

L’oxford Toile de France, présenté ICI,
Le Rössler Royal Paper, présenté ICI,
Le Crown Mill Laid paper cream, présenté ICI par borelek mais en version blanche, et LÀ par ra51 (Fil, récemment indiqué par Nicobee, très instructif sur la papeterie Pelletier).
Le Lalo Vergé de France, évoqué ICI par jpeg.
N’utilisant habituellement pas de plumes fines, je ressors exprès mon Pilot Vortex pour comparer les réactions de plusieurs stylos-plume face à ces papiers texturés qui peuvent parfois se révéler déroutants.
Les tests d’écriture par stylo sont tous présentés dans le même ordre :
- 1 Oxford
- 2 Rössler
- 3 Crown Mill
- 4 Lalo





Etrangement, les plumes du 149 et du M1000 ne parviennent pas à bien imprégner le Lalo.
Par contre, c'est avec ce Lalo que la plume fine du Pilot Vortex s'exprime le mieux.
Dans le détail :
Le papier Oxford toile de France n’est pas beau avec sa structure d’aspect mécanique, mais il ne pose aucun souci d’écriture quelle que soit la plume utilisée. Des 4 modèles en présence, c’est le seul qui respecte à peu près les coloris des encres.
Est-ce vraiment un papier vergé ou s'agit-il d'une autre technique ?


Néanmoins et pour être précis, c’est un papier dont l’aspect et le contact sont presque désagréables. En bref : c’est le plus moche.
Rössler :


Lalo :



Le papier Rössler et le papier Lalo me semblent très proches, je me demande s’ils ne seraient pas fabriqués au même endroit : Par transparence, les feuilles présentent exactement le même réseau de trames ; Je ne sais comment l’interpréter. Est-ce que nous avons à faire en réalité à une même unité de fabrication auprès de laquelle l’une et l’autre des deux marques sous-traiteraient leur fabrication ? Ou alors, c’est Lalo qui vend sous la marque Rössler ?
A moins que ce ne soit l’inverse ?
Ou bien encore : l’apparence standardisé de ces deux papiers démontreraient que le procédé est maintenant très éloigné de la méthode manuelle traditionnelle de fabrication du papier vergé et chacune des deux papeteries se fournirait en grande quantité de tamis laiton auprès d’un même industriel ?
Ils sont tous deux assez cassants, et leur structure est agressive, ce qui impose une plus grande concentration au risque de voir le trait dériver. Avec certaines plumes, des petits accros désagréables sont transmis à la main.
Pourtant, en dépit de toutes ces similitudes, ils ne réagissent pas de la même manière sous la plume : par rapport au Rössler, le Lalo semble repousser l'encre avec la plupart des stylos (sauf celui à plume fine avec laquelle il s'accorde très bien), c'est très net sur les tests présentés un peu plus haut, surtout avec le Montblanc 149 et le Pelikan M1000. Comme l'un est blanc et l'autre chamois, un traitement chimique différent pourrait-il expliquer cette différence ?
Le papier Crown Mill est le plus haut de gamme avec son aspect luxueux et son contact soyeux. Le résultat obtenu est très correct, hormis l’écrasement des couleurs provoqué par son coloris chamois.


A l’usage, les plumes les plus vives et les plus nobles en ma possession sont celles qui s’en arrangent le moins bien. La mollesse ressentie est réelle : la plume s’y enfonce littéralement. Dans tous les cas, l’écriture est nettement ralentie ; Là encore, ce sont les plumes rigides et toute rondes qui sont le mieux adaptées mais également la plume fine de mon Pilot Vortex.
C’est avec le kanwrite et sa plume Kugel B et la Sailor Miruai que j’obtiens le résultat le plus adapté à ma pratique.

Ces papiers sont bien jolis, le Crowm Mill est définitivement luxueux. Son toucher à la fois soyeux et velouté, la main souple et résistante en font un objet sensuel dont l’utilisation devrait flatter le rédacteur tout autant que son destinataire.

Néanmoins et pour autant qu’on se passionne pour l’alchimie de l’encre et de la plume sur le papier, il ressort de leur utilisation une certaine frustration lorsqu’il s’agit de comparer les résultats produits par ses papiers vergés avec ce que l’on obtient avec sur un papier à lettre basique, et ne parlons pas du résultat obtenu avec le Tomoe River qui existe en "loose sheet" 52 gr A4.
A mon sens, ces papiers vergés sont mieux adaptés aux plumes fines et si possible relativement souples et, pour ceux qui ne sont pas blancs, à l’encre noire.
À défaut de plume fine et à la condition d’accepter de se passer, lors de l’écriture, du retour d’information communiqué au stylo par la texture du papier, une plume moderne à la pointe bien ronde, comme la B Kugel de mon Kanwrite ou d’un Faber-Castell Loom par exemple, survolera la surface du papier et offrira un rendu très convaincant.
En conclusion c’est le Crown Mill qui me laisse la plus forte impression ; Dommage qu’il se révèle bien peu compatible avec mon écriture et surtout mes stylos préférés aux plumes trop réactives.