-vous dans le juke-box ?
Vs : Un Julie London, please !
DD : Ok, je reviens tout de suite.
Don Draper discute avec le garçon, puis glisse une pièce dans le Wurlitzer, je reconnais les premières notes de « Fly me to the Moon ! »

Image

http://www.youtube.com/watch?v=w8r9ZPQ_828

Vs : Vous revoilà, on va pouvoir continuer, Don, à quoi vous fait penser ce PFM ?
DD : On dirait un quater back, avec ses épaules carrées !
Image

Vs : Bonne comparaison, Don, ses extrémités plates renforcent son aspect trapu, tout comme la large agrafe et sa bande de capuchon, sur certains modèles. En parlant du capuchon, remarquez qu’il tient par friction, grâce à trois petits picots. Observez aussi l’extrémité supérieure crénelée ergonomique pour une utilisation facile de la recharge par Snorkel. Il a existé jusqu’à 5 modèles de PFM, voire même davantage…
DD : Expliquez-vous !
Vs : Les PFM « réguliers » étaient numérotés de I à V, selon leurs types de plumes de capuchons, de finition et de tarif. Le PFM I possède des attributs en inox, une plume en alliage de palladium et d’argent (Pd-Ag), un corps et un capuchon en plastique.

Image

Le PFM II possède également cette plume Pd-Ag mais diffère du I par son capuchon en acier brossé et également son point blanc, synonyme de garantie à vie (contrairement à son petit frère.)

Image

Le PFM III Se distingue par sa plume en or 14 carats, son capuchon en plastique et ses attributs dorés.

Image

Le PFM IV possède également la plume or 14 k et des attributs dorés, mais avec un capuchon en acier.

Image

Le PFM V, sommet de la gamme, se distingue des deux précédents par son capuchon plaqué or strié.

Image

Les PFM II, III, IV et V arborent le point-blanc de la garantie à vie, les tarifs s’échelonnent de 10$ pour le PFM I à 25$ pour le PFMV, un écart totalement injustifié au regard de leurs performances respectives…
Il existait également une version « Autograph » du PFM-basée sur le PFM III-, dotée d’une bague de capuchon 14 carats sur laquelle on pouvait faire graver le nom de son propriétaire, un peu mégalo…

Image

DD : IL m’irait bien celui là !
Vs : Je n’en doute pas une seconde, Don ! Les coloris du PFM s’avèrent assez ternes, un noir, un bleu marine (blue navy), un vert assez sombre, un bordeaux et enfin un gris-bleu (ou le contraire) introduit bien plus tard que les autres dans la carrière de cet instrument d’écriture.
DD : C’est un stylo pour businessman, ces coloris ne doivent pas les choquer…
Vs : Exact, Don. Quel modèle préférez-vous ?
DD : J’aime bien la sobriété des PFM I et II et également l’opulence des PFM V et Autograph…
Vs : Bien, il est temps d’introduire son adversaire, le Parker 75 Sterling.

Image

DD : Il fait réellement haut de gamme, celui là !
Vs : Vous remarquez immédiatement la différence de carrure, le P 75 a une circonférence de 11 cm contre près de 14 pour le PFM.
DD : 14 what ?
Vs : Passez au système métrique, Don, ça fait environ 4.33 pouces pour le Parker contre 5.43 pour le Sheaffer.
DD : J’aime les petites colonnes dorées aux extrémités.
Vs : je trouve ces angles un peu discutables, mais ils font partie de la personnalité du 75, on les retrouve- sous forme d’évocation- sur le Parker Premier actuel…

Image

DD : J’aime l’argent massif et ce motif quadrillé, ça fait vraiment américain.
Vs : Sachez que c’est Don Dorman lui-même qui en a eu l’idée. Il s’est inspiré d’une tabatière anglaise du 17 ème siècle qu’il affectionne particulièrement…
DD : j’adore le prénom de ce type et, en plus, il fume, un homme, un vrai !Voilà comment cela se passe à l'agence!

http://www.youtube.com/watch?v=PtMfzasLbu8

Don Draper me tend un immense cigare et m’intime l’ordre de l’allumer. Je m’exécute, avale quelques bouffées et manque de m’étrangler.
DD : Si vous ne supportez pas ce misérable Havane, vous ne pourriez pas tenir longtemps à l’agence !
Vs : Au fait, je croyais Cuba frappé d’embargo…
DD : J’étais accro à leurs cigares avant la venue des rouges…
Vs : ça ne m’étonne pas, Don !
DD : Franchement, mis côte à côte, il m’évoquent un peu Stan Laurel et Oliver Hardy…
Vs : Vous exagérez un peu Don, mais effectivement, nous avons affaire à un stylo large, le PFM, contre un rival assez fin, en tout cas, pour une main masculine.
DD : Combien coûte ce Parker en argent ?
Vs : 25$, le même prix que le PFM V, ils entrent donc frontalement en concurrence. Notez également que le capuchon du 75 arbore une flèche dessinée par le grand designer new-yorkais Joseph Platt en 1933 pour le Parker Vacumatic…

Image

DD : New-York a toujours été le centre du monde !

Image
Vs : Oui, enfin si on veut et au XX ème siècle uniquement.
DD : Quelle jalousie chez ces frenchies !
Vs : Revenons à notre comparatif, si vous le voulez bien, lequel vous plait le plus, Don ?
DD : J’apprécie la carrure du PFM, mais j’avoue ne pas rester insensible à l’aspect luxueux du Parker, à ce stade, je repartirais bien avec les deux…
Vs : Nous allons maintenant nous pencher sur l’ergonomie de ces instruments raffinés !

ERGONOMIE

Vs : Des deux, le Parker apparait le mieux conçu en la matière, avec son grip triangulaire antidérapant et sa plume rotative, orientable à loisir, regardez, Don !

Image

DD : Incredible !
Vs : Comme vous dîtes, Don et les premières versions arborent une pseudo graduation, la réclame insiste d’ailleurs sur le premier stylographe réglable comme l’objectif d’un appareil photo de haut de gamme…Et l’orientation de la plume s’effectue avec de drôles de petits instruments en plastique noir, fournis avec le Parker 75, ce qui évite de se maculer les mains avec la plume, ce qui ferait quelque peu désordre sur un modèle destiné à des cadres supérieurs ou PDG…

Image

DD : Est-ce utile ?
Vs : Si on veut, il s’agit surtout d’un argument marketing, histoire de se différencier de la concurrence.
DD : Je vais nous recommander quelque chose !
Vs : Non, sans façons, je tiens à conserver les idées claires Don !
DD : Comme vous voudrez, garçon un lait fraise pour mon invité et un Manhattan cocktail pour moi !
Vs : Vous allez finir par détruire votre santé, Don !
DD : C’est déjà fait, il faut bien bosser …
Vs : Prenez le Parker en main et donnez moi votre avis.
DD : Il me semble bien équilibré, mais un peu trop fin pour ma main.
Image
Vs : Vous touchez là un des principaux reproches que l’on peut formuler à l’encontre du 75, Don. Cela ne l’empêchera pas de conquérir une très large frange de la clientèle haut de gamme, pendant plusieurs décennies.
DD : Qu’en savez vous, il vient de sortir ce Parker !
Vs : Ah, voilà nos consommations, Don.
Le garçon me jette toujours un regard hostile et dépose promptement nos verres devant chacun de nous.
DD : Je commençais à avoir le gosier sec !
Image

Vs : Votre alcoolisme mondain risque de vous perdre, Don.
DD : La résistance à l’ivresse constitue une clef de la réussite dans ma profession..
Vs : Certainement Don, passons au Sheaffer si vous le voulez bien. Vous noterez la différence de circonférence de section.
DD : En effet, je le trouve plus masculin dans ses dimensions, d’où son nom certainement…
Vs : Tout à fait, Don, donnez moi vos impressions.

Image

DD : La prise en main me plait, sa plus grande circonférence le rend confortable même si je trouve la section un peu glissante, je le trouve léger pour sa taille, mais ce plastique, ça fait un peu bon marché si tu veux mon avis…
Vs : Ah évidemment, le plastique injecté ne peut pas rivaliser avec l’argent massif et le Parker 75 apparait mieux fini et plus solide-sauf peut-être au niveau de la section-, cela est dû à sa construction en métal précieux. Ceci dit, on pourrait lui reprocher son pas de vis interne en plastique. Vous avez également noté les deux capuchons à fermeture à friction, plutôt sûrs, le Sheaffer émet un petit clic discret lorsque l’on ôte son capuchon (mais rien à la fermeture),

Image

au contraire du Parker, muet à l’ouverture et émettant un clic très sonore lorsqu’on l’ encapuchonne, chacun son école !

Image

DD : J’aime bien l’ergonomie du Parker 75 et j’adore l’argent massif, mais je préfère la carrure de footballeur américain du PFM et son nom aussi…
Vs : Vous ne me surprenez guère, Don, nous allons maintenant nous pencher sur la technique de ces deux stars de l’écriture.

TECHNIQUE/CHARGEMENT

Vs :Avant d’aborder ce nouveau chapitre, Don, j’aimerais vous solliciter sur un point un peu délicat, comme vous devez le savoir, votre réputation vous précède sur de nombreux plans et je voudrais hum…
DD : Je crois comprendre où tu veux en venir…
Vs : Vous voyez, si vous aviez l’obligeance de…
DD : Bon arrête, tu deviens rouge comme un coquelicot le frenchie, ou plutôt comme un homard Thermidor, tu veux connaître ma méthode de séduction, n’est ce pas ?
Vs (écarlate et bafouillant) : Heu, oui, oui, mais parlez moins fort…
DD : Personne ne t’entends crier ici, pal, et puis quitte cette expression de séminariste échaudé, je vais te mettre au parfum. Je respecte une méthode en plusieurs étapes :

http://www.wat.tv/video/comment-drague- ... hfrv_.html

Alors, convaincu ? A t’observer, je commence à douter du mythe du french lover…
Vs (avec une furieuse envie de hurler tout en me jetant sous la table) : Je tiens, par avance à présenter mes plus plates excuses à mes lectrices, heu, Don un peu trop direct, les représentantes du beau sexe ne peuvent être traitées de la sorte …
DD : Je te livre MA méthode, mais évidemment, pour toi, il faudrait en confectionner une toute autre et commencer par une sérieuse chirurgie esthétique et un relooking total, pour cela, il faudra que tu gages tes organes vitaux, ta Buick et ton appart auprès de la Mafia de Chicago… J'ai des connaissances dans le milieu, si ça t’intéresse, ils m’ont aidé à trouver des jobs d’hommes troncs à des concurrents dans des fondations d’immeubles, de centres commerciaux et même d’un commissariat de quartier. Ces idiots de cops, ils ont posté des affichettes « missing » au dessus de leurs bureaux miteux et le mec en question se trouve à 10 mètres de là, dans une position à mi chemin entre le penseur de Rodin

Image

et la Vénus de Milo

Image

sans oublier Picasso pour l’expression du visage…

Image


Quels cons ces cops, quels cons… (rire sardonique de Don Draper)
Je blêmis, j’ai l’impression d’avoir le diable en personne en face de moi…
DD : Tu tires la tronche d’un Viêt-Cong qui vient de se prendre 5 tonnes de Napalm directement sur la gueule, fraichement livrés par un B52 qui passait par là. I was just kidding, you fool , si tu prends tout ce que je raconte avec 3 grammes de sang dans l’alcool, au premier degré, on n’est pas sorti de l’auberge…
Vs : On dit 3 gramme d’alcool dans le sang, Don…
DD : Non, non, chez moi, il s’agit bien de 3 grammes de sang dans l’alcool…
Vs : Bon, ça m’apprendra, revenons à nos duettistes. Aussi bien Sheaffer que Parker ont réalisé deux instruments d’écriture très modernes pour leur époque. Je vais aborder dans ce chapitre, également, les modes de chargement qui les distinguent.
DD : Les modes de chargement ?
Vs : La façon de les remplir d’encre tout simplement
DD : I see !
Vs : Chez Sheaffer, on reprend le système Snorkel de son prédécesseur…
DD : Le quoi ?
Moi : Le Snorkel ou prise d’air dans la langue de Shakespeare ou Snorchel dans la langue de Goethe peut véritablement être qualifié d’usine à gaz. Il s’agit du mode de remplissage le plus complexe techniquement jamais utilisé sur un instrument d’écriture, du moins à ma connaissance. Mais plus qu’un long discours, Don, je vais procéder à une petite démonstration.
Je saisis le PFM et dévisse son extrémité dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, la petite canule surgit du conduit…

Image

Image

Image

DD : Holly shit !
Vs : je ne vous le fais pas dire. A ce stade, pour le remplir, il suffit de tremper la tige du Snorkel dans un encrier de tirer l’extrémité supérieure du stylo puis la pousser vers le bas et ensuite patienter dix bonnes secondes afin que le sac en caoutchouc interne puisse se remplir. Ensuite, on retire le tout de la bouteille d’encre et on revisse dans le sens des aiguilles d’une montre et, regardez, la petite tige remonte dans son logement !
DD : Magic !
Vs : Le PFM a repris cette technologie de son prédécesseur immédiat, le Snorkel à plume conique, apparu en 1952,

Image

il fallait bien amortir cette fantaisie futuriste du bureau d’étude Sheaffer. Ceci dit, le Snorkel constitue lui-même une évolution du Touchdown pneumatique introduit par Sheaffer en 1949

Image

et très largement inspiré (copié) de ce que fabriquait Chilton dès 1924 et Crocker également…

Image

DD : Pourquoi une telle technologie ?
Vs : En fait, avec le Snorkel, Sheaffer mettait en avant un mode de chargement « propre » qui ne nécessitait plus d’immerger la plume dans l’encre, en réalité, il s’agissait d’un procédé marketing afin de convaincre les acheteurs que le stylo plume demeurait dans le coup face à l’effrayante vague du stylo bille qui a coûté la vie à tant de manufactures renommées dans les années 50 et 60…
DD : Ton stylo qui avale goulument son liquide favori me donne une idée !
Vs : Oh non…
DD : Garçon, un cocktail inferno pour moi et un Pepsi pour le frenchie !
Vs : Cocktail inferno ?
DD : Une invention personnelle, les ingrédients demeurent secrets mais on peut l’utiliser pour de multiples usages y compris pour déboucher un évier ou pour une dératisation impitoyable, l’US Army m’a contacté dernièrement pour des largages au Vietnam à la place du Napalm…
Vs : Au secours, je veux partir !
DD : Pas avant d’avoir dégusté nos consommations !
Vs : Passons au Parker 75, beaucoup plus classique, un système à cartouches et convertisseur. La cartouche, reprise du 45 n’a pas changé chez Parker depuis 1959, contrairement à Waterman ou Pilot par exemple.
DD : C’est moderne !
Vs : De là où je viens, cela fait un peu banal !
DD : Je préfère le stylo macho qui boit cul sec !
Vs : Vous ne me surprenez pas, Don, on accordera donc notre préférence au PFM au chapitre technique, il le mérite amplement !Reste la plume rotative du Parker, mais elle ne peut, à elle seule renverser la tendance. Le PFM s’apparente à un rêve d’ingénieur à tous points de vue. Y compris au chapitre de la plume que nous allons aborder maintenant.

PLUME/CONDUIT
Vs : Nous allons commencer par la plus impressionnante des deux plumes, Don, celle du PFM…
DD : Montre moi ça, frenchie… ça alors, quelle allure !

Image

Vs : Eh oui, Don, la plume sertie Sheaffer ne ressemble vraiment à aucune autre ; William Bunn avait exigé une plume « différente », afin de succéder dignement à la plume conique, qui avait fait les beaux jours de la firme de Fort-Madison, depuis le début des années 40. Pas question de sombrer dans le classicisme lorsqu’on se nomme Sheaffer, une requête reçue 5 sur 5 par ses concepteurs…

Image


DD : Oui, qui sont les types qui ont osé dessiner et concevoir un truc pareil ?
Vs : Je les ai évoqué tout à l’heure, Don, Gordon et Dudds, ingénieurs-designers, sous la férule étroite de Bunn, leur boss, avec la supervision technique de Lynn P Martin…
DD : Ils devaient être un peu bourrés pour pondre un machin aussi étrange !
Vs :Je ne suis pas d’accord avec vous, Don, je trouve cette plume extrêmement élégante d’un point de vue esthétique et, disons, le, totalement unique dans la production mondiale.
DD : D’où leur est venue l’inspiration ?
Vs : Cette forme fut, en fait, très longue à s’ébaucher, on parle de plusieurs années… Ils ne savaient évidemment pas dans quelle direction aller pour concevoir quelque chose en rupture radicale avec le passé, d’autant qu’on imaginait avoir épuisé toutes les formes possibles à l’époque. Et la direction s’impatientait, lorsque la délivrance intervint vers septembre/octobre 1958, soit quelques mois avant le lancement programmé pour le deuxième semestre 1959…
DD : Qui a eu l’idée, en définitive et de quoi dérive-t-elle ?
Vs : Il s’agit d’un travail collégial, mais, le tandem Gordon-Dudds peut en revendiquer légitiment la paternité. Plusieurs hypothèses se bousculent, mais on évoque une passion d’un des deux, Gordon ou Dudds, on ne sait pas très bien, pour l’ornithologie. Et la queue de l’hirondelle aurait servi d’inspiration…

Image


DD : Tiens donc !
Vs : Une autre hypothèse, beaucoup moins onirique, se base sur la sortie de la baroque Cadillac 1959,

Image


dont une des grosses huiles de l’entreprise aurait fait sa monture vers septembre/octobre 1958 et dont les gigantesques ailerons proéminents auraient évidemment fortement inspirés nos deux lascars à court d’imagination…

Image


DD : Attendez, une Cadillac modèle 1959 en septembre 1958 ?
Vs : Voyons, Don, vous savez bien que le millésime automobile d’une année, commence le premier juillet de l’année précédente dans votre pays, donc toutes les Cadillac vendues à partir du 1er juillet 1958 appartiennent au millésime 1959 !
.DD : Ah oui, of course, je possède moi-même une Cadillac Deville coupé…
Vs : Oui, je sais.
DD : Etrange quand même cette impression que vous cernez toute mon existence…
Vs : Euh, revenons à nos plumes, si vous le voulez bien Lynn Martin a validé rapidement la trouvaille des duettistes, par manque de temps. Mais, il apparaissait logique qu’avec une telle découpe (très échancrée-totalement vide en fait- au milieu), la plume ne pouvait se positionner classiquement. La solution provient de William Bunn, collectionneur avant l’heure, qui a eu souvenir du Moore Fingertip (dont il possédait d’ailleurs un exemplaire !)

Image


Eurêka ! La nouvelle plume sera sertie dans la section, elle demeure bien visible, contrairement aux plumes capotées de la concurrence tout en se singularisant très fortement de tout ce qui existe. Selon certaines sources, une plume de même forme, mais « pleine » aurait été expérimentée mais elle s’avérait moins jolie que la version évidée et plus coûteuse en métal précieux, on s’en tint donc à la plume « inlaid » telle que nous la connaissons. Mission completed,, ouf pour notre fine équipe !
DD : Rien de tel qu’un peu de pression sur une équipe pour obtenir des résultats, on procède comme ça à l’agence !
Vs : Le gracieux conduit du PFM, en forme de goutte d’eau a été moulé en pvc (l’ébonite appartient hélas au passé), mais autorise néanmoins un excellent débit.

Image


DD : Mais au fait, frenchie, tu m’avais parlé de deux plumes différentes sur ce stylo…
Vs : Oh, là, j’allais oublier ce point crucial, Don ! Effectivement, le PFM, en fonction de son standing, ne possède pas la même plume en entrée et en haut de gamme et, pour une fois, on peut envier les plus modestes…
DD : What do you mean ?
Vs: Voilà Don, les deux extrémités de la gamme PFM, un PFM V à plume or 14 carats-qui équipe aussi les PFM III et IV- et un PFM I à plume Pd Ag –idem sur le PFM II-, soit un alliage de palladium et d’argent, vous allez procéder à un petit test.
A tout seigneur, tout honneur, essayez le PFM V, tenez…

Image


DD : Attendez, je sors mon calepin, voilà, hum, c’est doux mais ferme.
Vs : Absolument, Don ! Maintenant, essayez ce plébéien PFM I à plume Pd-Ag !

Image


DD : Tout aussi doux, mais on ressent une légère souplesse, le moins cher écrit mieux que le rupin ! Où allons-nous, comme si la Chevrolet de l’ouvrier surpassait la Cadillac de Don Draper !
Vs :Vous parlez de vous à la troisième personne, Don, mais, une fois encore, j’abonde dans votre sens, amateur de PFM, privilégiez les versions I et II supposées plus modestes, mais plus agréables à l’usage.
DD : A part ça, le débit d’encre me semble assez important et vos deux PFM n’ont pas éprouvé la moindre hésitation, même quand j’exécute nerveusement ma signature…
Vs : Le PFM fait preuve d’une grande fiabilité en toutes circonstances et tolère une utilisation intensive, d’autant qu’il s’avère léger en main.
DD : On pourrait peut-être se pencher sur l’autre, frenchie, mais …
Tout à coup, Don s’interrompt, son regard s’emplit de tristesse, alors qu’une chanson romantique se propage depuis le juke-box Wurlitzer.

Image

http://www.youtube.com/watch?v=9EAELtJgD6A
Vs : Don, ça ne va pas, cette chanson semble vous toucher profondément.
DD : Elle m’évoque mon ancienne épouse Betty et je l’écoutais fréquemment dans ma voiture, en sa compagnie, lorsque tout allait bien entre nous, que de souvenirs…
VS : Si vous le désirez, nous pouvons interrompre cette conversation…
DD : Non, non, continue s’il te plait, frenchie…
Don devient soudain humain et touchant, pourvu que cela dure.
Vs : Penchons nous sur le Parker 75 si vous le voulez bien., sa plume apparait forcément plus classique, mais pas conventionnelle pour autant. Elle est le fruit de la collaboration de Dan Parker et de Don Dorman, sur les instructions anciennes de Kenneth Parker (père de Dan et fils du fondateur Georges-Safford) qui se lassait des plumes capotées, l’échec du 61 a sonné leur glas, à ce niveau de gamme, chez Parker. Vous noterez sa forme élégante, enveloppante, presque semi-annulaire.


Image

DD : Je peux l’essayer ?
Vs : Bien-sûr, tenez, Don .
DD : Quelle merveille, cette plume glisse sur le papier avec la douceur du satin mais, en plus, on éprouve une sensation d’élasticité inconnue sur le Sheaffer qui ressemble à un clou à côté !
Vs : Vous venez de découvrir l’arme secrète du discret et luxueux Parker 75, la relative souplesse de sa plume (assimilable à une semi-souple), bien différente de la raideur du PFM, handicapé par un sertissage n’autorisant quasiment pas d’élasticité. Le classicisme prend ici sa revanche. La plume du 75 se comporte, en plus, avec davantage de douceur sur le papier que celle de son rival.-Sheaffer a régressé sur ce point par rapport aux gammes à plume conique.- Il s’agit, bien évidemment d’une plume or monochrome de 14 carats partout dans le monde, sauf, en France, en vertu d’une loi, où les 18 carats s’imposent. En effet, le P75 possède également la nationalité française, car il a été naturalisé par sa fabrication à Méru, dans l’Oise, parallèlement au site de Janesville, Wisconsin, USA fait de lui une sorte de binational, mi yankee, mi frenchie. D’ailleurs, le PFM a lui, été assemblé également en Australie ! La globalisation, Don, dans quelques décennies, vous comprendrez…
DD : Ridiculous, comme si on m’annonçait que tous les Parker allaient un jour devenir made in France et que vous, les grenouilles alliez concevoir et fabriquer l’intégralité de nos chers stylos… Et pourquoi pas Waterman uniquement chez vous, en Normandie, A-T Cross produisant depuis la Chine communiste et Sheaffer en république tchèque collectiviste ? Ah, ah, quelle blague !
Vs : Vous possédez des dons de voyance. Don , vous noterez le caractère rotatif de la plume du Parker, mais un débit moindre que son concurrent, quoique très correct. De ce fait, le Parker 75 écrit très légèrement plus fin que le PFM-cela dépend aussi de l’encre utilisée- (à largeur de plume égale, of course folks), mais rien de dramatique. Le conduit, de forme traditionnelle et réalisé, là aussi, en plastique, effectue un travail très honnête et le 75 suit toujours la pensée, même fougueuse de son scripteur de maître ! D’ailleurs, Don, tentez le test de la signature avec le Parker .
DD : No problem ! Il fonctionne parfaitement. Au fond, j’adore l’aspect de la plume du PFM, mais je préfère les sensations du Parker, cruel dilemme !
Vs : Eh oui, Don ; choisir consiste aussi à renoncer à…

AUTONOMIE

Vs : Abordons, si vous le voulez bien, Don, le chapitre important de l’autonomie de nos duettistes. Le prédécesseur du PFM, le Snorkel à plume conique avait été justement critiqué pour son autonomie trop juste. Le nouveau venu, plus long et surtout, plus corpulent y remédie quelque peu, même s’il ne rivalise pas avec les plus gros modèles européens à piston…

Image[/URL]


DD : Vous fabriquez des stylos de luxe dans votre tiers-monde européen, incroyable !
Vs : Absolument Don, mais nous nous égarons. Le Parker 75 utilise, lui, la cartouche Parker sortie avec le populaire Parker 45 de 1959., ce qui ne lui confère pas une autonomie fantastique, mais autorise par contre, un rechargement aisé et immédiat…Evidemment, le Parker 75 était livré avec un convertisseur, pour les amoureux des bouteilles d’encre.
DD : Dis donc, j’ai l’impression que tu esquives le problème, lequel des deux stylos possède la plus grande autonomie ?
Vs : J’allais y venir, Don. Le PFM dispose, bien-sûr, de la plus large autonomie, merci à son physique ventru, heureusement d’ailleurs, car son rechargement nécessite un encrier, plus difficile à transporter qu’une ou plusieurs cartouches, quoiqu’il existe des encriers de voyage…

Image


DD : What’s that ?
Vs : Il s’agit d’un modèle hermétique, très souvent métallique, qui ne maculera pas vos effets personnels, dans vos bagages, même si vous employez les services d’un pur-sang fougueux ou d’un chameau en rut…
DD : Vous dérapez, là, on dirait du Don Draper !
Vs : Je présente toutes mes excuses à mes fidèles lecteurs, votre personne commence à déteindre sur moi, Don.
DD : Ah, enfin, tu vas abandonner le lait fraise pour le bourbon et tes allures de premier communiant, il faudra que je te présente à plusieurs copines…
Vs : On appréciera mon sens de l’abnégation pour la réalisation de ce comparatif… Revenons au Parker 75, comme je l’ai souligné, il compense la capacité inférieure de sa cartouche par un rechargement beaucoup plus simple et plus pratique, en particulier, lors des déplacements. Ceci dit, je ne lasse jamais du Snorkel, le PFM a un petit côté James-Bond ou plutôt Q, pour le délire d’ingénieur.

Image

DD : Ah oui, cet espion anglais se prétendant le meilleur, quelle blague ! Ces crèves la faim de british du Mi5 ou 6-Miserable Intelligence service 5ème ou 6ème à gauche en montant-, sont tout juste bons à espionner le laitier ou un clergyman octogénaire, eu égard à leurs moyens, même le plus pauvre des clodos de New-York les battra à plate couture... Il n’existe que deux services efficaces dans le monde, la CIA et le Mossad. Quant à vous, frenchies, vous parvenez à espionner vos viticulteurs et fromagers pour avoir de la bouffe décente, c’est déjà ça !
Vs : Si j’aurais su, j’aurais pas venu !
DD : Et en plus, t’es même pas fichu de t’exprimer correctement dans ta propre langue, on dit, si j’AVAIS su…
Vs : Je dois m’accrocher, mon calvaire se termine bientôt…
DD : Qu’est-ce que tu marmonnes ?
Vs : Rien, rien…Pour en revenir à nos stylos, le PFM constituait une amélioration sensible en terme d’autonomie par rapport à son prédécesseur, le beaucoup plus fin et court Snorkel, qui n’était autre qu’un Crest à plume conique doté de ce mode de chargement unique, mais quelque peu encombrant dans les entrailles d’un stylo, donc pénalisant l’autonomie.
DD : Je ne comprends pas grand-chose à tes paroles, mais j’ai tendance à préférer le PFM .
Vs :Moi aussi Don, passons à la suite…
Tout à coup, le serveur surgit du diable vauvert, il me toise avec son regard injecté de sang, de la sueur commence à perler sur mon front. D’un geste brusque, il exhibe un objet scintillant qu’il propulse dans ma direction à grande vitesse.
Soudain Don se lève :
DD : Tu as de sérieux problèmes, pal !
Mon cœur bât la chamade, vais-je sortir vivant de cette effrayante expérience, Don et le serveur vont-ils m’achever et me dépouiller de mes précieux stylos ? Découvrez donc immédiatement la suite dans le tome2 : Mad pens, le retour de la vengeance!
pilotnamiki
Midnight Blue
Midnight Blue
Messages : 448
Enregistré le : 18 juil. 2010 11:37

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par pilotnamiki »

MAD PENS TOME 2 : LE RETOUR DE LA VENGEANCE, DON REVIENT ET IL N’EST PAS CONTENT !

DD (s’adressant au serveur) : Dis donc, John, t’as un sérieux problème, à ta mine de déterré, on sent bien que tu as attrapé la mort.
Le serveur : Ne m’en parlez pas, Don, je frise la pneumonie, j’ai 40 de fièvre et ma femme me fait coucher sur le canapé du living sous prétexte de ronflements intempestifs!Je vis un véritable enfer, tenez Monsieur, voici une consommation gratuite, cadeau de la maison, vous êtes le millième client aujourd’hui !
Le verre scintillant se pose devant moi, je respire, je vais pouvoir reprendre le fil de ce comparatif.
Vs : Merci John, take care !
Le serveur: Thank you, Sir!

EVOLUTIONS :

Vs : Au fait Don, où avez-vous appris à vous exprimer aussi bien en français ?
DD : D’abord, auprès de nombreuses péripa… euh maîtresses québécoises dans mes jeunes années, ensuite avec des jeunes filles au pair françaises et depuis peu, avec ma nouvelle épouse Megan, d’origine française, ses parents se nomment Marie et Emile Calvet…
Vs : Votre nouvelle épouse ?
DD : Oui et d’ailleurs je tiens à vous la présenter avec mes collègues de l’agence dont Roger Sterling, mon ex-patron et associé et sa jeune épouse.
Soudainement, une cohorte d’individus envahit le PJ Clarke’s, une jeune femme brune assez courte vêtue s’avance en tenant dans ses mains un micro. Elle se hisse sur une estrade suivie de deux musiciens et commence à se déhancher alors que Don Draper, subjugué ne la quitte pas des yeux…

http://www.youtube.com/watch?v=BqtiHRuFnEo

Ils m’ont réellement l’air encore plus barrés que Don Draper himself et plus le temps passe, plus j’ai l’impression de me trouver dans un asile psychiatrique.
En un instant la petite troupe prend congé, Don semble toujours scotché avec des étoiles dans les yeux !
DD : Vous avez vu ça ? J’ai la femme la plus sexy de la planète, et quand elle chante en plus, gosh ! C’est bien simple, dans votre langue, même une réclame pour un papier toilette ressemble à du Baudelaire !
Vs : Merci du compliment, Don. On peut affirmer que ces deux stylos n’ont quasiment pas évolué tout au long de leur carrière. Le Sheaffer PFM, apparu en 1959, a vu sa gamme se simplifier considérablement dès 1963, puisque ne subsiste que le PFM III (jusqu’en 1966), le PFM V s’éteignant lui en 1968, année de disparition définitive du modèle. On peut affirmer que le PFM n’a pas rencontré le succès escompté, il s’agit d’un demi-échec, une injustice, eu égard à ses qualités.

Image

L’originalité et la personnalité ne paient pas toujours, en particulier dans un segment qui privilégie plutôt le conservatisme, voire le passéisme…
Par contre Le Parker 75 a connu une carrière très longue puisque s’étalant de 1964 à 1994, sans changements importants notables, sinon une subtile modification des extrémités à angles, au cours des années 70, de légères retouches ont également affecté la section et le design de l’agrafe-flèche.

Image


On peut considérer le Parker 75 comme un très grand succès puisqu’il se vendait environ à 1 million d’exemplaire par an de 1964 à 1980 et, puis, subitement, le chiffre a doublé au début des années 80, a plus de 2.2 millions d’exemplaires par an, des scores extrêmement impressionnants pour des modèles coûteux, à plume or et , la plupart du temps réalisés en métaux précieux. On peut interpréter le boom du début des années 80 par l’introduction de très jolies versions laquées, produite par l’usine française de Méru et notablement moins chères que les versions en métal précieux.

Image


Il y eut même des versions en laque de Chine véritable, laquées à la main et saupoudrées de poussière d’or.

Image


Le Parker 75 a surtout introduit pour la première fois la notion de série limitée dans l’univers de l’écriture avec le remarquable Spanish Treasure de 1965-66.

Image

DD : Tu recommences avec tes prévisions foireuses de l’avenir, comment peux-tu prévoir 1994, de toute façons, d’ici là, on aura la guerre nucléaire, les rouges vont tout faire sauter ou alors les aliens nous aurons envahi et je leur concocterai des pubs pour leur planète lointaine ! Et puis comment oses-tu parler de trésor à propos de ces crèves la dalle d’espagnols sous la férule de leur dictateur, Franco ?
Vs : Parker a eu l’idée géniale de fondre une série de pièces d’argent remontées d’un galion espagnol échoué au large de la Floride en 1715. Ils en ont tiré une prestigieuse série limitée de Parker 75 sterling , de 4921 exemplaires, toujours en argent ciselé et quadrillé, mais comportant l’inscription 1715 et des marques à chaque extrémité, un M pour la certification mexicaine et un aigle, symbole de pureté, à l’autre extrémité (au dessus des colonnes dorées.)

Image

Image


Chaque modèle était livré dans un somptueux écrin en bois représentant, sur sa face interne le dessin en coupe du galion avec des indications quant aux différentes parties du navire.

Image

Parker fournissait, en plus la réplique d’une pièce en argent d’époque-provenant de l’argent fondu du trésor- et d’un certificat d’authenticité signé, le tout pour la modique somme de 75$...
DD : 75 $ pour un stylo, ils ne se mouchent pas avec le coude les cochons !
Vs : Non, le prix apparaissait justifié, surtout si on considère sa valeur actuelle…Il exista également deux célèbres versions à tirage limité du 75, la version bicentennial de 1976 commémore les 200 ans de l’indépendance américaine.

Image


Cette version spéciale de 75, réalisée en étain à 10000 exemplaires était fournie dans une boîte en bois fermant à clé (la clé fournie avec, of course), avec un dessin des participants à cet acte constitutif de la nation américaine, les bien nommés pères fondateurs.

Image


Le capuchon intègre un morceau de bois authentique provenant du « Independance Hall » de 1776, là où fut rédigée la Déclaration d’Indépendance et également la constitution américaine de 1787…

Image


la gravure du capuchon indique que ce petit morceau de bois serti à l’extrémité du capuchon provient de l’Independance Hall de Philadelphie, de 1776, il a donc « vu » ou, du moins, côtoyé Thomas Jefferson, le rédacteur de cette Déclaration d’Indépendance …

Image

DD : God bless America !
Vs : Certes, Don… Cela vous intéressera moins, mais, on peut noter également une autre série limitée remarquable, à 5000 exemplaires, cette fois,le Parker 75 RMS Queen Elisabeth, sortie en mai 1977 .

Image


Chaque stylo était livré dans une boîte en bois spéciale- deux modèles en fait- et fourni avec un certificat d’authenticité.

Mais l’originalité de cette série limitée réside dans le fait que chaque exemplaire a été façonné à partir du cuivre de ce prestigieux transatlantique qui a coulé dans le port de Hong-Kong le 9 janvier 1972.

Image


Évidemment, ces 75 en série limitée dépassent le cadre de ce comparatif et n’ont rien à voir, côté budget, avec un Parker 75 en argent « standard. »
Puisque nous en sommes à évoquer les différentes versions du Parker 75 en argent massif, sachez que la filiale française de Méru a sorti, au cours des années 80 de très jolies versions du Parker 75 présentant différents motifs sous l’appellation « Place Vendôme » afin d’évoquer la tradition de la haute joaillerie française, mais nous sortons du cadre de ce comparatif situé dans les années 60.Ceci dit puisque nous avons un peu débordé de notre sujet, penchons nous sur la descendance de nos duettistes.

LES DESCENDANTS

DD : Impressionnant frenchie comme tu arrives à monopoliser la parole, il faudrait que je t’embauche à l’agence pour les présentations auprès des clients. Pour te récompenser, je vais nous commander un petit quelque chose…
Vs : Non, sans façons, Don…
DD : Si, si, je vais vous présenter mon ultime cocktail…
VS : Je crains le pire !
DD : Comme si je t’avais malmené jusque là, franchement, tu exagères ! Garçon, deux cocktails A !
Le garçon : Non, vous ne pouvez pas lui faire ça !
DD : Bon, ok, un cocktail A pour moi et une limonade pour lui .
Vs : Un cocktail A ?
DD : Oui, une nouvelle invention personnelle, le cocktail Armageddon, un subtil mélange de vieux whisky frelaté datant de l’époque de la prohibition, d’essence pour briquet et une délicate touche de sauce Tabasco pour relever un peu le goût. Les aficionados y ajoutent du poivre de Cayenne et un clou de girofle.
Vs : « Help, I need somebody, help !!!!!!! »
DD: Ah, le voilà, merci. Je l’adore ce cocktail A, un véritable allié en plus, il m’a permis de me débarrasser pendant un mois et demi de ce petit prétentieux de Pete Campbell, un jeune blanc-bec qui a la prétention de me dépasser…

Image


Après une demi-gorgée, il a sombré dans un coma éthylique et il a séjourné 15 jours en réanimation et encore 2 semaines aux urgences, il titubait toujours à la sortie de l’hôpital au bout de 6 semaines cette petite lopette ! Il souffre d’une perte de 7 dixièmes à chaque œil ! Et en plus, j’ai eu la délicatesse de l’expédier dans l’établissement le plus coûteux de la ville. Selon mes calculs, il devra bosser à mon service au moins jusqu’en 2000-2001 pour rembourser sa dette, le nain de jardin !
Sous mon regard halluciné, Don Draper se saisit de l’immense chope dont la substance trouble violacée semble animée de divers clapotis inquiétants et il avale ce breuvage effrayant cul-sec !
DD : Hum, quel délice, tu devrais te laisser tenter !
Vs : Non Don, je tiens encore à la vie ! Je vais aborder un sujet un peu curieux pour vous, mais sachez que nos deux stars des sixties ont eu des descendants dans les années 90.
DD : Tu recommences avec ta science fiction à deux balles, Buck-Rodgers !
Vs :Comme je l’ai dit plus haut, le Parker 75 s’effacera devant son successeur, le Sonnet, uniquement fabriqué en France, comme tous les 75 entre 1986 et 1994, à cause de la fermeture de l’usine historique de Parker, à Janesville, Wisconsin.
DD : Bandes d’enfoirés de français, vous nous piquez nos emplois !
Vs : Désolé Don, mais nous ne sommes pas responsables de la conjoncture américaine et de la mondialisation… Sachez que le Sonnet, très ressemblant de loin au 75 possède de nombreuses différences.

Image


Le grip triangulaire a été abandonné, ainsi que le système de plume rotative… On peut déplorer cette perte d’originalité du nouveau venu d’autant que la plume de forme originale a laissé sa place à une unité un peu plus longue et large mais de forme conventionnelle.

Image


Mais le Sonnet présente de nombreuses finitions, y compris la version en argent massif quadrillée qui assure la continuité avec l’ailleul de 1964.

Image

Le Sonnet présente un gros avantage sur le 75, une circonférence plus confortable, portée à 12.5 cm ! Cela rend la préhension plus aisée.
DD : Il est mieux ou moins bien ton soi-disant Parker du futur ?
Vs : J’adore le 75 mais un peu moins le Sonnet dont j’ai toujours eu une vision un peu mitigée. J’ai testé longuement un Sonnet premier des années 90 et j’ai trouvé sa plume plus ferme que celle du 75 et son débit moins satisfaisant. Par contre, beaucoup-et non des moindres tels que M Mora ou JeanB -dont j’ai apprécié l’excellent banc d’essai d’un Sonnet en en argent massif quadrillé dans la revue le Stylographe-considèrent le Sonnet comme le meilleur stylo de fabrication française et l’un des meilleurs sur le marché. De par sa plume, plus souple que la moyenne actuelle, d’un bon conduit, disponible en de nombreuses finitions, y compris en métaux précieux, d’un excellent rapport qualité/prix, le Sonnet mérite, selon eux, son surnom de "stylo de l’écrivain." On ajoutera que sa plume et son conduit spécifiques font de lui une sorte de rareté dans le monde d’où je viens. Sa discrétion s’ajoute encore à ses qualités.
Je dois ajouter que j’ai pu tester, il ya peu, deux modèles de Sonnet récents et je les ai trouvé plus convaincants que celui des années 90 et plutôt agréables, mais je m’abstiendrai de tout verdict en l’absence d’utilisation poussée de stylos ne m’appartenant pas…
DD : Et Sheaffer dans tout ça ?
Vs : Sheaffer s’est souvenu du PFM, lorsqu’il a imaginé un remplacement au modèle Connaisseur dans la première moitié des années 90.Il a accouché de l’excellent Legacy en 1995, dont le nom et l’aspect ne laissent aucun doute quant à l’inspiration !

Image


Ce modèle constitue un PFM moderne, plus lourd, car réalisé sur base de cuivre, dont le système Snorkel beaucoup trop complexe-et coûteux…- a cédé sa place à un système mixte cartouche-convertisseur, mais doté d’une particularité intéressante, un convertisseur « Touchdown », certes de capacité limitée, mais qui permet une perpétuation d’une tradition Sheaffer.

Image

La plume du Legacy est une petite merveille de douceur avec, de plus, une élasticité inconnue des PFM.

Image


Abstraction faite de leur masse conséquente, j’adore les Legacy I et II (une version légèrement modifiée apparue au début des années 2000) et je les classe dans mon top 10 et même top 5 personnel. Par contre, je ne connais pas le Legacy heritage sorti après 2004, fabriqué en république tchèque et privé du Touchdown. Je me cantonne aux vrais Sheaffer made in USA !
DD : T’as pas besoin de came pour planer toi, what’s next ?
Vs : On va évoquer les célébrités possesseurs de P75 et de PFM !

LE COIN « PIPOLE ! »

Vs : Ces 2 stylos n’ont pas laissé indifférents leurs contemporains à une époque où on ne déifiait pas encore une étoile blanche sur le sommet d’un capuchon !
DD : De quoi parles-tu frenchie ?
VS : Oh, de rien, Don, vous ne comprendriez pas.
DD : C’est triste ici, je vais remettre un peu de musique, qu’est-ce que tu préfères ?
VS : J’aimerais une nouveauté-nous sommes fin Octobre 1966-, Good Vibrations des Beach-boys !

Image


DD : Connais pas, de toutes façons, les Beach-Boys, c’est du son pour blanc-bec !
Vs : D’où je viens, ça fait figure de classique !
DD : Tu dois réellement vivre dans un endroit terrifiant ! So let’s go for Good Vibrations !

Image

http://www.youtube.com/watch?v=TCeD_6Y3GQc

DD: Quel étrange son, on dirait un film de science-fiction !
Vs : Ils utilisent un très amusant instrument appelé Theremin, l’ancêtre de tous les instruments électroniques ! Il fut inventé en Russie à la fin des années 1910 par l’ingénieur Lev Thermen , rebaptisé Léon Theremin lorsqu’il parvint à s’enfuir aux Etats-Unis et il revendit le brevet de son invention à RCA !

http://www.youtube.com/watch?v=w5qf9O6c20o

http://www.youtube.com/watch?v=K6KbEnGnymk

DD : Bon, tu vas pouvoir me parler de tes célébrités !
Vs : Oui, Don, allons-y ! Dans le camp PFM, on évoquera John Fitzgerald Kennedy-comme stylo personnel-, un président moderne se devait de posséder un instrument d’écriture d’avant-garde !

Image


DD : On avait suivi son élection à ma précédente agence, je m’en souviens comme si c’était hier !
Vs : Le PFM comptera également parmi les favoris des comédiens Steve Mac Queen et Patrick McGoohan-le Prisonnier-…
DD : Quel frimeur ce Steeve Mac Queen !
Vs : Oui, Don, il parvient presque à vous égaler…Du côté Parker, on notera, en France, l’illustre Romain Garry qui en fera, jusqu’à son décès, son instruments d’écriture favori. Le Parker 75 en argent massif quadrillé deviendra, surtout, l’instrument d’écriture de TOUS les présidents américains du milieu des années 60 jusqu’en 1992 avec Georges Bush père !
DD : Qui ça ?
Vs : Non, rien Don. Tous les traités de désarmement des années 80 ont été paraphés par un Parker 75 ! A cette occasion, Parker orientera sa communication sur la « plume plus forte que l’épée ! »
DD : Vraiment n’importe quoi ce slogan, des publicitaires pareils, moi, je les vire fissa !
Vs : Je ne trouve pas ça idiot, la paix, Don ! Abordons la dernière ligne droite !

L’INCROYABLE CAMPAGNE DE SHEAFFER !

Vs : Don, j’aimerais aborder votre partie, pour une fois, les publicitaires de la firme de Fort Madison-à propos du Triumph Lifetime, petit frère du PFM- ont anticipé l’avenir de façon très réaliste, regardez plutôt ça !

Image

Image


Image

Image



DD :Faîtes moi voir…Franchement, le graphisme ne casse pas des briques, on fait mieux chez nous !
Vs : Je laisse mes lecteurs juge, mais cette anticipation du XXI ème siècle a quelque chose de fascinant, en particulier le visiophone portatif qui ressemble effectivement à quelque-chose de très présent aujourd’hui…J’aime aussi la bague enregistreuse, ancêtre du dictaphone actuel et de l’intervention de l’électronique dans le paiement…
DD : Ils ont vraiment fumé la moquette chez Sheaffer, comme si des machins pareils pouvaient exister un jour…Ils doivent être infestés de beatniks et de hippies qui propulsent notre glorieuse nation vers la décadence !
Vs : Vous ne seriez pas un peu réac Don ?

LES PFM ET PARKER 75 AUJOURD’HUI

DD : Un cigare, frenchie ?
Vs : Non, sans façons, Don, je dois terminer ce comparatif.
DD : T’as dû être un trappiste dans une vie antérieure et même dans celle là, bon tant pis je vais m’en griller un bon, moi !
Vs : Faîtes donc, Don ! Dans la série, ce qui est rare est cher, je voudrais le PFM, de loin , le plus rare des deux !En effet, un beau PFM-quelque soit le modèle- hormis le rarissime Autograph hors de prix- peut prétendre facilement à 400-450 Euros, voire plus ! Sa côte ne cesse de grimper ces dernières années et on ne saurait trop conseiller aux amateurs de se dépêcher. Etant donné sa complexité technique, on fera appel à un professionnel renommé qui l’aura révisé ou restauré, une telle technologie ne tolère ni les approximations, ni les bricolos du dimanche.
On pourra trouver, en France, des PFM ici :

http://morastylos.com/stylos/collection ... affer.html

ou encore chez Jean-Elie qui en a vendu un récemment et qui l’a très bien chroniqué :

http://paperandco.com/blog/2012/06/revu ... n-for-men/

Le Parker 75, malgré son métal précieux coûte beaucoup moins cher qu’un PFM, car beaucoup plus courant, dans sa version en argent massif quadrillé il peut prétendre à 250 Euros. Les versions dotées d’autres motifs moins courants se négocient évidemment plus cher, en particulier les « Place Vendôme » français !
On peut les toucher ici :

http://morastylos.com/stylos/collection ... plume.html

ou là :

http://www.paperandco.com/fr/stylos-vin ... -1980.html

Dans d’autres finitions, on en trouve ici également :

http://www.bijouterie-descours.com/parker--324--n.htm

Le Parker 75, plus simple techniquement ne pose pas de grands problèmes d’entretien.
En fait, le Sheaffer et le Parker ne se situent pas tout à fait sur le même plan. Le PFM, du fait de son ancienneté, appartient depuis longtemps au monde de la collection, d’où sa côte. Le Parker 75, il y a peu, faisait encore figure de stylo d’occasion, d’où un prix relativement contenu, dû aussi à sa grande diffusion. Mais les choses sont en train de changer pour lui dernièrement et il commence à intégrer le noble monde de la collection, d’où une côte en hausse, ne tardez donc pas trop…
J’en arrive-enfin-à ma conclusion !
DD : Pas trop tôt le baratineur !
Vs : Mais avant cela, j’aimerais pouvoir savourer le hit de cette année 1966, Monday Monday du groupe The Mamas & The Papas !

Image


DD : Comment peux-tu apprécier cette musique pour jeunes dégénérés, entonnée par des hippies et dont une des chanteuses surpasse en volume et en poids ma Cadillac Deville ? Je préfère Nat King Cole , le Rat Pack, Sinatra, Dean Martin, voilà ce que l’on peut appeler de VRAIS chanteurs.
Vs : Encore une fois, Don, votre délicatesse vous perdra. Allez, un bon geste…
DD : Bon, comme tu voudras, mais tu as réellement des goûts de chiotte !

Image

http://www.youtube.com/watch?v=h81Ojd3d2rY

CONCLUSION

Vs : Merci Don !Je conseille ces deux classiques à toutes et tous, le PFM s’accordant très bien de mains féminines et le Parker 75 de mains masculines. Ils doivent, de toutes façons, figurer dans toute collection digne de ce nom et font d’excellents instruments d’écriture de tous les jours, je vais récapituler leurs points forts et leurs points faibles :
PFM
POUR :
-Design unique
-Stylo d’ingénieur
-Plume sertie magnifique
-Plumes PdAg des PFM I et II avec un embryon de souplesse
-Rechargement par Snorkel spectaculaire
-Fiable et endurant
-Véritable stylo de collection
-Epaisseur favorisant une bonne préhension

CONTRE :
-Côte élevée et en hausse
- Trop épais pour certains
-Plus rigide-14 carats- ou assez ferme-Pd Ag-
-Plume moins douce que celle des Crest précédents-plume conique-
-Finition « plastique »
-PFM V un peu bling-bling…

PARKER 75
POUR
-L’argent, c’est chic !
-Classique du design américain
-Excellente plume semi-souple et très douce
-Ergonomie
-Très fiable et utilisable tous les jours
-Cartouches et encre Parker très faciles à trouver
-Côte encore accessible
-Stylo relativement discret et fin

CONTRE
-Trop fin ?
-Cartouches/convertisseur banals
-Trop classique ?
-Pas de vis interne en plastique

DD : Mais au fait, tu ne m’as pas indiqué ton préféré.
Vs : En statique, je me porte naturellement sur le PFM, très original, possédant des aspects techniques et une plume inimitables. Ce stylo a un côté flamboyant, très late fifties et je l’associe à la Cadillac 1959. Le Parker 75 joue une autre partition, celle du sérieux et de la sobriété. Sa qualité de fabrication et son excellente plume doivent attirer l’attention des amateurs d’écriture. Concurrents directs, mais totalement différents, ces deux instruments d’écriture illustrent avec bonheur l’esprit d’une époque où tout n’était pas encore standardisé et où les actionnaires et le marketing ne jouaient qu’un rôle marginal.
DD : Tu tournes autour du pot, quel est ton choix ?
Vs : Les deux mon capitaine, car ils méritent chacun une place dans une collection. Et vous, Don ?
DD : Le Pen For Men, pour le nom, l’aspect, le design très américain et son côté pilier de bar avec son tube siphonnant goulûment son breuvage préféré.
Vs : Vous ne me surprenez pas, Don…

EPILOGUE

Je m’apprête à prendre congé de Don, lorsque retentit un « CUT ! » très sonore derrière moi .Soudain, tout se brouille, je ne reconnais plus Don Draper ni le PJ Clarke’s et un homme s’approche de moi.
L’homme : Salut, je me présente, je me nomme Ron Graber, 7ème au concours de sosies de Don Draper d’Albany et ma girlfriend Jenny Halfway navigue également dans ce milieu . Elle se trouve actuellement dans une clinique de Porto-Rico où on va lui greffer une prothèse mammaire XXL pour qu’elle ressemble à la pulpeuse secrétaire de la série, Joan Hathaway.
Du coup, j’ai pas mal de crédits sur le dos. Je collabore à l’émission Practical Joke –sorte de caméra cachée à l’américaine-. Quand on t’a vu débouler ici hier à la recherche de Don Draper, un héros de fiction, on a flairé le bon coup ! J’ai rameuté toute l’équipe de l’émission et on a planqué des caméras partout ici. On t’a bourré d’une nouvelle variété de drogue chimique, la « sweet-sixties » qui te fait percevoir le monde comme dans les années 60. On t’a collé dans un motel miteux-que tu prenais pour le Waldorf-Astoria- et mon beau frère qui joue le serveur, John Wreck, vendeur de bagnoles d’occasion t’a refilé une épave de Buick Riviera maquillée grossièrement en machine à remonter le temps. Tout a marché magnifiquement. Je n’ai pas compris un traître mot à ce que tu m’a dit mais on va faire une audience du tonnerre avec un hurluberlu comme toi ! Evidemment, tous mes soi-disants cocktails ne comportaient aucun alcool et mes cigares bidons venaient d'Hollywood ! J’en ai fait des caisses pour que tu comprennes que je ne pouvais pas être Don Draper, mais tu n’as rien pigé. Too bad…
Furieux, je saute à la gorge du maraud mais un garde se trouvant là m’administre immédiatement une magnifique décharge d’arme à impulsions électriques et je m’envole, pour un temps, au pays des songes.
Je me réveille dans l’antichambre d’une Cour new-yorkaise qui va me juger en comparution immédiate.
J’expose mon cas au juge Robert S Justice assisté du procureur Tom Toughlaw. Mon jeune avocat commis d’office, Maître Timmy Few s’étant assoupi, j’expose personnellement mon cas au Docteur Abraham Trauma, psychiatre clinicien renommé et expert auprès de la Cour criminelle. Après une courte suspension d’audience, le juge Justice conclut étrangement à une aliénation mentale importante et évolutive et décide d’un placement immédiat et à durée indéfinie dans une institution spécialisée. Mes protestations passionnées ne changent, hélas, rien à cette sentence totalement incompréhensible.
J’arrive très peu après au « Cukoo’s Nest » du Bronx.et ses pensionnaires très particuliers. Mon voisin, par exemple, un dénommé John Slaughter junior ,2 mètres 22, 160 kilos et grand amateur des ZZ-top , a fondé avec ses amis un groupe de bikers cannibales, « les cavaliers de l’apocalypse.»

Image

Ecumant les Etats-Unis au guidon de leurs gros cubes, ils dévoraient consciencieusement leurs infortunés compagnons de rencontre-une soixantaine au bas mot…- et les accommodaient à la sauce « Indian Chief », un mélange savoureux de Ketchup hot, de moutarde forte, de sauce barbecue et de Halvoline 15W 40.
Ces maniaques ne songent pas à me déguster mais se moquent tous de moi, car ils ont vu l’émission Practical Joke diffusée la veille. Rapidement, je deviens le protégé de Slaughter et de sa bande contre de hum, menus services…Ainsi, ils adorent le cinéma et, tous les soirs, ils interprètent, en comédiens amateurs, diverses œuvres et je collabore, à mon corps défendant, avec eux. Ainsi, hier, ils rejouaient la Guerre des Etoiles et j’interprétais, alternativement R2D2 et la princesse Leia, . Ce soir, ils donnent une soirée « Little Miss Sunshine » et ils me préparent différentes tenues, j’en frémis d’avance.
Slaughter possède deux lieutnants fidèles, le piquant Joseph Needles, spécialiste du meurtre et de l’éviscération avec une épingle à nourrice et un dénommé Jack Knife, grand amateur de stylos Parker vintages et de couteaux suisses multifonctions dont il se sert pour découper les organes de ses victimes. Fin gourmet, Jack a élaboré diverses recettes raffinées afin d’accommoder la chair humaine à ses sauces expérimentales dont la Indian Chief, citée plus haut.
Tiens, mais que se passe-t-il ? Une coupure d’électricité, je vais pouvoir m’échapper de cet enfer ! J’utilise mon PFM que j’avais pris le soin de remplir de Penthotal comme d’une seringue et grâce à la canule du Snorkel, j’inocule le liquide salvateur à John Slaughter, en pleine sieste après un déjeuner copieux. Je neutralise Needles et Knife avec des giclées de sauce Indian Chief en peine face et dans les yeux, merci à mes autres PFM ! Je me dirige ensuite précipitamment vers l’entrée et dans la semi pénombre, je brandis mon Parker 75 en argent luisant doucement que le garde prend pour un scalpel. Il s’écarte immédiatement, ouf, me voilà à l’extérieur, enfin libre grâce à mes chers stylos !
Véritable animal traqué, j’évite les grandes artères et les patrouilles du NYPD.

http://www.youtube.com/watch?v=E5loTx0_KDE

Je vous passe les détails de mon errance dans les bas fonds de New-York, d’autant que je figure maintenant dans la liste des 5 personnalités les plus recherchées d’Amérique par le FBI. Il me faut donc changer au plus vite d’identité et d’aspect.
Je me refugie un temps chez une sympathique communauté Amish dont je découvre la singulière existence.

http://www.lacoccinelle.net/245526.html


Je parviens à contacter un jeune chirurgien esthétique, le Docteur Yankovic, ressemblant étonnamment à un des amish, grand amateur de chant et des années 80 et étrangement connu sous le surnom de « Madonno. »Mon opération de transformation totale se déroule aujourd’hui, un grand moment car je serai le tout premier patient du Dr Yankovic ! Mon praticien se prépare, je vous laisse. J’arborerai bientôt le minois du VRAI Don Draper, histoire de me venger de cette lamentable aventure.

http://www.youtube.com/watch?v=notKtAgfwDA

Damned, mon opération a misérablement échoué et me voici transporté aux urgences, sous une fausse identité. Les membres de ce forum pourront ainsi découvrir mon vrai visage !

http://www.youtube.com/watch?v=gVY04NQUpxk

Foi de Pilotnamiki, je reviendrai un jour et poursuivrai inlassablement ma mission, même au péril de ma vie !
A bientôt, j’espère, les amis.

Note : je déconseille à toute personne saine de corps et d’esprit (et aux autres !) la confection des cocktails et sauce décrits dans ce comparatif frapadingue !
Je présente mes plus plates excuses aux dames et demoiselles choquées justement par les propos de ce poivrot de Draper, euh, Graber, plutôt.
J’éprouve quelques remords d’avoir honteusement détourné le personnage de Don Draper, si son créateur Matthew Weiner tombe un jour sur cette pignolade, qu’il sache mon profond respect à l’égard de ses créations…

Pilotnamiki
pilotnamiki
Midnight Blue
Midnight Blue
Messages : 448
Enregistré le : 18 juil. 2010 11:37

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par pilotnamiki »

Mouais, pas mal. Côté style, il s'agit d'un mitigé de Guillaume Musso et de Marc Lévy.Les connaissances dépassent un peu celles d'un stagiaire chez Plein-Ciel. Ceci dit, l'intrigue ne vole pas haut et je regrette que l'auteur se soit échappé de l'asile psychiatrique, tant il semble azimuté! Mais avec quelques efforts, peut-être arrivera-t-il à décrocher un prestigieux prix... Sulitzer!
Ce Pilotnamiki suscite néanmoins ma sympathie, je ne sais pas pourquoi, le nom peut-être...
Avatar du membre
JeanB
Baystate Blue
Baystate Blue
Messages : 2424
Enregistré le : 26 juil. 2011 06:47
Localisation : Région parisienne
Contact :

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par JeanB »

Je viens de trouver le roman à lire ce weekend, si toutefois les 48 heures suffisent... :shock:

Image

A en juger par le nombre d'illustrations, ça serait plutôt un roman photo, ou un truc du genre. On verra bien: le sujet en lui même est original: PFM versus Parker 75....
Je n'y aurais pas pensé spontanément. J'aurais - classiquement - opposé le C/F au 75. Classiquement et...bêtement !
Cet affrontement m'intrigue, mais ne disposant que de 4 heures aujourd'hui..... :mrgreen:
Je crois en tout cas que "notre" Sheafferparker (oups, non ! C'est pas son nom !) vient d'exploser le record du plus long message sur le forum ! :o
Fais refroidir tes doigts, détend tes phalanges, fais une longue promenade dans les Vosges ce WE, tu verras, ça ira mieux !
Bon, à dimanche soir, après la lecture de ce "pavé" qui semble passionnant :D !
"Pour progresser, ne cherche pas à dépasser ton voisin, mais dépasse-toi"
Avatar du membre
LYTH
Modérateur P.I.
Modérateur P.I.
Messages : 7345
Enregistré le : 10 oct. 2009 20:08
Localisation : Californistère

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par LYTH »

J'ai commencé à lire mais je n'ai pas encore fini;
C'est tout simplement GE-NIAL !!!
Merci beaucoup Pilotnamiki !
LYTH
Magnum : "But Higgins, I can explain !"
Jonathan Quayle Higgins III : "I have studied Aristotle, Socrates, William Friedrich Hegel, Bertrand Russell. I have toured college campuses debating the virtues of dialectic versus symbolic syllogism. I have written scholarly articles on the need for a new, more dynamic logic. But nothing in my life has prepared me for the workings of the Thomas Magnum mind."
_______________________________
Orange = modération
Keep calm & upgrade the forum.
Restez calme & promouvez le forum.

En cas de désaccord avec la modération, merci de contacter Leibniz ou PDZ.
Image
Avatar du membre
petitdauphinzele
Administrateur du site
Administrateur du site
Messages : 13649
Enregistré le : 04 août 2010 09:01
Localisation : Liège (Belgique)

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par petitdauphinzele »

Je suis stupéfait, vous avez rencontré Don Drapper ! :lol:

Magnifique article, à peine effleuré ... mais je vais prendre sur mon temps réduit pour le lire.
Keep calm & upgrade the forum
Orange = modération
En cas de désaccord contacter Leibniz
Image
by Taranis
Avatar du membre
OldFrog
Membre disparu
Membre disparu
Messages : 1545
Enregistré le : 16 janv. 2012 13:20
Localisation : Neuillly-Plaisance (93)

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par OldFrog »

Hé bé !
Histoire captivante, héros suffisant à souhait,j'adore !

Bien la première fois de ma vie que je passe plus d'une heure à lire le même post !
Bravo pour cette saga !

A part ça, techniquement parlant, je n'aurais jamais cru qu'un logiciel de forum gérait des posts aussi long (Images mises à part évidemment) !
Louis
___________
" Du mot écrit, je pourrais remonter à la main, au muscle, au sang, à la pulsion, à la culture du corps, à sa jouissance" (Roland Barthes, Variations sur l'écriture).
Avatar du membre
Leibniz
Administrateur dilettante
Administrateur dilettante
Messages : 2081
Enregistré le : 25 sept. 2009 23:42
Localisation : Charlotte, Caroline du Nord USA
Contact :

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par Leibniz »

pilotnamiki a écrit :Mouais, pas mal. Côté style, il s'agit d'un mitigé de Guillaume Musso et de Marc Lévy.Les connaissances dépassent un peu celles d'un stagiaire chez Plein-Ciel. Ceci dit, l'intrigue ne vole pas haut et je regrette que l'auteur se soit échappé de l'asile psychiatrique, tant il semble azimuté! Mais avec quelques efforts, peut-être arrivera-t-il à décrocher un prestigieux prix... Sulitzer!
Ce Pilotnamiki suscite néanmoins ma sympathie, je ne sais pas pourquoi, le nom peut-être...
:mrgreen: :mrgreen: :lol: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
Leibniz
Look, let me explain something to you. I'm not Mr. Lebowski. You're Mr. Lebowski. I'm the Dude.

Dura lex, sed lex.
etiam mortuus redeo
-------------------------
Montblanc 234 1/2 G nib F, Nakaya piccolo nib M, Pilot Fermo nib F, Pilot C823 nib M, Lamy 2000 nib F, Waterman Man 100 nib F
-------------------------
Orange = modération
En cas de désaccord avec la modération contacter PDZ
mmarcus
Midnight Blue
Midnight Blue
Messages : 409
Enregistré le : 20 févr. 2010 14:42
Contact :

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par mmarcus »

J'aime beaucoup ce mélange de stylo, de clichés anciens qui retrace le style d'une période donnée, avec un faible pour les voitures.
Et quel travail !
Merci
Patrick
Avatar du membre
borelek
ex. animateur SDD
ex. animateur        SDD
Messages : 3009
Enregistré le : 12 juil. 2012 20:53
Localisation : Lausanne, Suisse

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par borelek »

Et voilà,
on s'inscrit sur un forum parce qu'on veut écrire avec des pleins et des déliés et on fini par passer une après-midi à lire le duel entre deux stylos dont on ignorait l'existence. Heureusement j'ai pu ne pas regarder les chansons ; grâce à mon grand âge, je les connais par coeur. Le tout au lieu de faire mes exercices d'écriture (voire de travailler, tiens !)
Ce serait ça l'addiction ?

Merci Pilotnamiki (et en plus je connais votre nom étrange et l'orthographie sans faute, mais où suis-je donc tombé ?)
Bon, je retourne glander

Amitiés Serge
Saerel
Bleu Mers du Sud
Bleu Mers du Sud
Messages : 47
Enregistré le : 10 juin 2012 08:36

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par Saerel »

Où comment apprendre en s'amusant! Merci beaucoup pour ce récit et les belles illustrations qui l'accompagnent. J'espère qu'il y en aura d'autres. :)
Avatar du membre
btr
Membre disparu
Membre disparu
Messages : 1685
Enregistré le : 01 févr. 2011 22:18
Localisation : BEL

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par btr »

Xof72000 a écrit :Si le jeu est de trouver quelle image est utilisée plusieurs fois, j'ai trouvé ! ... c'est celle du juke-box Wurlitzer !!


Euh ... :oops: ... j'ai gagné quoi ?

tu seras dans l'épisode suivant :mrgreen:
WATERPROOF
Avatar du membre
libelle
Prussian blue
Prussian blue
Messages : 1124
Enregistré le : 03 mai 2011 19:04
Localisation : Val d'Oise
Contact :

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par libelle »

Exceptionnel !
Je mis suis reprise à plusieurs fois, je l’avoue, pour lire cette passionnante pièce agrémentée de photos et de liens.
C’est tout simplement génial d’apprendre ainsi même si dès le prologue ma préférence allait au Parker 75.

Merci pilotnamiki
Avatar du membre
georges zaslavsky
ex animateur SDD
ex animateur   SDD
Messages : 3738
Enregistré le : 28 août 2011 20:10

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par georges zaslavsky »

excellent ;) le pfm est supérieur au 75 pour moi et ce à tous les niveaux
Avatar du membre
JeanB
Baystate Blue
Baystate Blue
Messages : 2424
Enregistré le : 26 juil. 2011 06:47
Localisation : Région parisienne
Contact :

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par JeanB »

Je regarde aussi peu les séries télé que Pilot N boit du Bourbon. Je ne connais donc pas du tout Don Drapper.
J'ai par contre lu avec attention l'immense nouvelle dont Pilot N vient d'accoucher !
Te remets-tu d'une césarienne qui, si j'en juge au poids et à la taille du rejeton, a dû t'équiper d'une fermeture éclair dont l'extrémité supérieure affleure le menton ? :mrgreen:
Impressionnant !
J'ai les yeux rougis de fatigue.
J'ai tout vérifié.
De l'exactitude historique des costumes au petit nom du 5è adjoint du bras droit du concepteur de Parker 75, tout a été contrôlé.
Les seules imprécisions ne sont pas stylographiques:
Le héros boit du "bourbon". C'est imprécis, du "bourbon". le seul, le vrai, l'excellent, c'est le Makers ! 8-)
Pour les cigares, c'est pareil ! "Cubain", c'est pas un nom de cigare... :roll: Un Davidoff (produit avant l'embargo, puisque le bon Zino est allé au Honduras et à St Domingue après...), ou un Upmann, ou encore un Partagas, voilà des cigares dignes de notre héros. 8-)
Bon, compte tenu de tes pratiques abstinentes s'agissant de l'alcool (un lait fraise :shock: ....pffffff !!!) ou du tabac, on t'excusera !
Ce coté gentillment "chochotte" du narateur n'est d'ailleurs pas sans ajouter à l'humour de la scène...
Ton prochain Namiki, il y aura un Pony rose avec une crinière violette et des paillettes, le tout en Maki-e de la plus belle qualité :mrgreen: ?

Plus sérieusement, bravo pour ce formidable travail !
J'attends avec impatience le prochain comparatif (années 30 s'il te plait !)
"Pour progresser, ne cherche pas à dépasser ton voisin, mais dépasse-toi"
Avatar du membre
Nyel
Midnight Blue
Midnight Blue
Messages : 429
Enregistré le : 08 mars 2010 19:29
Localisation : Bordeaux

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par Nyel »

Génial.
Sur la forme et le fond.
Impossible de lire ça sur mon smartphone, il faut un grand écran pour profiter des photos.
Ou alors attendre la sortie en librairie ? (ou alors la série en DVD ?)
pilotnamiki
Midnight Blue
Midnight Blue
Messages : 448
Enregistré le : 18 juil. 2010 11:37

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par pilotnamiki »

Bonsoir et merci pour vos louanges, fidèles lecteurs, je vous dédicace donc, mon œuvre 8-) ...

JeanB, ta photo de livre géant m'a beaucoup fait rire, où l'as tu trouvé et quel est cet ouvrage imposant? Désolé d'avoir fatigué tes yeux si sensibles mais eu égard à tes lectures habituelles (style JCP et autres douceurs du même genre...), je pensais faire figure d'amateur, comme quoi... :mrgreen:

Je constate qu'un peu comme un M Jourdain, dans le Bourgeois Gentilhomme, s'exprimant en prose sans le savoir, nous avions sur ce forum un Don Draper qui s'ignorait en la personne de JeanB :P! Effectivement, ton expertise en spiritueux de luxe et autres cigares king-size force le respect! Attention, toutefois, à ne pas abuser des bonnes choses, car les Mad Men (nom de la série) dont le héros Don Draper se muent progressivement en véritables drogués ... Mais ton approche doit différer sensiblement et s'apparenter à la démarche de l'amateur averti raisonnable et du fin gourmet, amoureux des bonnes et belles choses!

Comme vous pouvez tous l'imaginer, le Pilotnamiki narrateur de ce récit ne recouvre pas que d'une façon lointaine ma propre personnalité, une sorte d'avatar, effectivement un peu "chochotte!" J'aime également me moquer de moi-même et par exemple de mon allergie totale (eh oui) à l'alcool, un peu comme le capitaine Haddock dans Tintin et les Picaros, d'où le lait fraise un peu méprisant de mon Don Draper! Ceci, attention à mon aspect Janus Bifrons, ayant longtemps vécu dans des contrées un peu sauvages, je possède également un côté Harry Callahan -l'inspecteur, pas le peintre-, et j'ai assidûment pratiqué le tir sur silhouettes métalliques avec des revolvers monstrueux, du type 454 Casull ou 500 Magnum -de véritables obusiers portatifs capables de culbuter un tyrannosaure en un seul coup...On peut apprécier un lait fraise et utiliser ceci :twisted: !

http://www.youtube.com/watch?v=4EoJowwbhu8
http://www.youtube.com/watch?v=ekWmwqJX ... re=related

"The most powerful handgun in the world", mais je le trouve vraiment excessif, je préfère plus petit et plus léger, mais toujours avec des munitions Magnum (mon must personnel est le 41 Magnum-plus percutant que le 44 Magnum, car plus véloce!-,précis et très puissant, beaucoup moins lourd et encore suffisant pour arrêter un grizzly...):

http://www.youtube.com/watch?v=bM03jmpGbAI

Du coup, la moindre allusion perfide et injustifiée quant à la qualité de mes bancs d'essai déclenchera la réaction suivante :twisted:

http://www.youtube.com/watch?v=lV4WfXPmq20

Je commettrai certainement un autre comparatif, d'ici la fin de l'année, dans un autre lieu et une autre époque, mais pas dans les années 30! Mon nouveau héros constituera une antithèse du flamboyant Don Draper, un homme désespérément terne mais efficace.Wait and see!

Mais, là, effectivement, l'accouchement ayant été quelque peu douloureux, mais pas au point de me greffer une fermeture éclair ( quoique :lol: ), je vais profiter de VOS bancs d'essai à tous!

JeanB, comme tu le sais, depuis mon aventure américaine, je bénéficie du programme de protection des témoins ( j'ai témoigné contre Slaughter et sa bande, entre autres...), j'ai changé de faciès-je me déguise en Big-Red de 2 mètres de hauteur pour passer innaperçu :lol: -, merci de ne pas révéler ma localisation géographique précise, mais, je toutes façons je me cache dans une forêt impénétrable :mrgreen: !

Ceci dit, je suis un peu déçu, personne n'a l'air de trouver ma petite nouvelle amusante, j'avais pourtant ciselé longuement les réponses sarcastiques de Don Draper et mon effroi passif...J'avais même imaginé quelques digressions -Draper me faisait chanter et menaçait de de balancer à John Edgar Hoover en personne-, mais cela rallongeait encore un peu ce texte de plus de 32 pages...

Comme on dit, je ferai mieux la prochaine fois, enfin, j'espère :D !

Poursuivez vos remarques et commentaires constructifs afin que je puisse me perfectionner.

A bientôt les amis!

Pilotnamiki
Avatar du membre
LYTH
Modérateur P.I.
Modérateur P.I.
Messages : 7345
Enregistré le : 10 oct. 2009 20:08
Localisation : Californistère

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par LYTH »

Non, rassurez-vous pilonamiki, c'est excellent et très instructif. ;)
Seule objection : les lignes un peu longues dépassant le cadre de l'écran, ce qui oblige à scroller très régulièrement.
J'ai bien tenté de outzoomer mais là ce sont mes yeux qui ont pleuré... :mrgreen:
:lol:
LYTH
Magnum : "But Higgins, I can explain !"
Jonathan Quayle Higgins III : "I have studied Aristotle, Socrates, William Friedrich Hegel, Bertrand Russell. I have toured college campuses debating the virtues of dialectic versus symbolic syllogism. I have written scholarly articles on the need for a new, more dynamic logic. But nothing in my life has prepared me for the workings of the Thomas Magnum mind."
_______________________________
Orange = modération
Keep calm & upgrade the forum.
Restez calme & promouvez le forum.

En cas de désaccord avec la modération, merci de contacter Leibniz ou PDZ.
Image
Avatar du membre
borelek
ex. animateur SDD
ex. animateur        SDD
Messages : 3009
Enregistré le : 12 juil. 2012 20:53
Localisation : Lausanne, Suisse

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par borelek »

C'est vrai, on a oublié de dire que le texte nous avait faire rire.
Aux éclats même pour ma part. Mais j'ai vu la saison une.

Encore merci.
Bon, je retourne glander

Amitiés Serge
Fountainbel
Baystate Blue
Baystate Blue
Messages : 1711
Enregistré le : 15 août 2011 09:59

Re: Votre grand roman, Mad Pens, aux éditions Pilotnamiki.

Message par Fountainbel »

Un grand merci Pilot Namiki, un post tres informatique et un vrai plaisir de voir et de lire !
Cordialement, Francis
Répondre

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 22 invités