Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

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Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

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Lorsque quelqu’un demande conseil sur un bon stylo à plume en or de prix raisonnable sur un forum, il est bien rare qu’une voix ne s’élève pas dans les minutes qui suivent pour suggérer en premier le Sailor Sapporo. Or, quand on regarde l’index des essais, on se rend compte que cet excellent petit stylo n’a jamais été passé en revue. Ayant décidé de faire un essai du mien, en ayant parlé à Loïc qui comme chacun sait est le distributeur de la marque pour la France, il m’a très aimablement proposé de m’envoyer toutes les plumes disponibles en Europe pour les essayer et les comparer, ainsi que plusieurs couleurs de Sapporo (il est dommage qu'il n'ait pas eu de demonstrateur disponible). J’ai bien entendu sauté sur l’occasion, intéressé que j’étais par la découverte des plumes que je ne connaissais pas. Je précise qu’il n’y a aucune relation commerciale entre Loïc et moi, seulement des relations amicales.

Cet essai s’adressant entre autres à des lecteurs qui découvrent le stylo à plume et posent souvent des questions qui reviennent, lesquelles semblent élémentaires à ceux qui connaissent les instruments, j’aborderai donc quelques notions connues par ces derniers (le titre des plumes, ou encore ce qu’est un convertisseur, par exemple).

Présentation rapide de la marque.

Sailor est une des trois grandes marques historiques japonaises de stylos à plume et la plus ancienne des trois. Fondé en 1911, petit fabricant au milieu des géants du stylo à plume, Sailor est aujourd’hui réputé pour fabriquer des plumes parmi les meilleures du monde. Sailor, c’est d’abord et avant tout une bonne plume, laquelle est l’âme et le cœur d’un stylo. Sans une bonne plume, pas de bon stylo.

Le Sapporo

Parmi la large gamme des stylos Sailor, il existe deux modèles principaux : le 1911, de forme fuselée et arrondie à ses extrémités, très inspiré des Sheaffer américains d’avant-guerre et des Montblanc allemands d’après-guerre, et le Pro Gear qui lui est tronqué net à ses extrémités au lieu d’être arrondi. Le 1911 « International » et le Pro gear sont des stylos de bonne taille qui ont chacun un petit frère : le 1911 standard et le Sapporo, ce dernier étant un Pro Gear plus petit. Nous verrons que cette taille moyenne a de nombreux avantages.

Il existe une version « Mini » du Sapporo, héritière d’une forme à succès au Japon dans les années 70-80 : le stylo est beaucoup plus court fermé, le capuchon se visse à l’arrière pour en faire un stylo d’une longueur utilisable quand on écrit. Ce modèle n’accepte que les cartouches Sailor, pas le convertisseur (voir plus loin).

Matériaux et finition

Le Sapporo est un stylo classique. Dans ses versions courantes, il est fabriqué dans une résine noire de bonne qualité, parfaitement polie et brillante. La finition générale est excellente, on en a pour son argent, il n’y a rien à lui reprocher. Les attributs, bagues et agrafe, sont en plaqué or jaune ou rhodié (couleur argent). Sur la bague de capuchon sont finement gravés les mots « SAILOR JAPAN FOUNDED 1911 ». Une ancre dorée figure sur l’extrémité du capuchon. Celui-ci est à vis, très sûr, le minuscule rituel du vissage/dévissage étant toujours agréable.

Afin d’être le plus complet possible, j’ai demandé à Loïc de m'indiquer les couleurs et tailles de plume disponibles en Europe. Il existe 7 tailles de plumes.

- Noir/attributs or ou argent : 6 tailles de plumes EF - F - M - B - Z - MS
- Demonstrator transparent/attributs argent : F - MF
- Ivoire, rouge, bleu, violet/attributs argent : MF - B
- Translucides : rose, vert, orange/attributs argent : F - M - B
- Mini noir/attributs or ou argent : les 6 plumes de base disponibles
- Mini rouge, bleu, jaune/attributs argent : F seulement

On notera que l’excellente MF n’est normalement pas disponible avec certains modèles courants. N’importe quel revendeur sérieux devrait être à même de livrer le stylo concerné avec cette plume.

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Taille et prise en main

Le Sapporo est un stylo de taille moyenne, qui pourra apparaître petit à côté de certains mastodontes à la mode aujourd’hui. Il mesure 12,3 cm fermé, 11 cm sans le capuchon, 14,3 cm capuchon posté à l’arrière. Le diamètre du corps est de 12,2 mm, celui du capuchon de 14,8 mm à la bague. Il est également léger : 17,3 grammes, 9,3 grammes sans capuchon. Si la mode est aujourd’hui aux stylos lourds voire très lourds, je fais partie de ceux qui pensent qu’un stylo léger est bien plus confortable pour de longues sessions d’écriture, quand il faut écrire des pages et des pages sans fatigue. Quant à la taille, je trouve le diamètre moyen très confortable également pour tenir le stylo longtemps. Celui qui a de grandes mains trouvera certainement le stylo sans capuchon un peu court. Qu’il se rassure : vu le poids, poster le capuchon ne dégrade pas l’équilibre, qui se retrouve un peu déporté vers l’arrière. Un peu court peut-être donc sans capuchon, mais esthétiquement, la forme générale est harmonieuse et équilibrée.

Pour qui a de grandes mains ou préfère les stylos plus lourds, peut-être vaudrait-il mieux regarder du côté des grands frères ou vers d’autres modèles.

La préhension est excellente. Le plastique ne glisse pas, la section (la partie qui porte la plume, entre celle-ci et les filets, où reposent les doigts) est de bonne dimension et les filets ne sont pas agressifs.

Remplissage

Le remplissage se fait par cartouches ou par convertisseur. Il faut utiliser des cartouches de la marque, le stylo n’accepte pas les cartouches internationales. En passant, l’encre Sailor est une très bonne encre, avec une fluidité et une glisse excellentes. Pour qui voudrait utiliser d’autres encres, il faut alors utiliser le convertisseur (livré avec le Sapporo) et remplir le stylo au flacon, à l’ancienne. Cela ouvre l’accès à des dizaines de marques et à des centaines de couleurs d’encre. Le convertisseur est un petit réservoir qui se monte à la place de la cartouche, exactement comme une cartouche. Pour le remplir, on plonge la plume dans la bouteille d’encre en dévissant l’extrémité du convertisseur. En la revissant, son petit piston remonte et l’encre remplit le convertisseur. En rinçant bien le stylo à l’eau, on peut changer d’encre comme on le désire. Le convertisseur a une contenance un peu moindre qu’une cartouche.

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La plume et l’alimentation

Nous en venons maintenant à l’essentiel, la plume. Celle-ci, joliment décorée de la frise et du motif habituels de la marque, 1911, est sur le Sapporo en or 14 carats, indiqué sur la plume 14K, 585 (pour 585/1000èmes). Sur les modèles plus gros, Sailor livre des plumes 21 carats là où la plupart des fabricants livrent des plumes 18 carats. Qu’on se rassure, les plumes 14K n’ont rien à envier en qualité aux 21K. Mais que reste-t-il aux belles et grandes 21K, alors ? Beaucoup de choses tout de même : leur taille, une subtilité, un velouté incomparables. Le toucher est assez semblable, l’agrément d’écriture est le même, les plumes sont même peut-être plutôt moins fragiles que les 21K. 14 carats est depuis toujours le titre habituel des plumes, certaines des meilleures sont toujours fabriquées dans ce titre, qui permet par exemple de fabriquer des plumes flexibles. Ce n’est pas le cas chez Sailor où les plumes 14K, comme la plupart des plumes modernes, sont rigides. Les plumes sont selon les modèles en or jaune ou rhodié.

Le Sapporo est disponible en 7 largeurs de plume, ce qui permet de trouver facilement plume à sa main et à sa manière d’écrire. Qu’on en juge : 7 plumes de tailles différentes, une telle variété de plumes est rare aujourd’hui, surtout dans un stylo de gamme moyenne à vocation utilitaire. L’alimentation est toujours parfaitement réglée et le débit constant. Si les plumes ne sont en principe pas vendues séparément, un bon revendeur pourra toujours vous proposer une autre taille à la place de la plume d’origine. Si l’opération est formellement déconseillée à qui ne s’y connaît pas sous peine de dommages, la plume et le feed (le plastique à ailettes sous la plume qui sert à alimenter celle-ci) sont très facilement démontables pour nettoyage pour un utilisateur averti. Faisons donc un tour des plumes. Les essais ont été faits sur l’excellent papier vergé Lalo, choisi pour sa qualité et parce que c’est un papier qui accroche légèrement pour voir comment se comportent les plumes très fines avec lui. Pour profiter de l’opportunité, j’ai longuement écrit avec toutes les plumes, particulièrement avec les fines. Pour ces essais, j’ai utilisé la belle encre soyeuse Sailor bleu-noir.

Nota : comme on le répète souvent, en règle générale, les plumes japonaises sont en gros une taille plus fine que leurs homologues européennes : une M japonaise équivaut à peu près à une F européenne.

- La EF et la F (marquées H-EF et H-F, « H » pour « Hard », dure). Il m’a fallu un moment pour différencier leurs traits sur le papier : les deux sont très proches, voire quasi-indifférenciables. La EF prêtée pour l’essai s’est vraisemblablement un peu élargie puisque c’est une plume de démonstration, Loïc me dit que la différence est normalement bien visible. On remarque à l’usage plusieurs choses : si l’extra-fine est infinitésimalement plus fine, elle donne également le sentiment d’être un peu plus dure, ce qu’on sent très bien en choisissant les deux plumes à l’aveugle. Elle est un peu plus précise. La fine, qui est également rigide donne le sentiment d’être un peu plus souple, elle est un peu plus facile. Les deux plumes sont très incisives, leur trait est très net. Si on ne peut qualifier aucune des deux de douces, elles sont agréables, glissent bien, aucune des deux n’accroche sur le papier vergé à relief. On peut écrire rapidement avec les deux. Qui a la main un peu lourde n’aura peut-être pas intérêt à choisir ces plumes, qui donnent le meilleur d’elle-mêmes, sans accrocher, avec une main plutôt légère. Très belles plumes mordantes et précises, je vais vraisemblablement choisir une F pour ajouter à mon 1911.

- La M-F. Avec cette medium-fine réintroduite il y a quelque temps, intermédiaire entre la fine et la medium, on entre dans un autre univers. Le trait devient visiblement plus large tout en restant agréablement fin. On arrive dans le monde des Sailor très douces, très faciles. La plume reste très précise, se contrôle parfaitement tout en étant très douce. Un délice. Pour qui est porté vers les plumes fines et faciles d’usage, celle-ci sera peut-être la plume universelle.

- La M. Un peu plus large que la précédente, la plume la plus courante certainement. Glisse parfaite, douceur de rêve. Sailor dans toute sa splendeur.

- La B (broad). Pour qui aime les plumes un peu plus larges, cette plume ronde, équivalente à une M européenne est d’une déconcertante facilité. Toujours nette malgré la largeur, d’une très grande douceur. Les anglo-saxons disent à propos de ces plumes qu’elles sont « buttery smooth ». Avec ces plumes soyeuses, on dirait écrire sur du verre. D’aucuns chercheront peut-être des plumes un peu plus accrocheuses pour avoir plus de sensations et de contrôle, mais on est là dans ce qui se fait de mieux, on sent parfaitement cette B au toucher particulier, très légèrement rêche. J’ai personnellement une nette préférence pour les plumes fines, nerveuses et douces à la fois, là où les Japonais excellent depuis toujours, mais on est avec la M et la B dans les sommets du genre. L’alimentation en encre est là encore très bonne. Je me lasse en général rapidement des plumes larges qui me plaisent au premier abord parce qu’elles me changent, mais celle-ci est parmi les meilleures que j’aie essayé avec son infime accroche sur le papier.

- La Z (Zoom). C’est une plume à grosse boule taillée de telle façon que la largeur du trait varie avec l’angle dont on tient le stylo. Tenue normalement, la plume délivre un trait large, un peu plus gros que la B. En tenant le stylo plus verticalement, le trait s’affine. En fermant l’angle et en rapprochant le stylo du papier, la surface de contact de la plume est plus importante et le trait devient très large. C’est une plume assez amusante et intéressante, utilisable en usage normal pour qui a une écriture très ample ou aime les plumes très larges ou les plumes qui en imposent pour une signature (le concept m’est un peu étranger, mais bon... :-)).

- La dernière est la MS (Music). C’est ce qu’on appelle une stub, c’est-à-dire une plume italique (à bout taillé carré) aux angles adoucis pour ne pas gratter le papier et être très douce à l’usage. Vu la manière dont elle est taillée, la plume permet si l’on peut dire d’imiter les pleins et les déliés : les traits verticaux sont très larges, les traits horizontaux beaucoup plus fins, la variation de largeur du trait est assez forte. La Stub, ici bien large, est une plume traditionnelle depuis toujours dans l’histoire des stylos à plume, bien que la plupart des marques, rationalisation oblige, n’en proposent souvent plus à leur catalogue, c’est également assez rare dans la production historique japonaise. Celle-ci est conforme aux standards Sailor, très douce et facile d’usage. Pour qui cherche une plume au caractère différent, il sera intéressant de considérer celle-ci. Je suis très mal à l’aise avec ces plumes stub larges, le vilain échantillon d’écriture ci-dessous ne rend pas justice à la plume. J'ai peu écrit avec celle-ci, il faudrait vérifier la régularité de son alimentation.

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A l’usage et en conclusion

Je ne parviens pas à trouver de vrais défauts à ce stylo. Ceux que je pourrais citer seront des avantages d’un autre point de vue. Plaisant en main, très bien fini, fait pour écrire sans faiblir, il est monté avec le gratin des plumes en or. Là où la plupart des marques aujourd'hui ne proposent plus que trois largeurs dans le meilleur des cas, souvent seulement deux voire même une seule parfois, on ne peut qu'applaudir devant la variété des plumes offertes (en passant, dommage qu'une oblique ne soit pas proposée). C’est un stylo de taille moyenne, cela conviendra à certains qui cherchent un outil pratique quand d’autres préfèreront s’orienter vers un instrument plus gros. C’est un stylo discret, sans le moindre tape-à-l’oeil : là encore, certains apprécieront, d’autres chercheront plus voyant ou moins classique. C’est un reproche qu’on peut faire à Sailor et aux stylos japonais en général : tout est construit autour des plumes, si elles sont parmi les meilleures du monde, les stylos eux-mêmes ne brillent pas toujours par l’originalité du dessin, on est souvent dans le classique. Le Sapporo est d’une fiabilité quasi-totale, l’entretien est réduit. On peut lui reprocher d’utiliser des cartouches propriétaires, mais d’autres marques font de même (dommage de ne pas disposer d’un adaptateur pour cartouches internationales comme c’est le cas chez un autre Japonais, Platinum). L’usage du convertisseur palliera cette absence. Il est enfin d’un coût très raisonnable pour un instrument de cette qualité.

Comparaison arbitraire et rapide avec deux autres stylos de gamme à peu près équivalente.

Le Pelikan M400 Souverän dont le dessin n’a pratiquement pas évolué depuis près de soixante ans est à peu près de même taille que le Sapporo, un peu plus fin. C’est un stylo léger, rustique et costaud qui dispose d’un système de remplissage fixe à piston qui embarque davantage d’encre qu’un convertisseur, il ne peut pas utiliser de cartouches. Les plumes sont interchangeables directement et rapidement par l’utilisateur, mais on a beaucoup moins de variété de plumes chez Pelikan. Le niveau d’encre est visible à travers le corps.

On trouve le Custom 74, cheval de labeur d’un autre Japonais, Pilot, plus difficilement en France, où il n’est je crois disponible qu’en finition très classique noire et or, quand deux demontrateurs sont disponibles à l’étranger. Infatigable et increvable, d’une parfaite régularité, belle variété de plumes dont quelques-unes plus souples que les plumes standard (mais peut-être pas disponibles en France), remplissage à cartouche/convertisseur. Le 74 est plus gros et plus long que le Sapporo, ce dernier étant peut-être un peu plus fin et élégant d’aspect.

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En espérant avoir été complet, informatif et vous avoir intéressé. Il y a de nombreux utilisateurs du Sapporo ici, leurs commentaires, avis et compléments seront les bienvenus. Comme toujours, les photos ont été faites en quelques minutes dans une mauvaise lumière : postez les vôtres si vous en avez de bonnes.

Jimmy
Modifié en dernier par jpeg le 19 juin 2014 08:35, modifié 2 fois.
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Leibniz
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par Leibniz »

J'ai pour ma part une de ces petites merveilles depuis presque un an. Et je suis très content de mon stylo!

J'ai le modèle bleu avec plume rhodiée H-F fine et dure... 8-). J'ai beaucoup de plaisir avec cette plume. Elle me permet d’écrire petit.

J'aime beaucoup le fait que ce stylo soit passe-partout. C'est le genre de stylo que je peux facilement avoir dans la pochette de ma chemise sans avoir peur qu'il coule ou qu'il ne dépasse.

J'aime l'ancre en bout de capuchon. :mrgreen:
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Mael
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par Mael »

Je propose de réintégrer mon post sur le même sujet dans celui-ci afin d'éviter de faire doublon.
Est-ce qu'un admin peut faire cela ?

Au passage, juste une remarque : l'utilisation du mot "résine" me hérisse. Il est vrai que je suis du métier (du plastique, pas du stylo), mais à chaque fois qu'un fabricant veut faire "riche", il parle de résine, alors que le mot plastique fait "cheap".
Pourtant, le corps et capuchon de ce stylo sont bel et bien en plastique, le même que celui qu'on utilise pour les boîtiers de maquillage de luxe, pour les présentoirs et d'une manière générale pour toutes les applications où on veut une bonne brillance et/ou une bonne transparence.
Cependant, c'est une matière cassante.
Elle permet d'autre part de faire de belles couleurs.

Autre remarque, je trouve que la déclinaison en couleurs flashy bleu/violet/rouge/jaune nuit au standing du stylo et le déclasse. Mais c'est juste mon opinion.

A propos de la plume, je voudrais juste savoir si tu as essayé les plumes en les encrant normalement, ou en les trempant dans un encrier.
J'ai essayé la plume F et acheté la EF, que j'ai trouvé nettement plus fine à l'utilisation (sur carnet Moleskine).
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par jpeg »

Quand on lit "résine", on sait ce que ça veut dire ;)

Il est de plutôt beaux plastiques, il y a eu des discussions là-dessus. Sur les couleurs, je suis plutôt d'accord avec toi, même si celles que j'ai sous la main ne sont pas si laides que ça. Le bleu est légèrement nacré, le blanc n'est pas désagréable, l'orange qui ressemble vaguement à du corail non plus. Mais ces couleurs accentuent le côté plastique. J'imagine qu'il faut garder une distance avec le Pro Gear et le 1911.

Concernant les essais, ce sont de vrais essais, j'ai vidé quelques convertisseurs. J'ai beaucoup écrit avec les deux fines (je voulais en profiter pour choisir entre EF et F pour mon 1911) et la MF, la B a un toucher qui m'a beaucoup plu. Peu avec les deux dernières, la Music particulièrement, je ne sais plus écrire avec ce genre de plume qui m'ennuie.

J'ai déjà indexé ton post dans l'index, je propose que ça reste comme ça si ça te convient. Dis-moi.

Jimmy
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Mael
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par Mael »

Sans problème.
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par loic »

Merci beaucoup Jimmy pour cette revue très complète de la gamme Sapporo : on a vraiment grâce toute l'information disponible sur les options possibles et les qualités de ce stylo qui est également un excellent rapport qualité - prix !

Le Sapporo reste effectivement un excellent rapport qualité prix.
Mael a écrit :Au passage, juste une remarque : l'utilisation du mot "résine" me hérisse. Il est vrai que je suis du métier (du plastique, pas du stylo), mais à chaque fois qu'un fabricant veut faire "riche", il parle de résine, alors que le mot plastique fait "cheap".
Pourtant, le corps et capuchon de ce stylo sont bel et bien en plastique, le même que celui qu'on utilise pour les boîtiers de maquillage de luxe, pour les présentoirs et d'une manière générale pour toutes les applications où on veut une bonne brillance et/ou une bonne transparence.
Cependant, c'est une matière cassante.
Merci aussi à Mael qui complète presque simultanément le revue du Sapporo : sur la résine, c'est vrai que c'est un plastique mais bon c'est aussi le nom de cette matière, résine PMMA pour être tout à fait exact. C'est plus joli que le plastique standard quand même car les reflets sur le noir sont plus profonds, mais l'inconvénient c'est effectivement comme vous le faites très justement remarquer que la matière est plus cassante.

La résine PMMA se comporte un peu comme la bakélite qui est par exemple la matière des bouchons d'encriers (un autre "plastique" n'est ce pas ?) et elle casse plus facilement que les corps en plastique.
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Mael
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par Mael »

La résine PMMA se comporte un peu comme la bakélite qui est par exemple la matière des bouchons d'encriers (un autre "plastique" n'est ce pas ?) et elle casse plus facilement que les corps en plastique.
Pas tout à fait.
Le PMMA est un plastique, oui. Mais quand on veut faire meilleure qualité, on le mélange avec de l'ABS, ce qui réduit sa fragilité tout en gardant son aspect brillant. C'est ce qu'on utilise couramment en électroménager. Bref.

Les bouchons d'encrier sont en urée-formol (la bakélite était un phénoplaste, plus très utilisé, je crois, à cause de problèmes de toxicité). Ce matériau ne se transforme pas de la même manière et il n'est pas "plastique", car il n'est pas re-fusible, contrairement au PMMA.
De plus, l'urée-formol a une densité de 1.5 (contre à peu près 1.1 pour le PMMA) et on peut mouler de fortes épaisseurs, ce qui permet de faire des pièces lourdes, plus qualitatives dans la main.

Plus simplement : l'urée-formol est lourd, opaque, presque inaltérable mais ne permet que des pièces simples et massives.
Le PMMA est transparent, permet de belles couleurs, nécessite des épaisseurs fines, est léger, fragile, et permet une plus grande liberté dans les formes.
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par jpeg »

Je m'amuse à comparer la B très douce du Pilot 74, une des rares plumes larges que j'aime bien avec la B du Sailor, avec deux encres complètement différentes il est vrai, de la Sailor pour l'un, de l'Iroshizuku pour l'autre. Je préfère la plume Sailor. Le débit est parfait et comme elle est très légèrement plus rêche, le toucher de plume et la sensation sont vraiment agréables. Elle va bien au Lalo. Je ne sais pas si elles sont toutes semblables, mais celle-ci est vraiment plaisante.

Urée-formol : ce n'est pas très hautement cancérigène, ça, le formol ? Ce doit être bon pour les p'tits gars qui le fabriquent, même protégés !

Jimmy
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par Velvet »

J'ai un Sapporo MF depuis un peu moins d'un an. J'utilise l'encre noire classique de la même marque.Étant étudiant c'est mon unique styo plume en or , et je regrette un peu mon achat, car si écrire avec le sapporo lentement est assez agréable ( sans être sensationnel ) lors de la prise en notes en fac , des que la prise de notes s'accélère un peu , la plume deviens sèche , le débit d'encre deviens moins généreux , avec parfois des ratés ... Le stylo plume " de rêve" selon les revues sur fpn est devenu un cauchemar pour ma part.

Et pourtant je le nettoie souvent , je le laisse tremper dans l'eau tiède durant 24h , il marche mieux pendant quatre, cinq jours mais les problèmes reviennent après ce délais.
Le souvenir d'une certaine image, n'est que le regret d'un certain instant. Marcel Proust.
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par loic »

Bonjour Velvet,

Il ne faut pas rester sur cette impression négative : il y a assurément quelque chose qui ne tourne pas rond sur ce Sapporo car même pour l'écriture sur une longue durée, on ne doit pas avoir ce genre de problème.

Changez-vous souvent de marque d'encre ? Cela peut en être la cause. Si les problèmes persistent, celà vaut la peine de le rapporter chez votre marchand pour étudier voire changer la plume
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par Velvet »

Non , j'utilise toujours la même marque " Saior Jentle Black ink " malheureusement je l'ai acheté sur internet , donc le retour serait plus difficile .


Mais malgré ces défauts j'apprécie la précision du trait de mon sapporo.
Le souvenir d'une certaine image, n'est que le regret d'un certain instant. Marcel Proust.
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par LYTH »

Je possède un Sapporo noir/or taille M depuis presque 3 mois.

Nos débuts ont été un petit peu difficile. Je le trouvais trop court, la plume me donnait l'impression de gratter, elle ne semblait pas glisser assez bien. Bref, j'étais déçu, surtout après avoir lu toutes les louanges écrites en ce lieu à ce sujet.

Aujourd'hui, mon opinion a changé. La plume ne gratte plus, et ceci, j'insiste, sans micro-mesh :mrgreen: ! Je pense l'avoir assez fatiguée pour l'adoucir suffisamment. Quant à la tenue du stylo, même si 0,5 mm en plus m'aurait bien convenu, j'ai fini par m'y faire. Néanmoins, je tenterai bien un jour un 1911 standard :D .

A l'usage. Je l'utilise quotidiennement pour tout type d'usage, et je n'ai pas à m'en plaindre, même pour la prise de notes rapide. Je dirais même que c'est lors d'un usage "calligraphique" qu'il me plaît le moins : c'est là que j'apprécierais, pour mon confort personnel, une tenue un peu plus haute. Il va de soi que je suis ici, en flagrant délit de pinaillage :lol: .

Concernant son aspect, j'adôôôre son classicisme. Ce que je lui demande c'est d'être ce qu'il est : un outil fiable, sûr, et toujours prêt. Qu'il soit sobre, voire austère, c'est pour moi une grande qualité. De plus, son agrafe discrète permet de l'avoir dans la poche de chemise sans crainte de le voir disparaître, sa taille réduite est ici un grand avantage : il ne dépasse pas de la chemise.

Pour l'écriture, j'essaierais bien la MF à l'occasion. Mais la M reste assez fine néanmoins, et la technicité des plumes Sailor est particulièrement remarquable. C'est peut-être ce qui a été assez difficile au départ, je n'avais pas l'habitude d'avoir une plume aussi... parfaite ! Mais une fois que l'on a appréhendé cet aspect technique "outil d'écriture", l'usage de cette plume devient un vrai plaisir tellement elle est précise et rapide. Mais, il est vrai, cela m'a demandé un peu de pratique tout de même.

On en reparle dans un an ;)
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par Misco »

Juste une question. Le document manuscrit est au format normal ? si oui, on peut considérer les essais de plumes comme réels, si la feuille est réduire, l'écriture en est plus fine.
J'ai un faible pour la plume M parce je vois bien la couleur de l'encre. En parker, je prends de la F et en waterman aussi, mais je me méfie depuis la lecture du topic d'AD71 qui parle des épaisseurs de trait de la taille...d'un cheveu ! J'aime le fin, mais de cette épaisseur là quand même. J'ai bien noté qu'une F en sailor n'avait rien à voir avec une F dans les marques européennes.
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dcx62
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par dcx62 »

AD71 parlait d'une plume Saibi-togi si je me rappelle bien. Il s'agit là d'une plume extra-extra-fine très spécifique. Les plumes fines sont parfaitement exploitables ;)
Eric
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par jpeg »

La photo rend à peu près la réalité de l'écriture. Les deux fines sont plus nettes, un peu plus incisives sur le papier que sur la photo. On commence à changer de dimension avec la MF.

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AD71
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par AD71 »

Il est question ici de ma plume Saibi-Togi. Je précise que l'écriture est beaucoup plus fine que celle obtenue avec une plume EF, qui me conviendrait mieux sans doute (voir mon post là-dessus). Si l'image de Jimmy n'est pas trop zoomée, rien de comparable.
Une question : peut-on acheter une autre plume Sailor séparément, si l'on possède déjà le stylo ?
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par jpeg »

Loïc (ou un vendeur) confirmera, il me semble que les plumes ne sont pas vendues séparément, mais un vendeur sérieux devrait pouvoir procurer à un client qui le désire une unité de plume seule.

Il y a bien une différence très importante entre l'EF utilisée ici et la Waterman Pink dont il est question dans le post d'AD sur sa Saibi Togi, du même ordre j'imagine qu'entre EF et Saibi.

Jimmy
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loic
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par loic »

Oui les unités de plume Sailor ne sont pas vendues seules : le prix de l'unité de plume est de toute façon très proche du prix total dans la mesure où le capuchon et le corps en résine injectée sont plus facile à fabriquer que la plume.

La Saibi Togi est vraiment une plume à part qui n'a rien à voir dans sa conception et dans son fonctionnement avec la plume Fine classique, en 21k ou en 14k.
Scot
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par Scot »

J'ai besoin de vos conseils.
Quelle plume me conseillez-vous, je recherche une plume ayant un débit suffisant pour pouvoir signer des documents (je précise des documents officiels donc évitons tant que faire se peut les blancs).
Cependant il ne faut pas que le trait soit trop large non plus, j'hésite entre 3 plumes la M, la B et la Z. Que me recommandez-vous ?
En passant combien coute environs un sailor Sapporo ?
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Re: Essai du Sailor Sapporo et de sa collection de plumes

Message par jpeg »

La Z est vraiment une grosse plume. J'avoue, même si je suis porté sur les fines, un faible pour la B que j'ai essayé ici, déjà assez large, qui me semble plus universelle que la Z. Tout dépend de ce que vous cherchez.

Je ne sais pas exactement pour le prix, j'imagine que ça tourne autour des 140 euros. A faire confirmer.

Jimmy
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