1998 - Stylo-plume en vermeil assorti d'un capuchon en malachite. Réalisé en hommage à l'empereur de Russie. Série Meisterstück solitaire
Pourquoi ce stylo et pourquoi l’envie de le voir, de le tenir ?
Un stylo n’est pas qu’un simple objet, c’est aussi une histoire, une raison d’être à travers l’histoire avec un petit et un grand h/H, des ressources, une fabrication….
La malachite

La malachite est un carbonate minéral de formule monoclinique, qui se forme dans la zone d'oxydation des sulfures de cuivre, souvent associée à l'azurite et au cuivre natif. La malachite peut aussi être de couleur orangée.
Son nom vient du grec « malakhé » qui signifie « mauve » en raison de sa ressemblance avec la plante. Le cuivre contenu dans la malachite est à l'origine de son vert soutenu. Elle est très utilisée comme pierre décorative, en particulier à la cour des Tsars de Russie, comme le prouvent les colonnes de l'iconostase de la cathédrale Saint-Isaac à Saint Petersbourg. Les romains attribuaient à la malachite le pouvoir de protéger de la foudre et la recommandaient en talisman pour la protection des enfants.
Provenance
Australie, Chili, Rhodésie, USA, Zaïre.
Couleurs
Toutes les nuances du vert clair au vert-noir.
La malachite et la Russie
Cette pierre est remarquable par sa belle couleur vert, nuancée de veines vertes, de teintes différentes. Elle est formée de zones concentriques qui lorsqu’on la taille donnent à la malachite un aspect agréable.
L'exploitation de la malachite débuta en Russie à la fin du XVIIe siècle. La pierre fut étudiée dans les années 1760, notamment par l'abbé d'Auteroche, qui la popularisa auprès des collectionneurs. Mais c'est le XIXème siècle qui demeura le siècle d'or de la malachite largement venue de l'Oural. Les producteurs de malachite, les Demidov, se contentant d'exporter la matière première brute, le travail du matériau restait limité par l'absence de formation des artisans.
Au début du XIXe siècle, alors que l'on réalisait des pièces de plus en plus grandes, on abandonna l'idée de la travailler dans la masse : les trop nombreuses inclusions dans la pierre rendaient en effet le travail quasi impossible. On pensa alors à découper la malachite en lamelles pour l'utiliser en mosaïques" à la manière des Florentins. Dans les années 1820, apparurent des artisans qualifiés à Saint-Pétersbourg, encouragés par des artistes professionnels puis, les manufactures impériales lapidaires de Peterhof et de Ekaterinbourg.
En 1835 à Mednorudyansky, on découvrit une poche de 380 tonnes de la plus belle malachite qui demanda neuf ans pour être dégagée puis douze années pour être remontée à la surface ! Au même moment, de grandes décorations en firent usage : la salle de cérémonie du palais Demidov à Saint-Pétersbourg, le salon des malachites du Palais d'Hiver (Moscou) ou encore la salle du trône de l'impératrice au Kremlin. Le savoir faire russe en la matière fut internationalement reconnu et la pierre verte devint bientôt un signe de richesse et de pouvoir, à l'instar du porphyre.

Cette paire d'aiguières atteste de cette technicité, le travail de mosaïque disposée sur une âme en cuivre puis repolie pour obtenir un lissé parfait, donnant l'illusion d'un bloc unique. La monture de bronze doré, à l'esthétique antiquisante évoluée des années 1830, témoigne de la valeur accordée à la matière.
Une aiguière semblable est conservée dans les collections du musée de l'Ermitage (Semyonov, Malachite, 1987, p. 13, 188 et 222, reprod.). En tous points identiques à la paire ci-dessus, elle n'en diffère que par le cerclage de bronze doré du piédouche d'un modèle cependant très proche.
St-Pétersbourg, le Palais d’Hiver et Une magnifique coupe ayant appartenu aux Stroganov.
Elle est exposée aujourd'hui dans la salle de Malachite de l'Ermitage:


Les dorures et la Russie
Toujours l’Ermitage

Les stylos Montblanc
Non, je ne vous ferai pas cet affront
Mais un peu quand même… Montblanc, dont le nom est inspiré par le plus haut sommet enneigé d’Europe, recherche en permanence la plus haute qualité, la tradition de l’artisanat et l’élégance intemporelle. Ce succès, Montblanc le doit à ses employés. C’est leur engagement, leur passion et leur professionnalisme qui rendent possible la production de stylos, de montres, de maroquinerie et de bijoux de très grande qualité.
La Muse de la Danse
Ayla Wendt laisse la plume danser sur le papier, dans le calme, en enchaînant des cercles successifs, encore et encore. Depuis vingt ans, elle a perfectionné son art. Dans une sérénité complète, elle écoute la mélodie faite par la plume sur le papier. Ses oreilles initiées et ses doigts sensibles peuvent déceler la moindre imperfection.
Si la moindre dissonance persiste, qu’une oreille non entraînée ne saurait entendre, la plume est renvoyée en production pour être rectifiée. Le calme et la patience, indispensables à ce métier, viennent de la personnalité d’Ayla Wendt, qui préfère écouter que parler. Comment a-t-elle fait pour acquérir cet exceptionnel savoir-faire ? En écoutant, en observant, en s’entraînant, dit-elle. A travers les années, elle a développé une sensibilité à son art et affiné l’empathie nécessaire à sa pratique. La qualité indispensable à son professionnalisme est un engagement sans faille à ce produit unique, l’attention entière qu’elle réserve à chaque plume.
L’Homme aux Doigts de Fée
Lothar Lips démarra son apprentissage chez Montblanc à 16 ans. Il est, depuis, devenu « un maître » en maroquinerie. Suivant les pas de son père, il a pris la responsabilité de la maroquinerie Meisterstück depuis 45 ans, la société devenant ainsi sa seconde famille. Quand vous le regardez, vous pouvez voir ce que son métier représente pour lui. La dévotion avec laquelle il manipule et travaille le cuir et les regards dont il couve chaque pièce achevée en dit long sur sa passion.
Ses outils ? Ses mains grâce auxquelles il peut créer ce qu’aucune machine dans le monde ne peut créer avec la même qualité. De ses mains expertes, il transforme de simples morceaux de cuir en accessoires de maroquinerie de la plus haute qualité. Son objet fétiche ? Une serviette Meisterstück qu’il conserve avec le plus grand soin, il en a lui-même réalisé chaque couture à la main.
La Magicienne de la Plume
100 étapes successives sont nécessaires à la fabrication d’une plume avant d’être présentée à Flora Rittmann qui lui donnera la touche finale. Une tâche difficile qui lui a demandé de suivre de nombreuses formations et des années d’études et de pratique. Son métier requiert une concentration et une précision extrême. Les mauvais jours, il lui arrive parfois de se sentir frustrée, mais le simple fait de penser à la création de quelque chose de parfait l’emplit d’une intense satisfaction. Elle entretient une relation très spéciale avec les plumes en or : la plume lui a appris la patience et, en échange, Flora apprendra à la plume à écrire. Aujourd’hui, elle garde la plus grande admiration et un profond respect pour l’homme qui lui a enseigné ce savoir-faire, lui-même tenant cette connaissance de l’un des plus anciens maîtres artisans de la société. Tout comme le « Meisterstück » qui se transmet de génération en génération, le savoir-faire et la passion pour l’art de l’écriture se transmettent chez Montblanc de génération en génération.
[Montblanc / Histoire de Montblanc / Les valeurs Montblanc - Les valeurs Montblanc, CREATEURS D’ÂME DEPUIS 100 ANS, 100 ans de savoir-faire artisanal] non, non, personne ne repart sur la potentielle existence de l’âme d’un stylo !!!
Un stylo, c’est avant tout, au moins tout ce qui précède
Le StyLo
Montblanc Tzar Nicolas Malachite & Vermeil, stylo-plume Legrand
La pièce de maître / chef-d'œuvre (Mesterstück) de Nikolai I rappelle de la malachite à la cour de tsar russe par l'application de la pierre précieuse. Cette pierre précieuse verte merveilleuse est l'une des caractéristiques typiques de la magnificence tsariste.
Le capuchon est recouvert de malachite véritable, la pierre des Tsars de Russie. Montblanc a cessé la production des objets en malachite en raison de la difficulté à trouver la pierre et les stylos étaient très couteux à produire.
En argent massif 925 plaqué or finition godron (disponible depuis 1998).
Le vermeil est un métal précieux constitué d'argent recouvert d'or (jaune ou gris, de 18 ou 22 ct) par un traitement galvanoplastique.
L'argent employé est, en France, 1er titre 950/000e ou 2e titre 800/000e, et en Grande-Bretagne 925/000e Sterling.
Le vermeil ne donne pas d'allergie puisque c'est de l'argent recouvert d'or, deux métaux anallergiques. La liaison entre les deux métaux (adhérence moléculaire) donne un traitement "Plaquage or" d'une résistance exceptionnelle.
Ce stylo ainsi que tous ceux en malachite ne sont plus produits. (version platine du Legrand, stylo-plume 144, stylo bile, porte-mine, roller 163 et Legrand).
Le capuchon est en malachite, l’agrafe en plaqué or, le corps en vermeil, le bloc section en « résine précieuse » verte, la plume M en or 18 carats bicolore.
Le remplissage est à piston, une fenêtre transparente permettant de situer le niveau d'encre.
Les photos …
… du stylo
C’est bien le mien, mais ce n’est pas moi qui ait pris les photos..je n’ai pas subitement fait de si grands progrès





… de la plume




Les dimensions

L’écriture, les sensations
Ah, enfin….
Il n’y a que cinq mois que j’ai la chance de posséder ce stylo, mon expérience est donc assez limitée.
Il est encré avec de l’encre Montblanc, certains ont déjà deviné, noire.
Est ce vraiment les sensations ressenties vis-à-vis de la plume où des sensations hautement influencées par le fait d’avoir cette merveille en main !? Un peu les deux sans doute.
Rien n'est plus léger que de tenir une plume, ni plus heureux; les autres plaisirs sont éphémères, et leurs ravissements nocifs. La plume apporte la joie quand on la prend en main, et la satisfaction quand on la pose. [Pétrarque]
Commencer par ouvrir le stylo, non pas en forçant pour déloger le capuchon, mais en dévissant ledit capuchon. L’opération n’est jamais ni brutale ni bruyante, le geste est souple et délicat.
Tenir cette merveille en main est un pur bonheur. La plume glisse sur le papier…
La forme torpédo du stylo que j’aime quelque soit la marque convient parfaitement à ma main.
Les trois doigts tenant le stylo à la base du corps juste au dessus du bloc section. La partie rétrécie terminant le corps au niveau du piston se love dans le creux formé à la base de mon pouce et de mon index, l’un et l’autre cernant le corps avec l’aide de mon majeur. Le diamètre du 146 est quasiment idéal : ni trop gros qui engendre un certain inconfort, ni trop petit qui me fait crisper les doigts autour du corps.
Le poids me convient également, le stylo ne se laisse pas oublier mais il ne demande pas d’effort particulier.
Le touché du corps est agréable, doux, la finition godron permet une bonne tenue sans que les doigts glissent sur le corps….c’est presque sensuel !
La plume frôle le papier avec douceur sans mollesse aucune.
Le petit bruit, que j’affectionne, induit par le léger frottement de la plume sur la feuille me ravie.
Une envie quasi irrépressive d’avoir quelque chose à écrire pour que ce moment se prolonge…….
Ici se termine cet essai ouvert à vos commentaires